L'un de nos lecteurs me fait l'honneur et le plaisir de m'inviter a publier ce que j'ai dit et écrit, après écoute et lecture de Michel SERRES au début de cette décennie.
Il disait :"LES PUISSANTS SUPPOSES QUI S'ADRESSAIENT A DES IMBÉCILES SUPPOSES SONT EN VOIE D’EXTINCTION!"
Cette intervention préludait a l'annonce d'emploi publiée dans LE CERCLE LES ÉCHOS, en vue de l'élection 2017.
L’écoute, l’échange avec des
citoyens, l’organisation de « micros-trottoirs » ici ou là permettent
de parfaitement appréhender les attentes et de juger de l’impact des mots.
Au même titre que l’exception
culturelle française a justifié en son temps le refus de diktats Européens, au
même titre que le fait associatif, il ne faut pas renoncer a notre culture
démocratique mais l’adapter là ou cela parait nécessaire.
Il ne s’agit pas ici, une
nouvelle fois d’un déni de réalité, ou de donner à croire que la France aurait
raison contre la terre entière, mais simplement de ne pas jeter le bébé avec
l’eau du bain. A l’heure des réseaux et des NTIC, le fonctionnement pyramidal
propre à notre tradition jacobine semble avoir vécu, pour laisser une place grandissante
à un schéma horizontal. Faut-il pour autant ne pas garder les atouts d’un Etat
stratège et protecteur dans les domaines régaliens, pour veiller a l’équité, la
justice, et l’harmonie du vivre ensemble. ? Ce modèle pourrait emprunter à
Michel CROZIER, le concept d’État MODERNE comme étant un ÉTAT MODESTE, modèle
qui permet au citoyen de redevenir un véritable acteur de la vie démocratique.
Notre approche s’appuie sur une
représentation nationale, en charge de mettre en œuvre les réformes, d’assurer
la cohésion et la sauvegarde des valeurs humanistes qui fondent notre
patrimoine commun fait de justice d’équité, de solidarité, en un mot de
fraternité « rousseauiste ».Dans le même temps, doivent être
organisés et valorisés, des cercles locaux communaux, intercommunaux
et régionaux, qui répondent aux attentes et besoins, en intégrant les
particularismes, tirés de la géographie, des traditions et de la démographie du
territoire.
Un tel schéma commande que
l’Assemblée Nationale soit repensée, dans sa composition et dans son rôle. Elle
doit être composée d’un nombre restreint de citoyens, sélectionnés par les
territoires (qui choisiront par le même vote les élus dédiés au conseil
Européen), qui pendant 5 ans, auront en charge de réfléchir et de proposer les
mesures, de maintien et d’amélioration des composantes de notre pacte
républicain. C’est a cette assemblée véritablement citoyenne qu’il appartiendra
d’impulser les lois, mettant un terme au distinguo, entre projet de loi et proposition
de loi. Dans un tel scénario, le Président élu, est un gardien de la cohésion
mais surtout un « manager » chargé, avec un gouvernement resserré de
mettre en œuvre, et de faire respecter les orientations venues de l’Assemblée.
Le gouvernement, animé par un
profil consensuel, composé de personnalités reconnues dans leur domaine, aura à
traiter des grandes missions régaliennes que sont la justice, la sécurité,
l’éducation, la géopolitique, l’action sociale (santé, retraite, chômage,
famille), le contrôle budgétaire et fiscal. Il disposera pour ces missions d’un
budget alloué et voté par l’Assemblée, budget débarrassé des débudgétisations
et de principes obsolètes comme celui de non-affectation d’une recette a une
dépense. Un budget, dédié, ou ne figurera plus aucun transfert ou dotation vers
les collectivités, qui lèveront leur ressource selon le principe « qui
lève l’impôt le dépense ». Ce fonctionnement garantira une meilleure
lisibilité de l’exécution budgétaire, et permettra enfin à la loi de règlement
d’avoir un sens !
