mardi 24 avril 2012

Réflexions sur une campagne insignifiante


Libr'acteurs vous propose un nouveau billet envoyé par un sympathisant. Nous vous en souhaitons une bonne et attentive lecture.



Viande halal, permis de conduire, lunettes vertes ou noires… Nombre de commentateurs s’effarent de l’inanité des sujets qui auront fait débat à l’occasion de cette campagne présidentielle « morne » et « insignifiante ». Ils en concluent volontiers que les Français, décidément, ne s’intéressent à rien et se comportent en « veaux », comme aurait dit notre dernier véritable homme d’Etat.

Et si c’était juste l’inverse ? Si les Français, par leur apparente indifférence, manifestaient en réalité un sens politique beaucoup plus profond qu’on ne le croit ?

Les Français, collectivement, ont la fibre politique. Je crois qu’ils ont parfaitement saisi et intégré quelques réalités très simples : qu’il faut s’attaquer à la dette nationale, que la France ne peut pas jouer perso dans une économie mondialisée et dans un système économique à acteurs multiples, qu’il est plus qu’urgent de réparer notre ascenseur social et de refonder notre pacte citoyen… Je crois qu’ils savent que, de gauche comme de droite, le président élu devra composer avec des forces multiples et naviguer entre les écueils. Je crois qu’ils se sont fait à l’idée que, bon gré mal gré, il n’y a guère qu’une seule route et que, d’où qu’il vienne, c’est cette route que le futur capitaine devra emprunter.

Je crois qu’ils savent que cette route ne se fera pas sur une mer étale. Qu’il y aura de la houle et du tangage. Et que là encore, bon gré mal gré, ils l’acceptent, attendant seulement du capitaine qu’il soit capable de limiter au maximum les inévitables dégâts.

D’où l’avalanche de sujets secondaires ou futiles, qui ne deviennent sujets de campagne que parce que les Français, sans le dire, sont d’ores et déjà d’accord sur l’essentiel et que celui-ci, du coup, ne fait plus débat. Il s’agit d’arbitrer non pas entre deux politiques, mais entre deux façons de faire la même politique, une politique à laquelle les Français donnent implicitement leur assentiment.

D’où le relatif échec d’un Bayrou qui, sans proposer de solutions concrètes, s’obstine à dénoncer à voix haute des réalités que les Français ont déjà admises et intégrées. Le patron du MoDem a suscité l’intérêt lorsque, avec son « produire français », il a semblé apporter une proposition nouvelle ; mais depuis qu’il est revenu à la seule dénonciation des problèmes, il n’intéresse plus grand monde. Car les réalités qu’il dénonce, la plupart des électeurs non seulement les connaissent, mais savent qu’elles s’imposeront au dirigeant élu et détermineront une certaine forme de rigueur.

Les Français sont résolus à l’effort. Ils le savent inévitable. Leur seule exigence est que cet effort, demain, soit collectif et réparti de façon équitable. D’où les succès relatifs des extrêmes. La montée du FN traduit l’exigence d’un effort collectif, sans passe-droits ni communautés  qui chercheraient à se désolidariser du corps social. La montée du FDG traduit l’exigence d’un effort équitable, auquel les riches et les privilégiés contribueraient effectivement à hauteur de leurs moyens.

Ce que traduisent l’indigence de la campagne et le silence des électeurs, ce n’est pas de l’indifférence, de l’apathie ou de la stupidité. C’est au contraire la conscience d’une solidarité et d’un effort nécessaires. Une nécessité si évidente pour les Français qu’il ne trouvent même plus utile d’en parler, parce que ça va sans dire.


Christian CLAMECY



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1 jour une actu

lundi 16 avril 2012

Dépassons-nous !

Libr'acteurs constate que ses sympathisants, semblent vouloir faire bouger les lignes. Nous publions ici un billet parvenu sous le pseudo FEOH21, qui mérite une lecture attentive !

