dimanche 11 décembre 2016

Plus blanc que blanc !



Dans le "brouhaha" ambiant des candidatures qui se bousculent, Les Échos et l'IFOP viennent d'apporter un peu de baume au cœur. Il faut espérer que l'information trouvera... échos !
Je veux parler ici d'une étude et d'un sondage selon lesquels 25 % des Français voteraient "blanc" au premier tour de la présidentielle... si ce type de vote était comptabilisé comme exprimé. Le lecteur comprendra que pour ceux qui entendent rendre le citoyen acteur de son destin, et qui prêchent depuis des années pour mettre un terme au pouvoir exorbitant des partis politiques, il s'agit là d'une très bonne nouvelle.
Comme déjà évoqué dans ces colonnes, nous nous référons à Joel Martine et à Antonio Gramsci, l'un ayant remarquablement disséqué l'effet pervers des partis politiques sur la démocratie, l'autre ayant crié haut et fort qu'il haïssait les "Indifférents".
À l'heure où l'on convoque le comportemental et la sémiologie, il serait peut-être opportun d'interpréter les signes et comportements d'un électorat qui ne veut plus jouer, et qui se réfugie de plus en plus dans l'abstention, le vote blanc voire extrême. À cet égard le sondage IFOP est édifiant, 25 % des sondés utiliseraient le vote blanc au premier tour pour traduire défiance et attente de changement. Mieux, l'étude révèle que ce pourcentage monte à 36 % chez les "Milléniums", cette tranche d'âge concernée par demain, sacrifiée aux baby-boomers, confits dans leur confort et leur égoïsme.
Oui, le citoyen et le jeune en particulier se sent concerné par un monde qui ne le satisfait pas sur de nombreux points, mais il répugne à s'engager, car les structures proposées ne permettent pas le vrai débat, cadenassées qu'elles sont par des codes et carcans d'un autre siècle !
Ainsi, au même titre que nous avons imaginé une annonce d'emploi pour un CDD de 5 ans a pourvoir en 2017, au même titre que nous prônons l'idée de faire passer un véritable entretien d'embauche aux citoyens qui pensent pourvoir prétendre à un mandat aux législatives, nous avons imaginé une Incarnation !
Incarnation lors du premier tour de la présidentielle par un candidat, citoyen ordinaire, instrument de mesure de la défiance et du désir d'autre chose. Ce candidat doit permettre de fixer sur son nom, les adeptes du vote blanc et beaucoup d'autres citoyens qui trouveront là le moyen de se compter. Une telle candidature peut fixer à minima 5 % des suffrages. Affaiblissant d'autant les extrêmes et constituant un vrai levier pour peser au second tour, en exigeant notamment des investitures fléchées pour les législatives, cette candidature peut être garante d'une régénération de notre Assemblée nationale.
Ainsi, la loi électorale du 21/02/2014 qui reconnait le vote blanc, sans le considérer comme "exprimé" sera à la fois respecté, mais contournée pour le bien de notre démocratie, en offrant au suffrage citoyen un "instrument humain de mesure et de ralliement".
Les mouvements citoyens, comme les maires très nombreux en phase avec le terrain, sont acquis, il reste à briser le plafond de verre des médias, de manière à ce que les plateaux Radio/TV s'ouvrent à ceux et celles qui portent cette modeste ambition.
Richard Hasselmann

vendredi 9 décembre 2016

La demande attend l'offre


L'écoute ce mercredi du héraut du "Made in France" ci-devant ministre du Redressement productif est particulièrement instructive. Elle met bien en exergue combien il va être important pour 2017 de débusquer les impostures, pour s'entendre sur le souhaitable et le possible.
L'invité du matin sur une chaîne en continu annonce qu'il faut lancer un plan gigantesque d'investissement dans les grandes infrastructures à l'instar des USA, du Canada, ou du Royaume-Uni. Dans le même temps, le candidat de la primaire des gauches plaide pour un pal européen de relance ambitieuse des salaires et finance tout cela par la dette et un salutaire retour à l'inflation.
À l'heure de toutes les surenchères électoralistes, à l'heure où l'on finit par admettre que l'économie, comme les sondages ne sont pas des sciences exactes, il semble impératif de bien redire les choses et hiérarchiser les vraies priorités.
Redire les choses, c'est bien faire comprendre que la France, avec ses atouts, son charme, sa foi en ses valeurs et son "aura" n'est qu'un point, de plus en plus petit, à l'échelle d'un monde à la démographie galopante, aux appétits multipliés et aux concurrences diverses et variées dont beaucoup sont "junk" pour ne pas dire totalement malhonnêtes.
Il est indispensable, dès lors de bien mobiliser nos forces productives en biens et services pour les rendre concurrentielles et les dédier, par priorité à nos exigences domestiques, sans pour autant être taxés de protectionnisme ou de repli frileux. Cela passe par des coûts de production contenus, allégés du poids de tout ce qui n'est pas productif et indispensable pour la mise sur le marché d'un bien ou d'un service de qualité, à un prix raisonnable pour être concurrentiel.
Hiérarchiser les priorités c'est, à l'aune du pré-requis précédent, bien s'entendre sur la notion de biens communs et de missions régaliennes d'un État moderne pour flécher de la manière la plus efficace le denier public prélevé sur les forces productives. L'actualité nous apporte alors un très bel exemple s'agissant des débats en cours sur le modèle social en général et sur notre système de santé, qui reste un système de soins, en particulier. Le lecteur sait qu'en ce domaine, nous revendiquons une modeste légitimité, et que certains impétrants pour 2017 ont bien voulu nous consulter. Comme bien souvent les restitutions laissent à désirer !
La santé est un bien commun, au même titre que l'eau, l'aire, l'atmosphère et cette bonne vieille terre. Elle est sans doute le lieu privilégié où doit s'exercer la plus grande solidarité, car sans elle, les activités humaines sont amoindries ou impossibles. Elle a des déterminants forts comme l'emploi, le logement, la sécurité ou l'instruction, c'est tout dire.
Dès lors, il faut s'accorder à reconnaître qu'elle ne peut être le lieu d'aucune prédation capitalistique, pour ce qui concerne au moins un socle incontestable de base et des compléments périphériques indispensables. C'est la raison pour laquelle les "usines à gaz" actuelles, où il est question de contrats solidaires et responsables, où l'on ratiocine sur les honoraires et le juste prix de certains actes ou sur le "sexe des anges" des complémentaires sont hors sujet.
La solidarité nationale commande sans conteste que le denier public soit mis à la disposition du citoyen par une ligne budgétaire annuelle (exit la débudgétisation) répartie en région et gérée par des Caisses régionales de Financement de la Santé. Ce budget ayant vocation à la prise en charge au premier euro d'un panier de biens et services jugés comme indispensable, portant d'une part sur des honoraires revalorisés de la médecine de ville, aiguilleur de l'ensemble et pivot de "Maisons de soins". Inclusion également faite des honoraires revalorisés des professionnels du dentaire de l'optique ou de l'ouïe d'une part et d'autres parts des actes lourds de l'hospitalisation et du traitement des ALD.
Prise en charge intégrale par le denier public assortie du même effort s'agissant des médicaments, traitements ou équipements moteurs de la pathologie et la thérapie. À la suite, il parait judicieux d'isoler un second palier, ou là encore le capitalistique ne peut avoir place, mais ou le denier public s'épargne, hormis sous conditions de ressources, pour ce qui concerne les populations défavorisées, sur le modèle de la CMU ou de l'ACS (aide a l'acquisition d'une complémentaire santé).
Ce second niveau serait le lieu d'exercice de la solidarité et de l'initiative citoyenne, parfaitement illustrée par ces sociétés de personnes que sont les vraies mutuelles. Ces opérateurs avec des comptes lisibles et des gouvernances démocratiques libérées des mains mises syndicales, se verraient confier une vraie mission de service public, justifiant une totale exonération fiscale, pour proposer aux adhérents des prestations complémentaires en terme de préventif de curatif ou d'accompagnement.
Cela porterait sur certains traitements ou équipements en optique, sur certains actes prothétiques en dentaires ou en acoustique et surtout sur tous les actes de médecines alternatives largement plébiscités par le citoyen.
Ce second niveau financé par la cotisation volontaire individuelle ou collective de citoyens liés par des proximités géographiques professionnelles ou des pathologies.
Resterait alors un dernier niveau, lieu ouvert à toutes les concurrences et justifiant des charges d'acquisitions (publicité, sponsoring, naming, etc.. ) qui choquent a l'heure actuelle dans les comptes de certains opérateurs... mutualistes ! Niveau de prise en charge du somptuaire ou du "PLUS" dans des domaines comme le thermalisme, le traitement hospitalier hôtelier, la monture de lunettes siglée, ou encore le transport sanitaire de confort.
Il semble vraiment indispensable de mener dans le domaine de la santé comme dans tous les autres ce type d'analyse. Il s'agit d'une approche libérée des contraintes électoralistes et court-termistes. C'est le vrai sens de la réflexion menée pour un État modeste, mais moderne qui s'efforce de mettre en perspective pour nos enfants et petits enfants.
Un citoyen acteur de son destin, ce n'est pas un citoyen qui se borne à voter, quand il vote, mais c'est surtout un citoyen qui s'implique pour comprendre et peser. Il semble que les nouvelles générations "Y" ou "Z" aient parfaitement compris ce distinguo qui n'a rien de subtil, mais de simple bon sens, ce n'est donc plus du souhaitable c'est désormais du possible !
Richard HASSELMANN

