Nous avons
assisté au Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) à la
présentation de la Déclaration Universelle des Droits de l’Humanité (DUDH),
avec les constats, les principes, les droits et les devoirs de chacun et de
tous.
A la suite
nous avons suivi et participé aux travaux de la COP21, au travers des
colloques, des contributions, et surtout des échanges, au sein du milieu
associatif notamment.
Le rideau
est tombé sur la COP21, qui a eu le mérite d’exister, et de permettre des
photos qui entreront dans l’histoire, par le nombre des États représentés et la
puissance de certains discours.
Cela est bel
et bon mais il va falloir désormais veiller à ne pas laisser le soufflet
retomber, car certains flous artistiques me laissent dubitatif. Il en va ainsi du
voile pudique jeté sur les causes du réchauffement. J’invite les curieux à lire
les 29 articles constitutifs de l’accord, à aucun moment ne sont pointés,
l’agriculture intensive ou l’élevage industriel, pas plus que les transports
aérien ou maritime, et encore moins les énergies fossiles.
Ce catalogue
truffé de symboles et d’intentions louables, recèle trop d’imprécisions pour
signer un chèque en blanc à cette connivence planétaire.
Nous
travaillons depuis des années sur la CONSCIENCE DE LA TERRE et nous aurions
aimé voir lister les vraies énergies renouvelables, et dans le prolongement de
la DUDH, développer la notion de « bien commun ».
Il reste que
certaines contributions, certaines déclarations, ont fait émerger des évidences
jusque-là évitées.
Il en est
ainsi de l’ATMOSPHERE, cette alchimie précieuse qui porte le CO2. C’est un bien
commun, comme l’eau, l’air, la terre ou le soleil, et peut être le tout premier
d’entre eux. Dès lors, toute atteinte à cette atmosphère doit être puissamment
identifiée et sanctionnée.
Cet
éclairage n’est pas neutre, car il interroge à la fois la question d’un prix du
carbone, la gestion des énergies fossiles (en réserves ou dans des déchets) et
la lucidité qu’il va falloir déployer, dans notre transition énergétique, pour
arriver à un mix compatible avec les disparités géopolitiques.
S’agissant
du prix du carbone, il ne faut pas rêver, la mesure par les produits, ou la gestion
de quotas, laisse trop de place à l’imprécision pour l’un à la fraude pour
l’autre. Nous penchons dès lors pour une taxation dissuasive, quitte à
l’atténuer par des mesures redistributives.
Pour ce qui
est des énergies fossiles, nous avons entendu des observations frappées au coin
du bon sens, du style : « compte tenu des réserves disponibles
et à exploiter (charbon/pétrole-gaz/terres rares), l’arrêt ou la diminution
drastique générerait des désordres économiques et monétaires dangereux tant
l’importance des emplois et investissements liés sont nombreux.
Nous
n’entendons pas ici épuiser le sujet, mais nous sommes persuadés d’une chose
c’est que la facilité ne doit pas nous conduire à des solutions à court terme,
là où c’est des modifications lourdes et structurelles qui sont indispensables,
nous pensons en particulier à l’aménagement du territoire, au niveau de la
dynamique des territoires pour rapprocher l’emploi, du logement, la production
de la consommation, l’utilisation des terres avec lucidité, pour ne pas
sacrifier des terres riches et fécondes, là ou des friches méritent d’être
recyclées en priorité.
Oui
l’innovation énergétique est une ardente obligation, et aucune piste ne peut
être négligée, mais dans le même temps, il serait mal venu de supprimer le
principe de précaution, dernière lubie d’un ancien Président de la
République !
A suivre
avec LIBR’ACTEURS et dans l’instant bonnes fêtes et bonne année !
R HASSELMANN