Depuis plus de 220 ans, la France ne conçoit plus la Démocratie en dehors de l’idéal républicain. Liberté, Egalité, Fraternité, mais aussi Laïcité, Justice sociale, Solidarité… sont les valeurs à partir desquelles notre société s’est élevée au rang des puissances mondiales les plus respectées. Elles irriguent notre approche de l’Ecole et des Universités ; elles justifient notre système de protection sociale ; elles inspirent l’action de nos institutions et de nos services publics ; elles façonnent notre culture du vivre ensemble, tout comme elles constituent des horizons éthiques que nous nous fixons collectivement. La République est notre bien le plus précieux, car elle est notre possible et notre souhaitable.

Mais depuis plus de 10 ans, force est de constater – et de regretter- les innombrables attaques lancées par les forces conservatrices (de droite comme de gauche) contre la République. Sous couvert d’une évolution devenue nécessaire de nos institutions, mais aussi de la poursuite indispensable de l’objectif de réduction de la dette publique, les réformes se succèdent et mettent à mal les valeurs fondamentales que nous avons héritées de l’Histoire. La solidarité se réduit comme peau de chagrin, l’Ecole et la Justice sont rongés par les difficultés matérielles, la Laïcité est galvaudée partout, l’Egalité est menacée chaque jour un peu plus par la montée des communautarismes et par l’expansion de la Misère. Les partisans d’un ordre autoritaire et centralisateur, souvent fondé sur des morales d’inspiration religieuses, guettent le moment où la République, un genou à terre, sera à leur merci pour rendre son dernier souffle.

Les premiers responsables de cette menace sont les Républicains eux-mêmes. Nous avons failli dans notre tâche d’adapter la République et ses institutions au monde qui nous entoure. Quelle est notre réponse au réchauffement climatique ? Qu’avons-nous à dire sur le droit de chacun à la santé ? Comment recréer du lien social à l’époque des nouvelles technologies et de la mondialisation ? Quels défis industriels et énergétiques pour le siècle qui vient ? Sur toutes ces questions – et tant d’autres encore (la ruralité, la culture, l’entreprise…), les Républicains restent désespérément muets, artistes d’un spectacle qu’ils ne comprennent pas.

Parce que cette passivité n’est plus admissible, et parce que nous avons la responsabilité (à l’égard des générations futures et passées) de défendre la République, il est urgent de nous emparer de ce que l’on nomme l’objectif d’un développement soutenable : précaution, démocratie, transparence des informations, consom’ action… voila les outils qui permettront à la République de se relever pour traverser ce prochain siècle de défis.

La régénération démocratique est sans aucun doute la réforme la plus urgente à engager. Chacun, à son niveau d’intervention, doit être un acteur responsable de la transition qui s’annonce. Son avis doit être respecté et entendu ; ses représentants doivent être irréprochables.

Interdiction des cumuls de mandats, reconnaissance du vote blanc, représentation proportionnelle, dissipation des conflits d’intérêts, garantie du contradictoire, organisation des contre-pouvoirs… mais aussi régulation des rapports entre les médias, les élus et les élites économiques, séparation stricte et saine des pouvoirs et indépendance de la Justice, décentralisation et aménagement du territoire… ces réformes sont indispensables, et nous conduisent en somme à promouvoir l’instauration d’une 6e République dont la modernité réside dans sa vivacité démocratique.

Parmi les autres urgences, la restauration des solidarités est également impérative. L’objectif ne peut être, évidemment, de tout assumer par le biais de l’Etat providence : nos enfants n’ont pas à supporter le poids de nos dépenses d’aujourd’hui. La solution consiste en revanche à organiser, à côté de l’Etat Providence, une Economie sociale et solidaire forte, qui inspire confiance et qui se développe grâce à une Finance sociétalement responsable. Mutuelles, associations, fondations, coopératives… ces acteurs ne sont pas soumis aux logiques capitalistiques, ni aux exigences de la rentabilité à tout prix. Entre ces deux entités (Etat, ESS), où y règne la démocratie, il sera alors possible de repenser toutes les solidarités : la lutte contre les précarités, la santé, la dépendance, le vieillissement de la population… mais aussi la cohésion intergénérationnelle et la cohésion interterritoriale. Ces défis sont ceux de la Justice sociale et de l’Intérêt général. Ils sont une exigence éthique que nous devons imposer à chacun, qu’il soit au service du public ou acteur du marché.