mercredi 7 décembre 2016

La gifle du citoyen !



Quelle fin d’année vivons-nous !!

Le Brexit, l’Election surprise (qui ne devait pas en être une), l’éviction en 3 semaines de Nicolas Sarkozy, d’Alain Juppé et de François Hollande de la scène politique future, ont mis à mal le système de pensée qui était prôné par la classe politique médiatique et par un certain nombre de groupes d’influence qui, ensemble, pensaient maîtriser et organiser le cours de la vie publique et politique.

Depuis plusieurs années, à la majorité silencieuse et au citoyen, étaient imposés des choix qu’elle ne voulait pas. Le "remain" de la Grande Bretagne, la victoire annoncée d’Hilary Clinton, le duel Sarkozy – Juppé,  le duel Juppé – Le Pen, …

Pendant tous ces mois, les medias et la classe politique dans son ensemble ont relayé ces informations, ne prenant jamais en compte le désir réel de la population, ni signaux faibles.

Celle-ci a fini par se révolter intelligemment et par les urnes. L’action civique et démocratique a mis une bonne fois pour toute hors de circuit les personnages et leaders politiques indésirables.

C’est une lame de fond puissante qui arrive et qui va apporter de nouvelles surprises. Ce mouvement met en lumière plusieurs tendances :

 - l’envie des citoyens de devenir acteurs réels de la vie publique, politique

- ne plus être dicté quant à ce qu’ils doivent faire et penser

- ne plus supporter les mensonges et forfaitures des hommes politiques et médiatiques.

- que les Gouvernants fassent ce qu’ils disent,

- que les citoyens comprennent les enjeux  et ne veulent plus d’explication démagogique

- le besoin de renouvellement des medias et des politiques.

A présent, l’ensemble des groupes concernés sont avertis. Il est temps que nos gouvernants prennent des mesures de changements profonds du système, mais surtout de leurs comportements et actions. Nous sommes dans une société économique en changement permanent avec des besoins de résultats et dans laquelle l’éthique devient un point très sensible.

Ce qui est valable pour les citoyens doit absolument l’être pour tout Homme politique briguant un mandat électif. A défaut ils seront balayés.

Toutefois, nous avons quelques faits rassurant : le long travail d’explication, de pédagogie, de réelles discussions avec les citoyens, l’attitude, un sens de la morale et de l’éthique ont permis à François FILLON d’être choisi par les électeurs de la Droite et du Centre.

A gauche et au centre, émerge Emmanuel MACRON qui agit avec les mêmes codes et valeurs.

Reste à voir comment tout cela évoluera.  Quoi qu’il en soit le changement est à présent acté.


Franck. NOURMAMODE

lundi 28 novembre 2016

LE COUP D’APRÈS !



La primaire de la droite et du centre a livré son verdict et chacun y trouvera des motifs de satisfactions ou de déceptions. Il reste qu’en toute hypothèse, le grand vainqueur c’est le citoyen de base, celui qui vient de dire haut et fort que l’exorbitant pouvoir que s’arrogeaient les partis politiques a vécu.Des citoyens qui entendent être acteurs.

Pour reprendre ici une approche pertinente de Joel MARTINE qui analysait il y a quelques années le poids des mouvements citoyens face aux effets pervers de la démocratie représentative, nous pouvons dire que nous y sommes et qu’il va falloir aller plus loin.
Aller plus loin, en instaurant le processus de la primaire dans chaque circonscription législative, ou des citoyens issus du terrain, passeront un véritable « entretien d’embauche », et les meilleurs seront soumis au vote effectif.

Un vote qui prendra en compte les votes blancs, autorisés par l’introduction indispensable d’une dose de proportionnelle, seule de nature a éviter les frustrations et a permettre a toutes les sensibilités de se donner des portes  voix.
Cette modification institutionnelle, n’est pas regardée comme l’une de priorités, il reste qu’elle ne peut être négligée. Il est impératif qu’un référendum soit organisé dés le début du prochain quinquennat, pour demander aux français si ils sont prêts a participer a des conventions citoyennes de proximité pour sélectionner des députés potentiels et si ils approuvent une dose de proportionnelle.

A l’issue de cette primaire le citoyen acteur va devoir être vigilant, le vainqueur a promis d’ouvrir largement le pouvoir a la société civile, avec des Ministres techniciens, et une régénération très forte de la représentation nationale.Beaucoup savent que nous avons modestement apporté quelques éclairages. Accordons un crédit de bonne foi mais soyons vigilants, car déjà les couloirs sont encombrés de politiciens de métier, qui feignent de ne pas comprendre que leur temps est fini.
Le vainqueur a un atout, dans le droit fil de l’annonce d’emploi publiée dans Les ECHOS Le CERCLE en début d’année, il a une réelle expérience de la chose politique et du millefeuille territorial, par tous les mandats portés. C’est largement suffisant, les autres acteurs doivent pouvoir parler de santé, d’entreprise, de solidarité  d’emplois marchands ,d'environnement et du poids du tiers secteur, car ils pourront exciper d’un vécu en ces domaines.

Cette primaire met notamment en exergue le rôle que peut jouer le monde associatif en pesant pour que soient initiés des projets réalistes. Nous venons de vivre un moment rares montrant qu’un parti n’a pas pu verrouiller des choix et orientations. C’est une porte qui s’ouvre peut être sur un monde nouveau, qui permet de penser que le poids jacobin des appareils va capituler devant l’initiative citoyenne. Il faut espérer que la future primaire du PS confortera cette avancée.

