Près d’un an après l’arrivée de la pandémie en Europe, la stratégie du gouvernement consistant à empêcher la circulation du virus pour ne pas saturer les hôpitaux est en échec. Il est temps de l’admettre et d’en changer.
Le confinement, puis les couvre-feu ou les semi-confinement visaient à relâcher la pression sur le système hospitalier menacé d’être débordé au printemps dernier. Bien que ce ne soit pas l’objet des propos ici, il n’est pas inutile de rappeler qu’en un an les capacités hospitalières n’ont pas augmenté, ni en lieu ni en personnel, et qu’aucun hôpital provisoire n’a émergé.
La perspective d’un confinement III marque le constat d’échec de la politique mise en œuvre. Il est temps de l’admettre, d’en tirer des enseignements et de changer d’approche.
Tester-alerter-protéger est la méthode choisie par les autorités sanitaires pour circonvenir le virus. L’ARS fut chargée de suivre les cas positifs, les cas contacts et les malades afin d’identifier et de casser les chaînes de contamination. Elle est en échec dans 75% des cas. C’était déjà le cas en septembre, ça l’est toujours aujourd’hui.
Tester-Isoler-soutenir
Puisque nous avons les moyens de multiplier les tests en s’appuyant sur les acteurs de la santé en proximité, décidons de placer dans une quarantaine bienveillante toutes les personnes contaminées. Nous ne manquons pas de chambres d’hôtel et de logements “Airbnb” disponibles pour les accueillir.
Au vu des nombreuses carences de l’administration centrale, il serait pertinent de s’appuyer sur les collectivités locales pour gérer avec humanité cette période de quarantaine. Repas à domicile, soins, moyens nécessaires pour la connexion avec les proches, et maintien du niveau de vie seront les compensations nécessaires à cette restriction à la liberté individuelle. C’est simple à organiser si les responsables sont identifiables (les élus locaux) et la volonté politique présente.
S’organiser pour vivre avec le virus
Les perspectives offertes par le vaccin sont encore … fragiles. Il nous faut donc nous organiser pour vivre le mieux possible, adapter notre organisation sociale, tant que nous n’avons pas enrayer les chaînes de contamination. Renforcer les capacités hospitalières. Bien que nous ayons pris du retard, c’est une priorité et s’il faut solliciter l’aide d’autres pays pour avoir des hôpitaux de campagne, faisons le.
Dédoubler les classes et augmenter de 50% la rémunération des enseignants. Instruire est une priorité nationale, aussi il est temps de s’organiser pour adapter l’instruction publique au contexte. Le report des épreuves du Bac permet d’allonger l’année. Mettons à profit cette situation pour diviser les effectifs des classes en deux au lycée, au collège à partir de la 4e, en organisant une scolarité à mi-temps en présentiel pour les élèves. Réduisons les vacances scolaires d’une semaine si nécessaire en février. Et cessons d’être pingres avec les enseignants en augmentant de 50% leur rémunération jusqu’à la fin de cette année scolaire. Instruire est une priorité, montrons le. A l’identique, nous pouvons rouvrir les université en effectifs réduits, tournant, et, si nous faisons preuve d’intelligence, sur des horaires décalés pour éviter d’accroître les flux dans les transports en commun.
Les lieux culturels peuvent être traités à l’identique des lieux cultuels, avec des jauges et des volumes maximum de spectateurs. A l’identique des cafés et des restaurants.
L’immense majorité de nos concitoyens fait preuve de discipline, de sagesse et de précaution au quotidien. Il est temps que ceux qui gouvernent s’appuient sur ces qualités et envoient un message de confiance en changeant de stratégie sanitaire.
Eric LAFOND "LIBR'ACTEURS"