jeudi 26 septembre 2019

GASPILLAGE HUMANITAIRE!






Ce qui suit va probablement indisposer, de bonnes âmes, qui font commerce de la bonne conscience.
Il parait néanmoins très urgent de tirer la sonnette d’alarme au moment ou le sens des comportements de l’individu, comme de l’entreprise fait l’actualité.
Qu’on en juge pour avoir le courage de dire les choses et d’aller au bout d’une logique qui participe du simple bon sens.

Au moment ou l’opinion se mobilise sur différentes formes de gaspillage, dans les cantines scolaires, au niveau des bouteilles en plastiques à recycler, il serait peut-être bien de se pencher sur un gaspillage autrement plus important.
Il s’agit simplement, du papier, du carton et du plastique qui inonde vos boites aux lettres, a flux continu, pour vanter les mérites de telle ou telle association humanitaire. Que l’on soit clair il ne s’agit pas ici de nier les mérites de ses associations mais de savoir raison garder ! Combien recevez-vous, de petits stylos en plastiques, agendas, bloc-notes calendriers et autres cartes postales ou de vœux, accompagnant une invite à verser, en vantant les mérites de l’institution expéditrice.
A titre d’exemple, la Croix Rouge Française, institution respectable et indispensable s’il en est, consacre, selon ses chiffres pas moins de 27,1M€ pour ses campagnes d’appel aux dons soit 25% des fonds recueillis.
A l’heure ou la loi PACTE invite les entreprises à s’interroger sur leurs missions et leur place, à l’heure ou la niche fiscale du mécénat est pointée, et ou le rescrit fiscal va être mieux encadré, il parait expédient de se pencher sur une forme de gaspillage « humanitaire », en auscultant le poids des frais d’acquisition de tous les acteurs à vocation sociale. Il paraît indispensable de les cantonner pour conduire les dirigeants à faire œuvre d’imagination. Un spot télévisuel, un petit publireportage, ou un message radio percutant vaut sans doute mieux et est moins couteux que les tonnes de gadgets et papier expédiés et aussitôt détruits.
Le meilleur ambassadeur d’une cause humanitaire, d’une pathologie lourde, ou d’une institution sociale est, à l’évidence, celui ou celle qui sait de quoi il parle.C'est l'adhérent de la mutuelle notamment.

C’est ce vecteur de conquête qu’il faut promouvoir, et organiser un cadre juridique et fiscal incitatif pour le dynamiser.
On économisera ainsi du papier, du plastique, du carton, forme de réponse, modeste mais réelle a la réduction du……CO2 !

R HASSELMANN

jeudi 12 septembre 2019

DEMOCRATIE et PROXIMITE.








L’actualité apporte chaque jour son lot de confirmations, venues de toutes contrées, de toutes sensibilités, sur tous les grands thèmes du quotidien, a l’heure de la mondialisation et de la concurrence sans foi ni loi, le citoyen fera entendre sa voix dans la proximité.
En 1987 Michel CROZIER, que beaucoup devraient lire ou relire, avec attention, publiait ETAT MODESTE ETAT MODERNE, enrichi en 1991 d’un avant-propos et d’une post face pour tenir compte de la publication en 1989 de la circulaire ROCARD portant sur le renouveau du service public.
Tout est dit, analysé et documenté, et montre comment un Etat moderne, doit être modeste face aux attentes des français.il ne s’agit pas ou plus aux citoyens de se plier aux désirs des gouvernants, mais bien à ceux-ci de s’adapter, en abandonnant une attitude mégalomaniaque qui les conduit a vouloir parler de tout, tout savoir, avoir réponse à tout.
A 6 mois des prochaines élections municipales il y a là une belle réflexion à mener, pour qu’un Etat moderne veille à créer les conditions d’un exercice fécond de la démocratie locale, en accentuant la décentralisation. Les récents sondages le montre, les priorités des français, sont claires.
En premier lieu, le respect de leur pouvoir d’achat qui implique une fiscalité locale prudente. A la suite, vient la santé et l’environnement de proximité, traitement des déchets, cantines scolaires, transports, nuisances industrielles. La sécurité individuelle et collective est sur le podium, ce qui complète parfaitement une belle feuille de route.
Il reste que pour mener à bien une telle ambition, il est impératif de revisiter sans faiblesse le fonctionnement de notre démocratie locale, pour éliminer l’effet pervers de la sélection par le sexe, la classe sociale, ou l’appartenance a des machines partisanes, écuries d’ambitions et captatrices des financements publics.
Chaque citoyen est tour à tour gouvernant et gouverné, cela veut dire qu’il est capable de prendre des responsabilités et de les assumer. Homme ou femme, jeune ou vieux, chacun peut exercer un mandat, à condition qu’on lui donne la faculté de se former et de comprendre. Voilà une belle mission pour des organismes de formation libres et indépendants, portés par l’initiative associative locale.
Au titre du présent quinquennat, Paul RICOEUR est à la mode. Il a écrit qu’est démocratique une société qui se reconnaît divisée, c’est à dire traversée par des intérêts contradictoires, et se fixe comme mode opératoire d’associer à part égale chaque citoyen dans l’expression de ces contradictions et la mise en délibération pour arbitrage.
Au plan local en particulier, il est impératif de favoriser le référendum local, la mise en place de comités citoyens volontaires, autant de petites mesures déjà rodées dans quelques communes, qui déchargent les Maires de leur isolement et rendent leur mission moins ingrate.
Un État moderne qui se propose de modifier les institutions ferait bien d’y penser.

R HASSELMANN
Tribune LES ECHOS « LE CERCLE » (10/09/19)