Quant aux préoccupations écologiques, il faut agir maintenant ! La transition énergétique, qui ne se mesure pas uniquement au type de ressources utilisées, mais qui intègre également les problématiques de l’indépendance énergétique et des modes de consommation, est un défi industriel sans précédant. Tout comme le sont les enjeux d’un secteur agroalimentaire soutenable, d’une gestion verte de nos déchets ou encore de la protection de la biodiversité. Nous devons repenser nos politiques de prévention pour les rendre plus efficaces ; nous devons établir des règles de réparation qui soient adaptés ; nous devons informer, éduquer, sensibiliser ; nous devons agir à la hauteur des exigences posées par la préservation de la vie.

La politique ne peut plus se résumer à la comédie dramatique des partis et des égos. Les perspectives qui se dressent devant nous méritent un retour au sérieux des analyses, et à l’envie d’innover. Nos partenaires ne sont pas choisis en fonction de la gauche ou de la droite, mais à partir d’un projet commun qui devra être cohérent avec le développement soutenable. Nous refusons l’écologie punitive comme nous rejetons l’anticapitalisme primaire. Nous voulons penser l’avenir en rupture avec le XXe siècle, et non avec les réalités qui nous entourent. Nous sommes porteurs d’un rassemblement, qui suppose au préalable un dépassement. Le dépassement de ses certitudes. Le dépassement de ses craintes. Le dépassement de ses jugements préconçus. Il est temps désormais que les Républicains murissent et franchissent une nouvelle étape de leur Histoire : celle du XXIe siècle et de ses défis sociaux, environnementaux et sanitaires.


« FEOH21 »

mardi 10 avril 2012

« Arrêtons de faire de la politique ... Passons aux choses sérieuses ! »

En ces temps de campagne LIBR’ACTEURS reste a l’écoute de ses nombreux membres et sympathisants. Le billet qui suit traduit bien l’une de tendances lourdes révélées par les messages reçus.


Billet de
Christian LIEBER

Certains d’entre-nous veulent présenter des candidats aux élections législatives. C’est à mon avis une erreur stratégique : pour les médias et le public nous ne représentons rien ; nous sommes inaudibles.

A l’inverse, en choisissant une stratégie de contre-pied, celle de la pression sur les politiques, nous pouvons, je l’espère, faire avancer les choses. Ainsi l’initiative de Pierre LARROUTUROU, dont je persiste à louer l’humanisme et la clairvoyance malgré certains points de désaccord, mérite une attention toute particulière. J’invite chacun d’entre nous à lire son dernier ouvrage « c’est plus grave que ce qu’on vous dit », 107 pages, 3 € et à se rendre sur le site : http://www.roosevelt2012.fr/

Ce qui me semble essentiel à retenir tant nous sommes au bord du précipice, c’est cet appel à mettre la pression sur des éléments clés car le moment n’est plus à ergoter : « si nous parvenons à sortir de la confusion actuelle, si nous parvenons à ce que ce double diagnostic sur la gravité et la vraie nature de la crise soit partagée par le plus grand nombre, alors il sera facile de construire un consensus large et assez rapide autour de solutions, de la même façon que le Conseil National de la Résistance a su créer un consensus très large, allant des gaullistes aux communistes autour de mesures de justice sociale ». Et un peu plus loin : « nous devons être le plus nombreux possible à réfléchir et agir ensemble ».

L’essentiel est dit. Nous sommes là face à nos responsabilités.

D’autant plus que nous sommes d’accord sur l’essentiel : « la gravité de la crise financière et de la crise sociale ne peut faire oublier la crise énergétique, la crise climatique et la crise alimentaire ». J’y ajoute la crise morale et la crise politique qu’exprime la montée des extrêmes dans notre pays.