Cette gauche dont il faut espérer qu’elle aura compris que sa fâcheuse tendance à préempter le social pour son seul compte et sa survie politique, n’abuse plus personne.

A suivre donc avec vigilance et sans dogmatisme ou a priori !

dimanche 13 novembre 2016

Le rêve américain !



À 6 mois de l'élection présidentielle, le coup de tonnerre Trump vient conforter les précédents propos sur l’impérieuse nécessité de porter attention aux citoyens.
Après le Brexit, après la Wallonie, il faut espérer que l'avertissement sera cette fois entendu et que tout en chacun en tirera les leçons collectives et individuelles.

Comme le soulignait avec justesse M. Serres, le temps où des intelligents supposés en imposent à des imbéciles supposés est totalement révolu. Par le biais des observations et commentaires qui nous parviennent, il est aisé de repérer les frustrations et la justesse des analyses.

Ainsi, on peut lire : ce vote est le résultat d'une vulgarité populaire qui s'assume et le rejet d'une élite qui se pare de toutes les vertus. Autre constat, la victoire de Trump est celle d'un positionnement simple, voire simpliste, qui ne s'embarrasse pas d'analyses compliquées, mais touche la cible citoyenne déclassée qui est inquiétée pour elle et pour sa jeunesse, devant les effets de la mondialisation et la montée des différences de toutes natures.

La France, notre France est un beau pays, mère de la Déclaration des droits de l'homme et plus récemment initiatrice de la déclaration universelle des droits de l'humanité (DUDH). Ce beau pays dont le cadre social figure au rang des plus protecteurs au monde, est pourtant en proie à des fractures de plus en plus béantes, liées au Nouveau Monde, aux nouvelles technologies et surtout à la nouvelle donne démographique avec l'allongement de la vie.

Ce dernier constat, souligné avec talent en 2006 par B. Spitz dans "le Papy-Krach" cible sans ambiguïté le citoyen à qui il faut parler et qu'il faut convaincre. Je veux parler de ces jeunes de moins de 35 ans qui avaient cru comprendre que la démocratie c'était le pouvoir du peuple et l'épanouissement individuel de chacun. Nous en sommes très loin et cela conduit aux indifférents de l'abstention et du vote blanc et au réflexe "aventuriste" du vote bête et méchant.

Soyons lucides, le peuple n'a plus aucun pouvoir, car il est confisqué par des politiciens professionnels, organisés en partis et inféodés à des lobbies de toute nature. C'est ce qu'on appelle avec pudeur, la force du marché !

S'agissant de l'épanouissement individuel, il est effectivement recherché, mais nous en sommes loin, avec des générations qui galèrent au chômage ou dans des emplois précaires sans intérêt. Il faut redonner au citoyen un réel espace de libre arbitre. Cela nous conduit donc à poser la question du fonctionnement de notre démocratie et de nos institutions.

Il est évident que c'est la mère de toutes les réformes, mais est-ce le bon moment ? Est-ce avec une telle priorité que se gagnera le scrutin de 2017 ? La victoire de D. Trump aux USA et la position flatteuse du FN prouvent que non. C'est regrettable, mais c'est ainsi. Nécessité fait loi, l'urgence absolue est de parler pratique et pragmatique sur les thèmes au hit-parade des attentes, la sécurité, l'emploi, l'éducation, les solidarités, l'initiative entrepreneuriale et l'Europe.

C'est sans doute sur ces 2 derniers points que le résultat US doit influer sur les propositions 2017. Il faut saisir l'occasion pour qu'une Europe resserrée mutualise sa défense, et au même titre, la même Europe doit s'affranchir du joug des normes comptables et monétaires Anglo-saxonnes.


L'institut Montaigne actualise son étude sur la démocratie, cela est bel et bon. Dimanche soir, sur France 5, E. Morin, d'une incroyable verdeur, entouré de trublions autoproclamés, appelait de ses vœux une remise à plat pour les années à venir.

Sans doute, mais aujourd'hui, il nous faut un plan "B", une réponse pertinente pour afficher clairement des objectifs de transformation sociale de nature à bouger dans le bon sens le quotidien des Français en les dissuadant de l'aventure. Un exemple parmi d'autres, il nous faut affirmer la place du tiers secteur, pour apporter de l'emploi, et un emploi qui emporte avec lui une belle dose d'idéal.

La prise en compte de l'environnement, la lutte contre l'exclusion les solidarités intergénérationnelles ne doivent plus être laissées aux mains d'administrations centralisées. Un vrai projet doit promouvoir une implication citoyenne, hautement démocratique, de tous ceux concernés, pour identifier les problèmes, et y apporter avec justesse les solutions acceptables par le plus grand nombre.

Il est évident que sans démocratie, aucun problème ne peut être durablement résolu. Il faut aussi se persuader que cette construction est par essence très fragile et, on le voit au quotidien, est rapidement dévoyée. Il ne faut donc pas en faire l'alpha et l'oméga d'un projet sociétal.

Elle doit en être un ingrédient majeur, mais il reste à dégager un autre paradigme, en forme de référentiel de valeurs qui donnera envie aux jeunes, aux abstentionnistes, aux "dépités" de s'impliquer, aux côtes d'un nouveau Président, dans une représentation nationale elle-même constituée de citoyens issus de la réalité quotidienne du terrain.

vendredi 11 novembre 2016

Le fait acquis ?



Beaucoup ont suivi le second débat entre les candidats inscrits sur la ligne de départ de la primaire de la droite et du centre. Nombreux sont ceux et celles qui ce matin découvrent la fâcheuse tendance du fait acquis !
La profusion d'informations, cette "Infobésité" dénoncée par certains, nuit de plus en plus, au libre arbitre du citoyen, qui souhaite être acteur de son destin ! Au même titre que la multiplication des "talk-shows" politiques qui encombrent toutes les chaines, la dictature sournoise des sondages conduit à un scénario désolant pour 2017.

Le citoyen se trouve en effet confronté à 2 données qui semblent acquises. En premier lieu, et en dépit de la qualité des propositions de challengers pondérés et lucides, la primaire de la droite et du centre semble se résumer à un match entre un ancien président relooké et un grand commis de l'État soudain épris de liberté "Giondine". Ce premier tour de chauffe, prépare le second acte, lui aussi coulé dans le marbre des certitudes sondagières. Le vainqueur aura l'insigne honneur de battre la candidate FN au second tour de la présidentielle de 2017.
Il parait absolument impératif de créer les conditions d'un sursaut citoyen pour que beaucoup et notamment les jeunes reviennent aux urnes pour refuser de tels faits acquis, porteurs de tous les dangers pour notre pays et les générations futures Y et Z.

S'agissant de la primaire de la droite et du centre pour laquelle un dernier débat sera organisé le 17 novembre prochain, il est urgent que le plus grand nombre demandent à être... sondés. Il est surtout urgent que chacun se forge une conviction, à l'aune des vrais enjeux. Pour tenir compte de la défiance vis-à-vis des politiques, traduite par l'abstention, le vote blanc ou le vote de dépit vers les extrêmes, il faut identifier celui des candidats qui entend ouvrir sur la société civile, pour régénérer notre démocratie.

Celui qui se propose de gouverner avec une équipe ministérielle resserrée, composée de ministres experts dans leur domaine, qui ne seraient plus de ce fait à la botte de hauts fonctionnaires que personne n'a jamais élus. Celui qui entend se doter d'une majorité parlementaire constituée de citoyens issus du terrain, déniant ainsi aux appareils partisans dépassés l'exorbitant pouvoir de manier les investitures ici ou là.