Les citoyens envoyés a
l’Assemblée Nationale, n’auront de compte à rendre collectivement, qu’à tous
les citoyens, qui pourront à tout moment, par référendum d’initiative populaire,
reprendre le mandat confié, a un ou plusieurs élus, voire à la totalité du groupe.
Au niveau local, nous
conserverons 3 niveaux pertinents, la commune (ou le groupement), la métropole
ici, ou le département là en fonction des réalités démographiques et
géographiques, enfin la région.
Un Président, qui aurait
grandi dans les plis d’un parti, entouré d’une équipe consanguine. Un Président
qui oserait douter que des citoyens compétents dans leurs domaines puissent
faire de bons ministres…un tel Président serait-il capable d’une telle audace ?
Nous ne le croyons pas.
Ce projet de restructuration
de notre démocratie est d’une grande ambition mais il n’est pas utopique. Les
citoyens aujourd’hui dans leur majorité en ont compris les enjeux et
l’appellent de leurs vœux. Face au peu de respect actuel de la démocratie
participative dans notre pays le citoyen se laisse de plus en plus séduire par
le populisme et la démagogie toujours aux aguets pour tirer profit des
frustrations et de la désespérance.
La refondation démocratique
qui permettra de sortir du carcan endogame véritable bâillon qui étouffe le
pays n’est qu’un préalable. Mais il est un passage obligé pour répondre à
l’essentiel : la sauvegarde des générations futures et de la planète qui
commande un nouveau modèle de développement économique social et
environnemental.
Cette refonte démocratique
rendra plus efficiente les stratégies visant à créer de l’emploi, en
choisissant, en particulier, les instruments d’une croissance orientée vers le
respect des grandes solidarités et la promotion du développement durable.
R HASSELMANN
Président de LIBR’ACTEURS.
Merci pour ce billet, qui mérite effectivement que beaucoup d'y arrêtent.Par votre trajectoire vous connaissez mieux que personne le quotidien du citoyen.Nous allons diffuser pour mieux vous faire connaître, mais cela implique sans doute des aménagements dans vos positions et celle de LIBR'ACTEURS.
RépondreSupprimerLes positions et les compétences des membres de Libr’acteurs sont connues depuis des années, mais elles ne seront applicables que si elles trouvent une écoute attentive de la part des acteurs en situation de responsabilité, ou si elles s’imposent par la force de leur évidence.
RépondreSupprimerNotre système institutionnel souffre de deux maux essentiels : il est sous-représentatif de la pluralité des opinions et des votes des citoyens et il permet, avec le système majoritaire à deux tours (aggravé dans le cas des élections municipales par une prime accordée à la liste arrivée en tête au premier tour) qu’une minorité agissante et opportuniste s’assure une mainmise quasi absolue sur la totalité des décisions sans aucun contrepouvoir.
Tant qu’il ne sera pas mis fin à cette anomalie démocratique unique en Europe et même au-delà, toute incantation, toute proposition sérieuse n’aura aucun effet. Le projet du gouvernement de réduire le nombre de parlementaires et d’instaurer 15% de proportionnelle n’a pour but, comme les 17 milliards€ fiancés par la dette accordés après la crise des Gilets Jaunes, que de calmer momentanément la grogne en attendant des jours meilleurs pour lui et de s’assurer le contrôle absolu des deux Chambres.
Il est impossible, de manière pacifique, d’inverser le processus actuel qui ira au moins jusqu’en 2022, mais il est possible, à chaque échéance électorale qui précède, d’allumer des feux qui baliseront la route qui conduit au changement.
Dans un précédent article, il avait été fait référence à Machiavel, j’ai envie, aujourd’hui, de citer Clausewitz : « Quand la supériorité absolue n’est pas possible, vous devez rassembler vos ressources pour obtenir le supériorité relative au point décisif », en clair, nous devons constituer une « minorité de blocage » qui envoie un message clair, que ce soit par un nombre très important de bulletins blancs ou tout autre moyen visible et lisible, l’abstention étant la plus mauvaise des réponses.