Certes, nous pouvons diverger sur des points auxquels nous accordons une certaine importance. Mais l’heure n’est plus à finasser.

Nous le savons, le résultat de l’élection présidentielle sera un mauvais résultat. Celui des législatives également par voie de conséquence. Voilà pourquoi, à mon avis, quand Pierre LARROUTUROU nous appelle à «agir pour obliger nos dirigeants à ouvrir les yeux sur le monde qui les entoure et pour les obliger à reprendre les quinze propositions développées dans ce livre », il nous invite à opter pour une stratégie de contre-pied qui pourrait se révéler beaucoup plus efficaces que nos vaines initiatives d’aller nous-mêmes sur le terrain électoral.

Pour l’instant.

Ces quinze propositions ont beaucoup de vertus : pertinentes pour l’essentiel : applicables très vite, volontaristes par rapport à l’état des lieux, favorables aux classes populaires et moyennes, susceptibles de s’imposer à une majorité de gauche comme de droite...

Pour être justes et efficaces, et pour convaincre ceux qui se méfient à tort et à raison du « on rase gratis », il est indispensable de conjuguer solidarité et responsabilité, à tous les niveaux, comme Edgar Morin a su nous le rappeler dans son dernier ouvrage..

Si une convergence forte devait enfin voir le jour, elle impliquerait un esprit d’écoute, d’attention et de concession réciproques au service d’une pédagogie qui reste à concevoir alors même que le temps presse.


Christian LIEBER

mardi 6 mars 2012

Parrainage, démocratie et vote blanc !

A l’heure ou la question des parrainages bloqués fait débat, A l’heure où certains candidats risquent de ne pouvoir exposer des idées novatrices au pays, le parti du vote blanc, lance un appel qui mérite attention.

On y apprend que des « petits candidats » se sont réunis le 24 février dernier pour tenter de créer une sorte d’union sacrée, au motif qu’il faut mettre fin a cette fatalité « voter pour le moins pire » (sic).

L’argumentaire est solide, pour défendre des convictions il faut renoncer à affronter un système hermétique, bloqué par une oligarchie partisane dominante, il faut s’abstenir de renier des convictions, il faut refuser de jouer a ce jeu de dupes et donc porter sur la ligne de départ le 22 avril le candidat du parti du vote blanc.

On en arrive ainsi à ce formidable paradoxe, qui consiste à ce que l’élection présidentielle, soit la tribune de la défiance absolue, pour une raison simple, la méprise entretenue dans l’esprit des parrains potentiels.

Soyons donc clairs ! Non Messieurs, la loi référendaire de 1962, modifiée en 1976, ne vous a pas donné un droit mais un devoir d’avoir a présenter un candidat ! Ce n’est pas UNE FACULTE QUE VOUS AVEZ MAIS UNE ARDENTE OBLIGATION DEMOCRATIQUE.

Vous conviendrez que l’on ne peut pas dans le même temps stigmatiser la défiance du citoyen vis-à-vis du politique, se lamenter sur l’abstention qui rode et laisser des élus du peuple, botter en touche, en n’ exerçant pas leur devoir. La peur des représailles partisanes ou électives, ou la coloration variée du Conseil Municipal sont de très mauvaises excuses, le sens d’un mandat brigué et obtenu doit conduire au courage de parrainer comme en d’autres moments.

Il est donc impératif que dans les 12 jours qui restent (clôture le 16 mars) tous les citoyens se préoccupent de savoir si le maire, le conseiller général ou régional, le député ou le sénateur, a délivré un parrainage.

Il importe peu de savoir a qui, il importe d’être sur que cette obligation démocratique a été remplie dans le cas contraire il faut les y inviter courtoisement mais fermement !

Un dernier mot, nous dissuadons ici les parrains potentiels, de procéder par voie de tirage au sort, pour diluer la responsabilité du choix. Si cette méthode était avérée, le Conseil Constitutionnel serait fondé a déclarer nul le parrainage ainsi donné.