Cette primaire conditionne la suite, car si le candidat qui en sera issu est celui qui porte un tel message, alors il peut agréger sur son nom cette masse non négligeable des déçus, et notamment les jeunes. Il peut surtout, sans faire aucune concession populiste, siphonner une large part d'un électorat dépité, tenté par le vote "extrême" pour "essayer". Cette occurrence peut, peut-être fragiliser un autre fait acquis : la présence d'une candidate FN au second tour en 2017.

Il faut en effet refuser cette fatalité dont R. Rolland disait qu'elle était l'excuse de ceux qui manquent de volonté. Si le véritable corps électoral se mobilise, car il trouve des réponses claires aux enjeux de demain, pour notre jeunesse, nos valeurs et la place de la France dans le monde, alors le second tour de 2017 peut mettre en présence des conceptions acceptables du vivre ensemble, dans un pays gardien des libertés et mère de la Déclaration des droits de l'homme et concepteur de celle des droits de l'humanité.

jeudi 27 octobre 2016

L'écologie respire toujours !

Dans un billet frappé au coin du bon sens, S. Dupont, titre sur "L'implosion de l'écologie politique" à la suite du premier tour de la primaire écologiste. Les vrais défenseurs de l'écologie sont tentés de dire... "enfin !"

Enfin, car les masques sont tombés et il faut espérer que le paysage sera durablement débarrassé d'un mouvement qui donnait à croire que "La conscience de la terre", cette science vouée aux conditions d'existence des êtres vivants est de gauche.

Qu'il soit permit à ceux qui portent le souci des écosystèmes depuis près d'un demi-siècle et qui ont été attentifs à l'émergence de mouvements tels celui initié par Ralph Nader, pour la consommation, de dire que l'écologie n'est ni à droite, ni à gauche, ni au centre. Elle est ailleurs, elle est indépendante de cette lecture convenue, et il est regrettable que cette sensibilité soit préemptée par des amoureux du grand soir et cataloguée, comme l'extrême droite contamine d'autres sujets aujourd'hui difficilement abordables. 

Pour avoir dans les années 60, pris conscience de la fragilité du milieu et suivi de très près les travaux de Pierre Rahbi dans la Cévennes Ardéchoise, il est évident que l'écologie c'est d'abord et avant tout une question de gouvernance et de gestion de la complexité.

Pour preuve, notre combat des années 70/80 pour empêcher la réalisation du barrage de La Borie qui allait noyer une partie de la "Vallée française" et défigurer à jamais la "Vallée des camisards" de Mialet. Les acteurs n'étaient ni de droite ni de gauche, mais des citoyens qui ont fait l'effort de se documenter pour comprendre les paramètres et interactions aux fins de se forger une conviction, pour agir ensuite avec force et pondération.

L'écologie est inclassable, car elle doit être partout et servir de poutre maîtresse à un projet ambitieux pour 2017. C'est le sens des réflexions et travaux menés par le tiers secteur qui entend remettre le citoyen acteur au coeur du paysage. Cela passe par une modification des typologies de comportements, dans les domaines moteurs que sont la coopération économique des territoires, la finance patiente et vertueuse, et la réécriture de notre politique en matière de modèle social.

Autant de pré-requis, signes de lucidité et de démarche lexicale que semble ignorer EELV. Pour preuve l'encre des résultats du premier tour de sa primaire est à peine sèche que déjà le mouvement lance la quête des candidatures aux législatives sous sa bannière. Pour qui ? Pour quoi ?

Simplement pour continuer d'exister et servir sans doute le moment venu de supplétif en contrepartie de quelques gentillesses.

Au moment où l'on s'interroge sur la survivance et la pertinence des clivages, droite/gauche, jeunes/vieux, riches/pauvres, il serait peut-être plus judicieux d'identifier le plus grand dénominateur commun de nature à rassembler le plus grand nombre de Français. Ayons la faiblesse de penser que la sauvegarde des principaux biens communs fournit un commencement de réponse indubitable pour valoir socle réformiste crédible.

lundi 24 octobre 2016

Peut mieux faire !

Qu'il soit permis de revenir ici sur les prestations d'un ancien jeune ministre de l’Économie qui déroule sur les estrades ses préconisations en vue de 2017.
Dernière prestation en date, Montpellier, ce mardi soir, sur un thème qui tient à coeur : le modèle social.

Le diagnostic est bien posé, dans une France qui doute de tout et qui voit se creuser le fossé entre les "insiders" et les "outsiders" de plus en plus nombreux. Dès lors, il est évident qu'il faut faire montre d'audace pour tout remettre à plat et ne pas considérer certains domaines comme tabous.

S'agissant tout particulièrement de notre modèle social, il faut avoir le courage de pointer les citadelles syndicales et un paritarisme qui est avant tout, synonyme de corporatisme.

Trois domaines méritent d'être revisités sans faiblesse, car ils sont piliers d'une protection sociale en phase avec notre Nouveau Monde où tout change. Nous voulons parler de la santé, de la retraite et de la formation professionnelle.

Trois domaines où les partenaires sociaux ont la haute main avec les institutions paritaires en santé et prévoyance, l'Unedic pour les questions de retraites du secteur privé et les OPCA (organismes collecteurs) en matière de formation professionnelle. Trois secteurs où le corporatisme, les gouvernances fossilisées et la déperdition de deniers collectifs impliquent que l'État reprenne la main pour réorganiser, simplifier et redonner au citoyen acteur un vrai rôle.

Si l'on veut mettre un terme au corporatisme ambiant, il est urgent de remettre l'individu au coeur du dispositif avec des droits à la formation individualisés par un crédit nominatif financé par une caisse nationale de la formation qui pourrait soutenir la réinsertion des séniors, la promotion de la VAE (validation des acquis de l'expérience) sans perdre l'efficacité dans la balkanisation d'organismes divers et variés, pourvoyeurs de syndicats.

Il en va de même en matière de santé où nous continuons à penser que de vraies mutuelles avec une gouvernance de proximité pourraient avoir une vraie délégation de service public pour prendre en charge un panier de biens et services complémentaires du socle de base accordé à tous.

Les mêmes causes ayant les mêmes effets, il est impératif que le chômage, soit un risque social géré par la sécurité sociale, et financé par le budget de l'État. Il n'est plus possible de continuer à voir l'État garantir emploi et retraite d'une cohorte d'agents à statut spectateur du champ clos des gesticulations au sein de l'Unedic.

Dans un récent billet, il était fait appel à un État moderne qui aura le courage de réécrire les Tables de la loi et de transgresser certaines barrières qui ne sont plus d'actualité.

Un seul exemple : quand la sécurité sociale a été créée, il n'y avait pas de chômage. Aujourd'hui, ce même chômage est le risque social le plus redouté... il reste en dehors du budget de la sécurité sociale pour ne pas froisser les partenaires sociaux !

jeudi 15 septembre 2016

Couvrez ce burkini que je ne saurais voir....

 LIBR'ACTEURS revient sur le droit, la laïcité et la raison, avec ce billet éditorial publié au titre de l'espace éthique régional d'Alsace.Comme le souligne l'auteur la question est sensible et l'article du NY TIMES en lien mérite réflexions."

