Au rang des formules a la mode, au même titre que la SOCIÉTÉ CIVILE, il y a :PARADIGME.
"Changeons de paradigme ici, le paradigme est le bon par là..."
Outre que la majeure partie des "parleurs" ne savent pas le sens exact du mot, il nous permet de vous proposer ce qui suit à rapprocher du livre de Pascal PICQ "L'homme est-il un grand singe politique?" (ed O JACOB).
A vos commentaires, et à méditer pour notre action a venir.
R HASSELMANN
Un
paradigme
est une représentation
du monde,
une manière de voir les choses, un modèle
cohérent
de vision du monde
qui repose sur une base définie (matrice disciplinaire, modèle
théorique ou courant de pensée). C'est une forme de rail de la
pensée qui, le cas échéant, peut aussi faire obstacle à
l’introduction de nouvelles solutions mieux adaptées. Cette notion
est rattachée à celle d'idéologie,
au sens de la science des idées, des représentations.
Le
paradigme au sens collectif est un système de représentations
largement accepté dans un domaine particulier. Les paradigmes
tendent à différer selon les groupes sociaux et à changer
dans le temps en
fonction de l'évolution des connaissances
Un
groupe de scientifiques plaça cinq singes dans une pièce au milieu
de laquelle se trouvait un escabeau permettant d’accéder à des
bananes.
A
chaque fois qu’un des singes essayait de grimper à l’escabeau,
une douche glacée aspergeait automatiquement les autres.
Au
bout d’un certain temps, à chaque fois qu’un des singes essayait
de monter sur l’escabeau, les autres le frappaient par crainte de
prendre une douche glacée. Bien entendu, au bout de quelques temps,
aucun des singes ne se risqua à grimper sur l’escabeau malgré la
tentation.
Les
chercheurs décidèrent alors de remplacer les singes.
Pour
commencer, un seul singe de la communauté fût remplacé par un
nouveau.
La
première des choses que fît le nouveau fut d’essayer de monter
sur l’escabeau.
Aussitôt,
les autres le frappèrent.
Quelques
coups plus tard, le nouveau membre de la communauté avait appris à
ne plus grimper
sur
l’escabeau sans même connaître la raison de cette interdiction.
Un
deuxième singe fut remplacé et subit le même sort que le premier.
Ce
dernier se joignit aux autres pour le battre dès qu’il tentait de
grimper sur l’escabeau.
Le
singe arrivé juste avant lui participe à la punition… avec
enthousiasme, parce qu’il fait désormais partie de « l’équipe
».
Un
troisième singe fut échangé et le processus se répéta. Le
quatrième et le cinquième furent changés tour à tour.
Tous
subirent le même sort dès qu’il tentèrent de grimper sur
l’escabeau.
Le
groupe de cinq singes, bien que n’ayant jamais reçu de douche
froide, continua à frapper tout nouvel arrivant qui tentait de
monter sur l’escabeau.
À
ce stade, les singes qui agressent n’ont aucune idée de pourquoi
ils n’ont pas le droit de grimper l’échelle.
Pas
plus qu’ils ne savent pourquoi ils participent à l’agression du
dernier arrivé.
Au
final, après avoir remplacé tous les singes d’origine, aucun
singe présent dans la cage n’a été arrosé d’eau froide.
Cependant,
aucun ne tentera de grimper l’échelle. Pourquoi ? Parce que dans
leur esprit… c’est comme ça, et ce depuis toujours.
S’il
était possible de parler avec ces singes et de leur demander
pourquoi ils frappent ceux qui tentent de monter sur l’escabeau, je
parie que leur réponse serait la suivante : “Je
ne sais pas, mais ici c’est comme ça.”
Ce
comportement ne vous semble-t-il pas familier ?…
Ah
! les traditions, les habitudes…
D’autres
que vous se demandent peut-être pourquoi nous continuons à agir
comme nous le faisons quand il existe des alternatives.
Et
c’est ainsi que fonctionne le monde politique, économique,
religieux, des riches et des pauvres……etc.
Ce
paradigme du singe tente d’expliquer par la parabole comment des
situations ubuesques peuvent rester bloquées indéfiniment jusqu’à
ce qu’un esprit révolutionnaire ne remette en question l’ordre
établi.
C’est
pour ça que, de temps en temps, il faut changer tous les singes EN
MÊME TEMPS ! et ça devient URGENT….!!!
A
méditer…. A méditer…. A méditer….