Cela prouve, si besoin est, qu’il s’agit bien d’un devoir individuel des élus concernés, corollaire du mandat brigué et obtenu. Les consignes partisanes, les attitudes « godillottes », confortent LIBR’ACTEURS dans sa croisade.

Il est urgent de rendre le citoyen acteur de son destin en évacuant du paysage les acteurs qui l’encombrent pour leur seul profit et celui de leurs affidés !

Merci de vos attentions.


Richard HASSELMANN


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20Minutes

jeudi 19 janvier 2012

Poker menteur !

Le temps n’est plus aux faux semblants, et aux précautions, car il y a urgence !

J’étais, il y a peu, convié par le Labo de l’ESS a une rencontre avec Eva Joly et Alain Lipietz, sur le thème de : l’ESS dans la transition écologiste. Réunion initiée et présidée par Claude Alphandery, ouvrant un cycle de rencontres dans la perspective de la présidentielle de 2012.

Soucieux de ne pas sortir de phrases de leur contexte je me garderai d’un jugement sur les réponses apportées, sauf a reproduire, ici en substance une remarque d’une de mes voisines de travée, citoyenne anonyme, mais lucide :

« Cette dame est charmante, elle fait même de la peine, on voit qu’elle ne sait pas de quoi elle parle, on doit lui souffler les réponses. C’est dommage pour les citoyens qui croient en la vraie écologie, alors que Corinne Lepage ou Nicolas Hulot sont authentiques ».

En ma qualité de proche de Corinne Lepage, en charge du nouveau modèle économique, tiré de celui de l’ESS, je n’ai pu que souscrire au même regret, mais là n’est pas mon propos de l’instant.

Le fonds est autrement inquiétant, car les réponses aux questions trahissent une position écartelée entre protectionnisme, et alter- mondialisme, entre Kyoto, Rio, Cancun, hier Durban et relocalisations.

Il y a urgence, le temps n’est plus a la procrastination, pour remettre a demain ce qui est électoralement pénalisant.

Il faut appeler un chat, un chat.

Le président de la République, entouré de fin lettrés, a du entendre parler de Fontenelle qui a écrit « Pour trouver la vérité allez à l'opposé de la multitude »

Dans la précipitation c’est ce qu’il engage au niveau d’une éventuelle « taxe Tobin », qui retombera sur le nez de l’épargnant, car appliquée a notre seul hexagone, elle sera réglée par les banques, pour ne pas pénaliser la place financière parisienne. C’est aussi la posture avec une TVA sociale, dévaluation fiscale, qui est inappropriée à certaines économies comme la notre.

En effet et c’est là ou il va falloir parler vrai, notre économie est basée sur la consommation, notre système social est basé sur le denier public, dés lors ce qui renchérit un produit à l’achat, freine la consommation. Cette consommation freinée, grippe l’économie, accentue le marasme social, et consomme du denier public en dépenses ... sociales.

L’Allemagne compte prés de 500000 PME/PMI qui exportent, là ou la France en réunit environ 50000, aussi une économie tirée par son exportation peut faire de la TVA sociale ou de la dévaluation fiscale, là ou la notre doit y regarder a 2 fois.

Y regarder a 2 fois sauf a revisiter son modèle social, et a remettre a plat tout une série de privilèges, fiscaux, sociaux et surtout statutaires.

C’est là qu’est la vraie question, c’est là ou il va falloir avoir le vrai courage, c’est là ou les citoyens qui sont libres et ne cherchent pas a sauver des mandats seront plus utiles que notre personnel politique actuel.

Vaste chantier, me direz vous, il est pourtant indispensable et seuls les rares candidats, libres, qui n’ont d’ascenseurs à renvoyer a personne, qui ne sont prisonniers d’aucun dogme, seront en capacité d’y répondre. Puissent les citoyens et en particuliers les jeunes, les entendre et poser les bonnes questions.