Le burkini a fait cet été une entrée remarquée sur certaines plages françaises. Vu comme un outil de propagande exposant à un trouble à l'ordre public, il a été interdit par arrêté municipal dans plusieurs stations balnéaires. 
Pour le Premier ministre Manuel Valls « Le burkini c’est un signe politique de prosélytisme religieux qui enferme la femme. »1 Jean-Luc Mélenchon considère que « L'instrumentalisation du corps des femmes est odieuse. C'est un affichage militant. »2 

Marine Lepen proscrit le burkini car « C'est une question de laïcité républicaine, d'ordre public, assurément ; mais bien au-delà, c'est de l'âme de la France dont il est question. »3 

En somme, pour lutter contre l’imposition qui serait faite aux femmes par les fondamentalistes de s'habiller d'une certaine façon et pour protéger l'âme du pays, il faudrait contraindre ces femmes à porter la tenue réglementaire de la baigneuse laïque : le maillot de bain. Hors de lui, voir pour les naturistes, sans lui, pas de bain de mer !

Mais qu'en pensent les femmes porteuses du vêtement subversif ? On ne sait pas réellement. Face à cette ignorance, certains les considèrent comme des victimes instrumentalisées par des courants politico-religieux, d'autres à l'opposé, les voient comme des agents actifs d'un prosélytisme inquiétant. Imaginons maintenant que ces femmes adoptent le burkini non pas sous la contrainte dans une visée politico-religieuse mais simplement par pudeur. Alors ce nouveau vêtement leur permettrait de goûter aux plages et aux bains de mer qui jusqu'alors leur semblaient impossibles. Il s'agirait ainsi d'une promotion de la liberté individuelle si chère à notre état laïc. Le fait que ces femmes puissent côtoyer sur un même lieu récréatif d'autres baigneurs légèrement vêtus ne peut être que positif pour le vivre ensemble à condition que chacun accepte l'autre. Tout ceci bien sûr n'est que conjecture et doit être évalué. Maiis dans le doute, comme il n'y a pas trouble à l'ordre public, le Conseil d'Etat l'a confirmé, le burkini devrait en bénéficier et ne pas être instrumentalisé ni par les uns ni par les autres, souvent pour des raisons politiques. 
Comme l'a rappelé ledit Conseil d’État, son interdiction porte une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d'aller, la liberté de conscience et la liberté personnelle.

Ne soyons pas Tartuffe4 et ne disons pas en plagiant Molière : « Couvrez ce burkini, que je ne saurais voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées, Et cela fait venir de coupables pensées. »
Le sujet est difficile et d’importance pour la dignité humaine. Une vraie question d'éthique.


M.Hasselmann

1 Le monde.fr 25 août 2016
2 Le figaro.fr 25 août 2016
3 Le point.fr 17 août 2016

4 Tartuffe, III, 2 (v. 860-862)

lundi 12 septembre 2016

Redonnons du lustre à nos institutions en 2017

Il est grand temps que les politiques cessent de s'accrocher au pouvoir. Élisons à la présidentielle de 2017 un candidat, porté par une initiative citoyenne, dont le défi sera de changer le fonctionnement de nos institutions.

Quelle semaine ! Qu'on en juge, après le discours de François Hollande jeudi 8 septembre à la salle Wagram, qui revêtait un côté surréaliste que chacun a cherché à comprendre ou à décrypter , nous avons eu droit au carnet de bal des impétrants à la primaire LR, et un petit tour de pupitre à Reims pour les assisses du «Fabriqué en France» . Et cerise sur le gâteau, la fête de l'Huma à La Courneuve. 

Michel Serres écrit dans «La Petite Poucette» : «le temps ou des puissants supposés commandent à des imbéciles supposés est révolu !» Il faut croire et redouter que nos puissants, fruits d'une démocratie épuisée, n'aient pas ce type de bonne lecture. Il y a peu, sur «Le Cercle» nous avions osé une annonce d'emploi, avec un profil type de candidat, pour un CDD de 5 ans à pourvoir en 2017. La feuille de route portait notamment sur l'impérieuse nécessité de modifier d'abord notre fonctionnement démocratique.

Jeu de dupes

La semaine qui s'achève ne peut que conforter le plus grand nombre dans cette évidence, faute de quoi 2017 sera un nouveau marché de dupes, avec une abstention redoutable et un gagnant par défaut comme en 2002. Il faut se persuader en effet qu'un Président ou Présidente élu(e) à l'issue d'une telle mascarade n'aura dès le lendemain de l'élection aucune légitimité dans l'esprit de la majorité des citoyens.
L'élection du Président au suffrage universel, pilier de notre constitution, arrive de fait au bout de sa logique. Conçu pour et par Charles de Gaulle, le processus a perduré jusqu'à nos jours, mais le syndrome des primaires y porte un coup fatal. Passe encore pour des primaires d'initiative citoyenne, animées par des collectifs soucieux d'échapper au joug des partis, mais qu'en est-il des primaires artisanes de quelque couleur qu'elles soient.
C'est une nouvelle expression de la main mise des partis qui filtrent et veulent continuer à s'arroger l'exorbitant pouvoir de dire qui sera candidat et qui ne le sera pas. Ainsi, après les 500 parrainages, désormais publiés, le financement préempté, nous avons la ceinture et les bretelles pour mieux verrouiller.

Une autre voix

Il faut pourtant savoir qu'un pays où les dirigeants s'accrochent est un pays en déclin. Là encore, il faut relire Michel Crozier, en avance sur son temps : «comme dans toutes les grandes mutations, ce sont les hommes qui sont en avance et le système qui est en retard». C'est exactement de cela dont il s'agit, sur le terrain, l'initiative citoyenne bouillonne. Il est possible à partir de la citoyenneté active des territoires de proposer un nouveau mode de fonctionnement économique et social. Alors, essayons en commençant par le commencement.
Ce commencement consisterait à porter en 2017 aux commandes un candidat citoyen dont la première et peut-être unique mission serait dans les 6 premiers mois de mandat de changer notre fonctionnement institutionnel.
Un candidat citoyen, vierge ou pas de toute trajectoire politique, mais regardé comme l'incarnation et l'instrument d'une large volonté populaire de changement. Un candidat qui offrirait à la vraie majorité de ce pays, celle des abstentionnistes, des non-inscrits, du vote blanc, ou des dépités tentés par autre chose, la possibilité d'exprimer sur son nom un vote précis, prélude à l'élection d'une Assemblée nationale elle-même constituée par des motivations identiques.
Il reste quelques mois pour y réfléchir avec cette belle formule empruntée à Saint-Exupéry : «La pierre n'a point d'espoir d'être autre chose que pierre, mais en collaborant elle s'assemble et devient temple».




mercredi 7 septembre 2016

Conscience de la terre !

Pour avoir réfléchi à l'écologie du citoyen depuis près d'un demi-siècle, il paraît indispensable de souligner la nouvelle donne à laquelle nous sommes confrontés, pour qu'elle ne soit pas occultée en 2017.

Comme l'a très bien souligné Edgard Morin, nous ne sommes pas en crise, mais en métamorphose, avec un scénario qui rend caduque ce que nous avons connu lors des crises économiques et sociales de 1873 ou 1929 notamment.

Aujourd'hui, il est évident pour tous que la grande majorité des ressources de la terre ne sont pas inépuisables. Dès lors, en regard de la mondialisation, des attentes et des appétits, il est impératif de proposer un autre modèle à partir de postulats simples et compréhensibles par tous, à savoir :

*Le globe terrestre n'est pas extensible, même si nous venons de découvrir une exoplanète, Proxima B, qui serait "fréquentable" et/ou les extras terrestres refont surface !