C'est une histoire bien amusante qui donne à réfléchir. Selon moi, Ce ne sont pas les singes qu'il faut enlever, c'est l'échelle. C'est parce qu'il y a quelque chose sur quoi grimper pour se faire valoir ou avoir un bénéfice particulier, que l'animal grimpe. C'est simiesque et vieux comme le monde. De toute façon, les nouveaux singes trouverons rapidement le moyen de se comporter de la même façon. Le fait que ceux ci ne sachent pas pourquoi ils font comme ça et que pour eux ne pas faire comme ça est mal, suggère qu'ils ont inventé des normes morales. Pour Paul Ricoeur il existe une ethique antérieure, une pré morale c'est à dire un corpus de ègles, des mœurs que les hommes originels ont inventé pour pouvoir vivre ensemble. Puis leurs descendants ont respecté ces règles alors qu'ils ne savaient pas pourquoi elles existaient (singes de deuxième génération). Mais c'était comme ça. Alors ces règles ont été considérées par les singes suivants comme don de Dieu. La morale en naquit. Il fallut alors faire en sorte que la vie puisse se déployer tout en respectant la morale. Ricoeur nous dit que ce contrôle est assuré par l'éthique postérieure qui, avec le droit qui protège et punit, permet de trouver ce qui est bon et écarter ce qui est mauvais dans la conduite des hommes et des sociétés. Toute collectivité fonctionne de la même façon et ce n'est pas un changement de paradigme qui changera la nature humaine. Je pense qu'il faut laisser l'échelle surtout si elle conduit à la banane, changer les singes de temps en temps, un par un ou tous en même temps, admettre qu'il est impossible d'empêcher la quête de la banane qui participe du désir et développer des règles de vie et des systèmes de contrôle de tous sur tous en donnant la parole à tous les singes.
RépondreSupprimerVous Mr HASSELMANN qui êtes un apotre du BOTTOM-UP, du principe de subsidiarité et que j'ai entendu en colloque poser la charte des circuits courts, pourquoi ne pas trouver le moyen, de faire tomber la ou les bananes au sol, au niveau du plus grand nombre pour que beaucoup puissent profiter des fruits?
RépondreSupprimerVous pensez bien que dans ce cas, ce seront les plus forts ou les plus malins qui s'accapareront le fruit.
SupprimerSi je reprends le commentaire de nameless, je constate qu'il se contredit entre le début (enlever l'échelle) et la fin (la laisser), mais la réflexion sur l'éthique est intéressante.
RépondreSupprimerEn fait, ce qui importe c'est de ne pas répliquer des comportements stupides, par habitude ; idem pour les idées reçues (le politiquement correct). Si les élites remplissaient leur rôle, on n'aurait pas besoin de remplacer les singes car on aurait déjà les bons singes à la bonne place.... et on aurait alors des chances d'avoir davantage de bananes, pour le plus grand nombre.
L’analogie avec les singes est intéressante parce qu’elle montre que l’humain, à l’image de l’animal, reproduit des comportements qui relèvent du panurgisme. Singer quelqu’un, c’est copier voire parodier ou pasticher, mais c’est manquer d’originalité.
RépondreSupprimerSoyons optimistes quelques instants et imaginons que l’humain soit capable de ne pas se contenter de singer ses congénères mais d’affirmer une personnalité propre et d’impulser des idées et des comportements nouveaux, ne serait-ce pas le signe d’un citoyen qui se veut acteur de son destin et le début d’un véritable changement de paradigme ?
Qui a dit : « si nous pensons tous la même chose c’est que nous pensons plus rien » ?
Je vois tout l'intérêt de l'allégorie, mais.... si l'on se fait avocat du diable (position dialectique respectable parmi d'autres), on pourrait faire remarquer que, l'arrosage du singe sur l'échelle étant automatique, le principe de précaution adopté par les nouveaux singes n'est pas forcément une erreur. En effet, ils auraient été arrosés ! A méditer aussi. Bertrand You
RépondreSupprimerEt la politique est née...
SupprimerSe faire l'avocat du diable est extrêmement louable mais j'ai du mal à saisir en quoi cela nous apporte matière à méditer..
SupprimerSelon moi, le fait que l'arrosage soit automatique ou non n'enleve rien à l'illustration du danger lié à certain paradigmes.
En effet, les singes ont appliqué une règle de conduite sans la remettre en question ou ne serait-ce que vérifier sa fiabilité( considérons cela excusable pour des singes tout de même...).
Si il s'agit d'un arrosage automatique, le comportement sera le bon pour de mauvaises raisons : la chance uniquement.
Si l'arrosage ne l'est pas, le paradigme démontre alors la stupidité ainsi que les dangers mis en avant par un tel comportement (singer bêtement tout en réduisant drastiquement les chances d'une quelconque évolution).
Bref, éviter de tomber dans des cases et confronter les idées reçues me semble être un bon debut... A condition de garder la banane bien sûr.
Je note une nouvelle présentation .il semble que LIBR'ACTEURS décide, enfin de prendre le taureau par les cornes.
RépondreSupprimerVotre idée de CITOYEN CANDIDAT nous la connaissons depuis longtemps, elle vous a été piquée par beaucoup, mais c'est comme le canada dry.Si vous avez la recette, moi mes amis et beaucoup, préférerons l'original.On attend la suite.
Je relaye le commentaire précédent, ou en êtes vous?
RépondreSupprimerPourquoi ne regroupez vous pas les jeunes économistes qui ont compris ce qu'est la liberté d'entreprendre, et plaide pour un nouveau modéle social et une vraie démocratie participative.je pense a G KOENIG,R RIVATON, A LANDIER, F BIZARD pour ne citer que les plus connus.