AprĂšs 6 mois de prĂ©sidence, l’Ă©tude HARRIS INTERACTIVE sur
le ressenti des français, restituée a une heure de grande écoute (20h de
France 2), mĂ©rite qu’on s’y arrĂȘte. Outre l’Ă©rosion des satisfaits, le
glissement du socle électoral vers les CSP++ libérales, ce qui frappe le plus
c’est 3 mots : RICHE, ARROGANT, JEUNE pour qualifier le PrĂ©sident.
Verdict pour le moins surprenant, car si l’on peut, Ă juste
titre, reprocher beaucoup de choses Ă l’Ă©lu, reconnaissons qu’il n’a jamais
avancé masqué. Sa gestuelle et typologie de comportement, sa tonalité vocale,
son vocabulaire, et sa trajectoire ante, laissaient immédiatement deviner,
outre les 3 qualificatifs, une certaine impatience, de l’autoritarisme, et
surtout une formidable capacitĂ© Ă manipuler les cĆurs et les Ăąmes pour imposer
ses vues.
Cela posé il faut donc chercher ailleurs les raisons de
cette versatilité bien française, liée sans doute au fait que nous ne savons
pas vraiment ce que nous voulons collectivement !
Au moment oĂč, il est impĂ©ratif de remettre Ă plat un modĂšle
social d’un autre siĂšcle, il paraĂźt judicieux de poser les bonnes questions.
RICHE, cela commande sans
doute de redistribuer pour pouvoir se targuer de cette solidarité, tellement
bien portée mais plus difficile à mettre en musique. Ainsi au moment ou les
ressources naturelles s’Ă©puisent, la consommation superflue du riche doit ĂȘtre
bannie, pour permettre les vraies solidarités et la satisfaction pour le plus
grand nombre des besoins indispensables.
L’arrogance ou de diktat
gouvernemental n’est pas de mise pour identifier ces besoins essentiels. C’est
au citoyen, autonome et complémentaire à la fois, de dire les vraies attentes,
de les hiérarchiser, pour que le plus grand nombre y adhÚre. Là réside sans
doute la plus grande difficulté pour un jeune nourri au lait du
consumérisme débridé. Repu par un Etat Providence, le citoyen ne
sait plus distinguer entre l’essentiel et le superflu, le durable et
l’Ă©phĂ©mĂšre. Cela en politique comme en attitude de consommateur gĂ©nĂšre le
« spoil systĂšme », l’inconstance et l’insatisfaction permanente.
Toute l’ambition et tout l’enjeu est donc de constater et
faire admettre que l’Etat Providence a vĂ©cu et qu’il doit faire place Ă un Etat
qui responsabilise l’individu pour qu’il s’assume et fasse les bons choix de
comportement. Un Etat qui met Ă disposition des institutions souples, pour que,
du socle citoyen, et de maniÚre continue, émergent actualisés les vraies
attentes du plus grand nombre dans tous les domaines.
Une telle dĂ©marche consiste Ă prĂ©venir plutĂŽt que guĂ©rir, Ă
anticiper. C’est vrai partout, en matiĂšre de santĂ©, comme en matiĂšre de
pauvretĂ© (surendettement), en matiĂšre d’emploi (formation continue) etc…..
Il y a plusieurs annĂ©es, nous avions identifiĂ© de Conseil Ăconomique et Social dĂ©sormais Environnemental (CESE) comme le lieu privilĂ©giĂ©
de cette mise en Ćuvre. Au moment oĂč certains parlent de Chambre du Futur, cela paraĂźt d’une belle actualitĂ©.
R HASSELMANN
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