*La population mondiale croit sous le double effet de la natalité et de l'espérance de vie.

*Les ressources fossiles, ces biens communs, s'épuisent jusque et y compris les terres riches et rares.

*L'anthropocène n'est pas un mythe et la biodiversité en souffre.

Cela est incontestable, nous sommes donc face à une équation ou il n'y a aucune inconnue. Les citoyens acteurs ont tous une responsabilité environnementale, et ceux qui prétendent à une haute responsabilité doivent plus que tous y penser !

Ainsi, si nous ne pouvons plus extraire sans compter, jeter sans recycler, ou éliminer des déchets toxiques, nous devons repenser toutes nos consommations et notre appétit de croissance.

En d'autres termes, nous devons revisiter notre fonctionnement économique et montrer comment des comportements modifiés, tirés en particulier des circuits courts et de l'économie circulaire sont de nature à forger un autre ADN à la notion de valeur. Il s'agit simplement d'admettre et de dire qu'une économie empreinte de la conscience de la terre est indispensable, souhaitable et surtout possible, sans nuire à la croissance et aux emplois.

Cela ne passe en aucun cas par les gesticulations de certains écologistes, regardés comme punitifs ou adeptes de la décroissance. Cela demande par contre un soutien sans faille, au niveau mondial et européen en particulier, à toutes les formes d'écologie entrepreneuriale, et à toutes les initiatives individuelles ou collectives qui privilégient les énergies nouvelles, le recyclage des déchets et toutes autres formes d'utilisation lucide de la ressource.

Ce soutien sans faille commande des politiques publiques de simplification des procédures, implique des crédits fléchés des grands fonds européens et une nouvelle approche de la mesure de performance des entités. Il est des apports immatériels au bien-être commun qui mériteraient une autre considération collective. Une telle orientation est sans doute à moyen terme un des éléments de réponse de nature à fixer les réfugiés climatiques, économiques, voire politiques, éliminant ainsi les pressions humanitaires.

Un projet politique 2017/2022, bâti avec de tels pré-requis n'est pas incompatible avec les attentes d'emplois, de croissance et de mieux vivre au contraire.dans tous les domaines, cette nouvelle typologie de comportement va émoustiller la recherche et l'innovation, justifier les "clusters" et l'aide a nos universités.

 Cela va conduire à de nouvelles formes de solidarités de proximité, au collaboratif et au partage et donner aux entreprises une occasion formidable de montrer que la RSE n'est pas qu'un sigle à la mode. L'indispensable croissance passe en effet par des entreprises actrices dans leur cercle qui mériteront la confiance accordée.

mercredi 31 août 2016

Présidentielle 2017 : trop lent, trop frileux, trop mou

Les candidats à l'élection présidentielle devraient s'inspirer de la devise olympique pour bâtir leurs programmes pour 2017. Au lieu de cela, c'est trop lent, trop frileux et trop mou.

Les Jeux Olympiques viennent de s'achever avec un record de médailles (42) pour les athlètes français , faisant honneur à la devise olympique : « citius, altius, fortius » (plus vite, plus haut, plus fort). Si nos champions se sont surpassés, ce n'est pas vraiment le cas des nombreux candidats à l'élection présidentielles de 2017. En l'état actuel, c'est trop lent, trop frileux et trop mou ! 

Le temps est venu pour une nouvelle citoyenneté active qui conduit de nouveaux modes de sélection de ses mandataires élus. Les rapports, les articles et éditoriaux publiés ici ou là prouvent que tous les blocages sont identifiés et que nombreux sont ceux qui savent ce qu'il faut faire. L'écoute attentive du terrain, l'immersion dans l'initiative citoyenne de proximité permettent de conforter un schéma stratégique, à l'aune duquel devront être jaugés les impétrants de 2017.

Il doit être construit sur quatre piliers : une réforme sans faiblesse du cadre institutionnel ; une approche innovante d'un nouveau modèle social ; une déclinaison lucide des enjeux et responsabilités des acteurs économiques, dans un nouveau contexte géopolitique ; une prospective réaliste de la transition écologique indispensable.

Les valeurs olympiques appliquées à la politique

Plus vite dans la réforme territoriale, pour aller au bout de la décentralisation qui, n'en déplaise aux sénateurs, qui souhaitent imposer « leur train». Osons un conseil de la citoyenneté associative en lieu et place du Sénat et du Conseil économique et social.

Plus haute l'ambition d'un nouveau modèle social, qui élargit la base solidaire, en matière de retraite, et d'emploi, et instaure un système de santé qui donne la primauté absolue au citoyen acteur de sa santé, financeur, et toujours patient par l'âge, la maladie ou l'accident.

Plus forte l'impérieuse nécessité de reconnaître l'entrepreneur qui prend le risque et qui crée l'emploi. Reconnaissance assortie de confiance quant à la gouvernance et au respect de la valeur travail et identifie le tiers secteur comme réponse appropriée pour de vraies missions de service public.

Enfin, plus vite, plus haute, plus forte, la conscience de la terre, pour que le développement durable mérite sa définition, et ce qui se fait aujourd'hui n'obère pas lourdement le quotidien des générations futures. Tout cela en proximité, le citoyen est en capacité de le comprendre et d'y apporter sa pierre, à condition qu'on veuille bien expliquer sans céder au populisme et la démagogie.

mercredi 24 août 2016

Croissance d'abord !

Il faut espérer que nombreux seront ceux et celles qui ce mardi soir (mardi 16/08/2016), au 20h de France 2, auront entendu un éphémère ministre de l'Éducation, afficher son ambition présidentielle et crier haut et fort que la croissance n'est pas nécessaire... il suffit de travailler moins !

Il faut en effet avoir entendu cela pour comprendre en quoi l'échéance de 2017 est cruciale et dépasse très largement la lecture convenue du clivage droite/gauche.
Il est en effet impératif d'identifier nos blocages intellectuels ou sémantiques pour y apporter une réponse collective pertinente. En l'espèce, il faut tordre le cou à la vieille lune du travailler moins pour ériger le travailler mieux , recette pour optimiser le denier public et sa redistribution. N'en déplaise à certains, ce denier public, qui fait les solidarités, la discrimination positive, est le fruit de la performance, la force innovante et concurrentielle de nos produits et services, et le nombre de nos emplois marchands que cela génère.

Comme déjà dit et écrit ici et ailleurs, la France ne peut plus se complaire dans un déni des réalités et donner à croire qu'elle aurait raison contre la terre entière. Ce déni de réalité qui nous conduit à ignorer les simples comparaisons, pourtant objectives et disponibles. Sur ce point beaucoup gagneraient à lire avec attention un rapport de France Stratégie d'avril2015 "Quelle action publique pour demain ?" d'où il ressort qu'en 44 ans nos dépenses publiques sont passées de 35 % du PIB à 57,2 % pour des résultats qui, en terme d'efficacité, ne sont pas meilleurs, loin s'en faut, de ceux de nos voisins qui y consacrent une part moindre de leur richesse nationale.

Déni de ces simples réalités qui montre aussi que la France ne sait pas prioriser l'affectation de son denier public, menée qu'elle est par une classe politique qui ignore que gouverner c'est choisir ! Gouverner demain ce sera de savoir dire qu'un pays comme le nôtre à une force capable d'innover de produire et de diffuser, à condition de travailler mieux et d'avoir une meilleure sélectivité dans l'affectation du denier public, à mettre d'abord à la disposition de la dynamique territoriale de proximité.

