Le Président de la République, fin tacticien, se révèle très sensible aux véritables expertises de la société civile. Mieux vaut tard que jamais pour un homme qui, il y a peu, criait haut et fort que la politique "est un vrai métier pour être laissée à des ministres experts dans leurs domaines".
Corinne Lepage vient de se voir confier une formidable mission, écrire un projet de Déclaration des Droits de l'Humanité ! Le lecteur averti comprendra que ce choix nous va droit au cœur, mais il comprendra aussi qu’en regard du passé, et du commanditaire nous restions très attentifs !
Confier à l’une des personnalités les plus qualifiées, le soin de dresser un inventaire des droits de l’humanité, est une belle initiative, même si nous aurions aimé entendre Droits et Devoirs de l'Humanité ! Nous ne doutons pas que la chargée de mission, qui sait de quoi elle parle, enrichira l’intitulé !
Seule vraie gardienne d’une écologie lucide et non sectaire (nous parlons désormais de "conscience de la terre"). Sentinelle attentive de l’éthique et de la citoyenneté active, et mère du principe de précaution, l’ancienne ministre a du pain sur la planche.
Seule vraie gardienne d’une écologie lucide et non sectaire (nous parlons désormais de "conscience de la terre"). Sentinelle attentive de l’éthique et de la citoyenneté active, et mère du principe de précaution, l’ancienne ministre a du pain sur la planche.
Les Déclarations solennelles, comme les principes ont trop souvent vocation à être oubliés ou foulés au pied, dès que de petits intérêts électoralistes sont menacés.
Les droits et devoirs de l’humanité se vivent au quotidien, et ne peuvent être laissés entre les mains de petites minorités agissantes, qui ont désormais fait la preuve de leurs limites intellectuelles et éthiques. À cet égard, nous renvoyons le lecteur à Gramsci qui au début du XXe siècle, dénonçait les dangers de l’indifférence citoyenne, et surtout à Michel Crozier que nous avons eu le privilège d’entendre pointer la "crise de l’intelligence" ou l’impuissance des élites à se réformer.
Les droits et devoirs de l’humanité se vivent au quotidien, et ne peuvent être laissés entre les mains de petites minorités agissantes, qui ont désormais fait la preuve de leurs limites intellectuelles et éthiques. À cet égard, nous renvoyons le lecteur à Gramsci qui au début du XXe siècle, dénonçait les dangers de l’indifférence citoyenne, et surtout à Michel Crozier que nous avons eu le privilège d’entendre pointer la "crise de l’intelligence" ou l’impuissance des élites à se réformer.
Les droits et les devoirs de l’humanité s’inscrivent dans une vision prospective, qui emprunte au développement durable, guidé par un principe de précaution à ne pas confondre, comme trop souvent avec un principe de suspicion, a priori, générateur de blocages et porté par les procès d’intention, eux-mêmes instruits par de petites minorités sectaires et agissantes. Le douloureux cas de V. Lambert et la décision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) illustrent parfaitement cet aspect si l’on entend les réactions d’un certain intégrisme religieux.
Mais en ce 10 juin, c’est ailleurs que les droits de l’humanité mériteraient d’être respectés. Un droit simple, celui d’une information claire, et d’une écoute attentive, qui ne laisserait pas à une instance non élue (la Commission européenne) le pouvoir de signer un accord transatlantique de libre-échange (TAFTA-TTIP) ! C’est aujourd’hui que cela se joue, avec un texte qui va à l’encontre du droit basique à reconnaître à chaque humain de savoir ce qu’il mange, comment cela est produit, et une menace non discutable sur les aléas climatiques.
Un droit simple consistant à laisser les États souverains maîtres de leurs réglementations et normes, et ne pas les soumettre aux tracasseries juridiques de lobbies, gênés dans leurs visées expansionnistes.
À l’heure des grands principes, celui d’une volonté sans faille de rendre le citoyen acteur, par une information et une pédagogie volontariste, mérite une place toute particulière. Les NTIC, la mise à disposition de datas publiques (bases de données), rendent désormais possible, cette démocratie citoyenne participative.
Espérons que cela sera regardé comme un droit, naturel et non octroyé, pour éviter de le voir conquis par des voies et des voix exaspérées.