Richard Hasselmann

dimanche 15 janvier 2012

Le Parrain et les parrainages

Un très grand nombre de lecteurs et sympathisants, qui partagent notre croisade pour une démocratie régénérée, nous questionnent sur les dessous du PARRAINAGE. Il s’agit bien effectivement de « dessous » et ils ne sont pas affriolants

Beaucoup connaissent le clan CORLEONE de la saga réalisée par Francis Ford Coppola, nous n’allons pas revenir sur un film reprogrammé hier sur une grande chaîne. Il nous inspire un parallèle avec une pratique aux relents mafieux : le blocage des parrainages pour les candidats à l’élection présidentielle. Un rôle en or pour Marlon Brando dans la peau d’un parrain en chef.

La loi fait obligation pour tout candidat d’obtenir 500 parrainages d’élus de 30 départements en remplacement de la précédente qui prévoyait 100 parrainages dans 10 départements. La réforme intervenue en 1974 avait pour but de limiter le nombre de candidats et d’éliminer les candidatures dites « fantaisistes ».

Énoncée comme cela, la réforme parait sensée, parce que si l’élection présidentielle est la « rencontre d’un homme ou d’une femme avec un peuple », c’est aussi un acte majeur de nos institutions qui réclame un peu de sérieux et de solennité. Mais quand on y regarde de plus près, on s’aperçoit que la réalité recouvre des intentions moins vertueuses destinées à protéger les grands partis et à éviter qu’émergent des concurrents qui viendraient manger dans leur assiette.

Parce que tout cela n’est qu’une affaire de gros sous. Les partis tirent l’essentiel de leurs ressources des élections législatives qui font suite à l’élection présidentielle et assurent à tout candidat qui réalise au moins 5% le remboursement de sa campagne ainsi qu’1,63€ par suffrage exprimé dès lors que le candidat est celui d’un parti qui a présenté 50 candidats ayant obtenu au moins 1% des suffrages.. Mais, cerise sur le gâteau, chaque élu national « rapporte » à son parti la bagatelle de 44 000€ par an.

Tout cela parait technique, mais vous allez vite comprendre : le financement public, c’est environ 73 millions€ dont 33 millions au titre des 1,63€ par électeur et 40 millions au titre des élus. En 2008, l’UMP a reçu presque 35 millions€ et le PS 24 millions€.

Quel rapport avec l’élection présidentielle et les parrainages, direz-vous ? Il est très simple, l’élection présidentielle est un formidable tremplin qui permet aux principaux candidats d’espérer des élus malgré une loi électorale qui favorise les arrangements et les alliances opportunistes.

Le citoyen lambda pourrait imaginer que la France comptant 36 000 communes et environ 40 000 parrains potentiels, il n’est pas difficile de trouver 500 maires de petites communes indépendants. C’est vrai dans l’absolu mais c’est sans compter avec cumul des mandats qui diminue le nombre de parrains possibles. C’est également oublier qu’une commune fait souvent partie d’un syndicat intercommunal financé en grande partie par le département et la région, instances hautement politisées qui peuvent facilement favoriser telle ou telle commune qui « agit bien » et assurer la réélection du maire. Tout le monde tient tout le monde, d’autant que le parrain est nommément désigné dans le dossier remis au Conseil constitutionnel. Une forme de terrorisme démocratique organisé.

Notre époque gagnant en transparence et en cynisme, les deux partis principaux ne se gênent plus pour agir à visage découvert. Ainsi, Marine AUBRY, première dame du P.S. a adressé en décembre dernier un courrier à ses élus précisant qu’il est nécessaire «Qu'aucun parrainage d'élu socialiste et républicain ne manque à notre candidat.» et l’UMP a su faire pression sur Jean-Louis BORLOO pour le convaincre de renoncer à sa candidature et préserver la dotation de 1 million€ que verse l’UMP au Parti Radical. Récemment, Christine BOUTIN qui accuse l’Élysée de faire obstacle à l’obtention de ses parrainages a menacé de sortir « une bombe atomique » qui serait de soutenir au autre candidat, pourquoi pas François BAYROU, ambiance !