Prioriser, il suffit pour s'en convaincre d'étudier l'indicateur de sélectivité des dépenses publiques par fonction pour constater qu'en France il est le plus neutre, là où, dans d'autres pays, il met en exergue des choix clairs et marqués.

Travailler mieux c'est sans doute et d'abord aider notre jeunesse à trouver les meilleures conditions pour le faire avec des universités fortes, portées par les acteurs économiques locaux, débarrassées du jacobinisme bureaucratique tatillon, qui explique notre nouveau recul au classement Shanghai.

De fait, il n'y a pas de fatalité, car notre pays recèle des potentiels considérables à condition de bien les identifier pour les mobiliser. Pour cela, il est impératif de ne pas négliger les assertions qui prouvent que certains impétrants pour 2017 se posent encore la question de savoir comment dépenser, avant de créer, où dit autrement dépenser avant de gagner !

Cette très fâcheuse tendance répandue à droite comme à gauche trouve malheureusement son explication dans l'incapacité des politiques à conceptualiser la croissance et ses ingrédients. Ils privilégient le message électoral du mieux disant, appuyé sur des promesses et dépenses nouvelles induites, et fondées sur les prévisions de... croissance qui toutes se révèlent folkloriques.

C'est en regard de cette approche que devront être jaugés et jugés les programmes 2017, qui ne peuvent se nourrir de toutes les formes de populisme, sécuritaires, identitaires, économiques ou sociaux !

R. HASSELMANN

lundi 22 août 2016

CACHEZ CE BURKINI QUE JE NE SAURAI VOIR !


LIBR’ACTEURS compte en ses rangs toutes les sensibilités, et s’efforce de laisser s’exprimer les points de vue exprimés.
C’est notamment le cas, comme ici quand il s’agit d’une question sensible et que l’intervenant est particulièrement qualifié.

Merci de vos attentions.


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En ces temps compliqués, tendus où règne une nervosité ambiante suite aux attentats , à une situation économique morose, nos gouvernants et la classe politique semblent eux aussi débordés, perdus voire paniqués.

Au moment où on attend d’eux qu’ils apportent sérénité, pédagogie et mettent de l’huile dans les rouages pour consolider le mieux vivre ensemble, ils font tout le contraire.
Les récents arrêtés sur le BURKINI démontrent bien cette panique. La loi interdit d’avoir le visage entièrement couvert au nom de la laïcité à la Française. Or on peut constater que ce vêtement ne cache pas le visage de celle qui le porte et donc n’enfreint pas la loi.

Sur un plan factuel et logique, interdire le port du BURKINI implique alors interdire le port de toute combinaison de plongée ou autre, aux femmes de porter des « leg in »,  tout vêtement couvrant le corps.
Les Autorités clament haut et fort que les femmes doivent porter des vêtements « laïques ». Alors qu’est-ce qu’une tenue laïque ? Légiférons et imposons des tenues réglementées ou mieux bikini ou monokini obligatoire.

Prétendre que les femmes qui portent le BURKINI sont des terroristes ou font du prosélytisme, est ridicule et hors propos. C’est les prendre pour «incapables » de faire un discernement.

La très grande majorité des femmes musulmanes en France ne porte pas le voile, ni le foulard.
Tout un ramdam pour quelques verbalisations. Ce « musulman bashing » met en exergue :
*Une méconnaissance totale de l’Islam, de sa diversité culturelle, ethnique et dans la pratique de la foi
*Faire de cas particuliers une généralité, combien de femmes portent un BURKINI? A t on vu des BURKINIS sur toutes les plages de France ? Sommes-nous envahis ?

Une infraction à la loi, à quelle loi, puisque nous sommes dans un pays libre .Etre habillé ,en maillot ,en combinaison, ne pose pas de problème. Ainsi,  on peut écrire ce que l’on veut, on peut tout caricaturer,  par contre ne peut pas s’habiller librement !

L’imagination est plus fertile pour traiter ces problèmes que de réellement s’attaquer aux défis économiques..
Au plan européen et international nous sommes regardés avec le sourire, nos gouvernants frisent le ridicule!!!!

Il est temps que nos Hommes politiques se ressaisissent rapidement et trouvent les paroles et les actes  pour apaiser les tensions et remettre harmonie et intelligence collective au service de tous, la question est de savoir si ils en sont encore capables ?

Franck NOURMAMODE 

lundi 15 août 2016

Sécurité et liberté pour 2017

Les projets des candidats à la magistrature suprême devront être centrés sur deux priorités : la sécurité et la liberté. La première ne devant pas entraver la seconde.

Sécurité et liberté, deux objectifs qui peuvent paraître antinomiques et pourtant qui sont, en fait, parfaitement complémentaires. Ces deux priorités doivent être reprises par les candidats à la présidentielle de 2017 servir de poutres maîtresses à un projet novateur, seul de nature à nous éviter un marché de dupes.
Le besoin de sécurité touche en effet à tout ce qui fait le quotidien du citoyen. Outre la sécurité première des personnes et des biens, qui implique des mesures fortes et des moyens régaliens conséquents à l'intérieur comme à l'extérieur de nos frontières, il est d'autres sécurités.

Des besoins de sécurité

On pense ici de la sécurité de l'emploi, de sécurité sanitaire et alimentaire, de sécurité environnementale, ou encore, et c'est tout aussi important de sécurité législative et fiscale, de nature à garantir à la fois stabilité d'un cadre et veille de l'éthique et l'équité fiscale.

Différentes approches de la sécurité pour lesquelles il faut des propositions innovantes et qui ne font pas obstacle, au contraire, à la seconde attente forte des Français, la liberté ! Alain avait une belle formule « La liberté ne va pas sans l'ordre, mais l'ordre ne vaut rien sans la liberté », le philosophe entendait bien évidemment par ordre, un cadre sécurisant.

Libérer l'entrepreneuriat et sécuriser l'emploi

La liberté attendue est celle des citoyens, dans leurs modes de vie et leurs croyances, et aussi dans la libre disposition de leurs biens. C'est aussi la liberté d'entreprendre, pour créer des emplois ou son emploi, sans subir l'univers kafkaïen de la norme franchouillarde. Cette création d'emplois et notamment d'emplois marchands est le seul vrai remède pour retrouver la croissance.

Cette croissance qui autorisera demain la promotion sociale et la discrimination positive, de nature à rompre les inégalités, sociales et de territoires. Une liberté, des libertés qui seront portées par des cadres collectifs clairs, garants pour tous de la sécurité évoquée supra. S’il y a défiance du citoyen vis-à-vis du politique c'est qu'il a été incapable depuis des années d'identifier les ruptures qui impactent notre vivre ensemble.

Ne plus continuer comme avant

C'est en cela que le projet 2017 doit être un véritable plan stratégique pour l'entreprise France et les managers prétendants doivent impérativement afficher leur plan et dire par quel directoire resserré il sera conduit. À l'évidence, cela passe par une identification sans faiblesse des handicaps d'un pays qui est dans le déni de réalité, qui pense avoir raison contre la terre entière, restant inerte face à la nouvelle donne géopolitique mondiale.

En regard des enjeux démographiques ,de la montée de nouvelles puissances, de l'épuisement avéré des ressources de notre bonne vieille terre, ou encore des nouvelles technologies, nous ne pouvons plus continuer à faire comme avant ! Il faut avoir le courage de bousculer et de dire, ainsi, nous ne pouvons plus accepter dans ce pays que des citoyens à statuts protégés pèsent sur le collectif, alors que d'autres vivent dans l'insécurité et la précarité de l'emploi.

Des réalités trop souvent niées

Dans le même temps, nous ne pouvons plus accepter, non plus, que des citoyens se servent des rémunérations exorbitantes quand la performance passe par la casse d'emplois ou des tours de passe-passe fiscaux. Il est également indispensable de proposer des mesures qui prennent en compte la fragilité croissante de la planète dans son climat et ses ressources, en ne laissant plus impunies les atteintes graves à ces biens communs.
Nous ne pouvons plus enfin, et peut-être surtout, admettre que ce pays sacrifie sa jeunesse, touchée plus que d'autres par la précarité et le chômage, et se détournant de plus en plus d'une démocratie confisquée par le vote senior. Ces réalités et d'autres trop longtemps niées font le lit du vote protestataire, qui menace. Si l'on veut éviter que 2017 soit un nouveau rendez-vous manqué, il importe de parler sans complaisance et de proposer sans tabou ! 

dimanche 7 août 2016

Impôts locaux : deux pistes pour redresser les comptes municipaux

Dans un contexte de rareté des deniers publics, les maires doivent utiliser tous les moyens en leur pouvoir optimiser le budget communal.

« Qui lève l'impôt le dépense », une vieille formule tombée en désuétude qui gagnerait à être réétudiée. Réétudiée où le denier public se fait rare et pèse sur les ménages où l'État ratiocine sur ses dotations et où la Cour des comptes continue à dire, en pure perte, que les chiffres du déficit et le poids des cadeaux catégoriels sont... sous-évalués.
Qui lève l'impôt le dépense, mais encore faudrait-il, avant de lever cet impôt, tirer parti de la potentialité de la collectivité. En l'espèce, nous sommes très loin du compte. Il ne s'agit pas ici de dresser un tableau exhaustif des modalités d'optimisation budgétaire par une gestion communale pertinente. Bornons-nous à deux aspects que le lecteur connaît sans doute. L'un a trait à l'appropriation par la commune, des biens vacants et sans maître sur son territoire, l'autre à la mobilisation par cette même commune de toutes les valeurs locatives imposables.

Récupérer les biens dont la côté foncière n'est plus réglée

Dans toutes les communes de France, tous les ans, le Comptable public en charge du recouvrement dresse un état des restes à recouvrer, au titre de différentes impositions qu'il a prises en charge. Dans ce cadre, chaque année, par exercice de mise en recouvrement, un maire peut connaître en particulier l'état des taxes foncières bâties (TFB) et non bâties (TFNB) impayées.

Depuis une loi d'août 2004, portant modification de l'article 713 du Code civil, dès qu'une côte foncière n'est pas réglée depuis plus de 3 ans, la commune est fondée à récupérer la propriété du bien concerné, par envoie en possession au titre de la procédure des biens vacants et sans maître. Le citoyen n'a pas idée de la rareté relative des procédures de cette nature diligentées en regard du nombre de cas d'espèce.

Cette situation est dommageable pour tout administré par le biais des admissions en non-valeur prononcées, financées comme tout dégrèvement par une ligne particulière. Dommageable aussi, car la commune a la faculté de céder de foncier. Les produits tirés de ces cessions seront utilement affectés à la prise en charge de services nouveaux, ou à la réalisation d'équipements avec un moindre impact sur le contribuable.

Mobiliser toutes les valeurs locatives imposables 

Dans le même ordre d'idée, qui témoigne assez de l'impérieuse nécessité de revoir la gestion des collectivités, il faut parler de la mobilisation effective de toutes les valeurs locatives. Il paraît urgent dans chaque commune de France d'enjoindre aux services du cadastre de produire une cartographie précise des parcelles bâties et non bâties pour rapprocher celle-ci des rôles locaux d'imposition au foncier bâti et non bâti, voire à la taxe d'habitation et même de la CFE (contribution foncière des entreprises).
Ce petit travail permettra de mettre en évidence d'une part les occupations d'espaces sans droit ni titre et d'autre part de mobiliser toute la fiscalité potentielle d'une commune. Il faut en effet savoir qu'une collectivité qui se prive de cet examen subit une double peine. Outre l'impact en termes de recettes fiscales, les résidents concernés consomment les équipements collectifs et services et participent à l'usure des voies et réseaux.
Deux petits exemples, parmi de nombreux, en ce domaine comme dans d'autres, qui témoignent de l'urgence qu'il y a, à se donner à tous les niveaux institutionnels des élus qui ont réfléchi et qui ne versent pas dans la facilité consistant à créer de l'impôt dès qu'un financement est nécessaire.

jeudi 4 août 2016

Hinckly Point : errare humanum est sed...!

"Errare humanum est sed perseverare diabolicum", la formule semble être d'actualité quand on voit l'acharnement d'EDF et donc de l'État français dans le dossier Hinckly Point.

Cette affaire, largement occultée par la douloureuse actualité des attentats qui endeuillent la France, illustre sur le fonds et la forme un mal français, ou l'irresponsabilité le dispute au manque de culture au plus haut niveau de l'État.
Sur le fonds, il est proprement aberrant que contre toute logique, technique et financière, le conseil d'administration d'EDF vote pour le projet. C'est oublier simplement, et dans le même registre la triste filière graphite gaz des années 50, abandonnées en rase campagne en 69.

Le président s'appelait de Gaulle, et en acteurs nous avions le CEA et déjà EDF. Cela a été Marcoule et 9 centrales vites identifiées comme sous-performantes, et remplacées par un processus Westinghouse... mais le mal était fait, sur le plan des séquelles et du coût financier. Bis repetita avec Hinckly Point ou le seul gagnant sera à coup sûr les 2 partenaires chinois (Fonds CGN et CNNC) qui entrent a hauteur de 30 % sans partager les risques d'exploitation.

L'exemple de Flamanville, pour EDF, ou Areva dans son aventure finlandaise montrent pourtant qu'il y a des coûts de construction incontrôlés et des délais de construction à rallonge.

Sur la forme, la décision du Conseil d'administration d'EDF, est exemplaire d'une forme d'autisme de l'État français, sûre de détenir la vérité, et ignorant les signaux forts des citoyens.

En l'espèce, après la démission du Directeur Administratif et Financier ( T.Piquemal), on était en droit de penser que celle d'un administrateur, nommé par l'État pour sa compétence (G. Magnin) allait ramener à la raison, que nenni !

Mieux, à l'heure du Brexit, ce type d'aventure mériterait d'être abandonné, car la couverture de différence de prix promise par Cameron (Contract for the difference) semble vouée à être lettre morte le moment venu.

Au moment où il est fondamental d'orienter au mieux le denier public, sur les grandes missions régaliennes de l'État, la France est sans doute la seule grande démocratie où 10 personnes, dans le confort douillet d'un conseil d'administration "irresponsable... mais pas coupable", engagent plus de 20 milliards d'euros à plus de 10 ans dans une aventure incertaine.

Il ne s'agit pas ici de principe de précaution ou de suspicion, mais simplement de bon sens. Ce bon sens dont on continue à dire qu'il est la chose du monde la mieux partagée, qui devrait conduire à aider puissamment les ENR (énergies renouvelables), au lieu de freiner les initiatives de proximité comme le photovoltaïque notamment.

Il est en toute hypothèse indispensable de prendre date, et de remettre au gout du jour la faute lourde de gestion, pour individualiser clairement les responsabilités, en une affaire que le Brexit pourrait peut-être éteindre !