Que dire des autres CHEVÈNEMENT, LEPAGE, ARTHAUD, POUTOU ,DE VILLEPIN, DUPONT-AIGNAN et peut-être même Marine LE PEN, pour qui c’est dur parce qu’ils n’ont pas ou peu d’élus, et qui risquent tout bonnement de ne pouvoir faire valider leur candidature le 16 mars prochain aboutissant à l’exclusion d’une fraction importante de l’électorat.car c’est de cela dont il s’agit si l’on se fie aux sondages premier tour , le trio SARKOZY,HOLLANDE,BAYROU, avec l’ineffable JOLY, et le charmant MELENCHON cela donne en gros 70% des intentions, et laisserait donc 30% de citoyens sans véritable choix.

Vous comprenez mieux, cher lecteur, pourquoi les deux grands partis, en verrouillant la quasi-totalité des parrainages possibles, confisquent la démocratie et usent de pratiques que ne renierait pas le Parrain.


Les Libr'acteurs

lundi 9 janvier 2012

2012 : Fin du monde ou ère nouvelle ?

Certains oracles tels que Nostradamus ou le calendrier Maya nous annoncent la fin du monde pour le 21 décembre 2012. Ce n’est pas la première fois ni, espérons-le, la dernière, que de telles prédictions sont faites et notre chère vieille terre est toujours là.

Pour autant, si notre propos n’est pas de parler de l’Apocalypse, il faut bien admettre que 2011 a été la fin d’un monde, et gageons que 2012 sera l’an 1 d’une nouvelle ère. La crise économique actuelle qui fait suite à celle de 2007 dont aucun de nos dirigeants n’a tiré les conséquences s’accompagne d’une prise de conscience par les citoyens, les « indignés de Wall Street » qui disent « nous sommes les 99% qui n’avons rien pendant que l’autre pour cent a tout » ou ceux de Madrid et d’ailleurs qui font écho au remarquable ouvrage de Stéphane Hessel

Parallèlement à cette légitime indignation, on ne peut que saluer « le printemps arabe » qui a vu en quelques mois des dictateurs que l’on pensait indéboulonnables grâce à la complaisance avec laquelle nous les traitions, tomber sous la pression de leurs peuples excédés.

Parmi ces changements importants, il y en a un qui devrait faire date, c’est celui qui s’est produit en Islande. La presse française, toujours soucieuse de ne pas déplaire au pouvoir, a consciencieusement oublié d’en parler, exception faite de Médiapart.

Ce petit pays de 320.000 habitants, en faillite en 2008 du fait de la crise bancaire, s’est débarrassé successivement de son gouvernement de droite puis de gauche à la suite de manifestations de rue énormes. Par deux fois, il a refusé, par référendum, les accords entre le nouveau gouvernement et les banques considérant qu’ « il n’y a jamais eu d’obligation légale pour les citoyens islandais d’assumer les pertes d’une banque privée ».

Résultat : la cohésion sociale est renforcée et la croissance supérieure à celle de la zone euro. Mais le plus original est qu’il a confié à une assemblée composée de 25 citoyens tirés au sort hors du « sérail » la charge de réformer la constitution. Chaque semaine depuis avril dernier, l’Assemblée constituante de l’Althing publie l’avancement de ses travaux et tout le monde est invité à partager ses idées sur le le site ou par le biais des réseaux sociaux

A quelques mois de l’élection présidentielle française, les candidats déclarés et putatifs rivalisent de gravité pour annoncer des lendemains sinistres jouant pour la énième fois le rôle de pompier pyromane et l’on comprend que nos compatriotes soient les champions du monde du pessimisme.

Toutefois, ils devraient méditer la formule de Moncef MARZOUKI, nouveau président de la République tunisienne : « le chef, c’est le peuple ».



Bernard MALAGUTI