Dans un billet frappé au coin du bon sens, S. Dupont, titre sur "L'implosion de l'écologie politique" à la suite du premier tour de la primaire écologiste. Les vrais défenseurs de l'écologie sont tentés de dire... "enfin !"
Enfin, car les masques sont tombés et il faut espérer que le paysage
sera durablement débarrassé d'un mouvement qui donnait à croire que "La
conscience de la terre", cette science vouée aux conditions d'existence
des êtres vivants est de gauche.
Qu'il soit permit à ceux qui portent le souci des écosystèmes depuis
près d'un demi-siècle et qui ont été attentifs à l'émergence de
mouvements tels celui initié par Ralph Nader, pour la consommation, de
dire que l'écologie n'est ni à droite, ni à gauche, ni au centre. Elle
est ailleurs, elle est indépendante de cette lecture convenue, et il est
regrettable que cette sensibilité
soit préemptée par des amoureux du grand soir et cataloguée, comme
l'extrême droite contamine d'autres sujets aujourd'hui difficilement
abordables.
Pour
avoir dans les années 60, pris conscience de la fragilité du milieu et
suivi de très près les travaux de Pierre Rahbi dans la Cévennes
Ardéchoise, il est évident que l'écologie c'est d'abord et avant tout
une question de gouvernance et de gestion de la complexité.
Pour preuve, notre combat des années 70/80 pour empêcher la réalisation
du barrage de La Borie qui allait noyer une partie de la "Vallée
française" et défigurer à jamais la "Vallée des camisards" de Mialet.
Les acteurs n'étaient ni de droite ni de gauche, mais des citoyens qui
ont fait l'effort de se documenter pour comprendre les paramètres et
interactions aux fins de se forger une conviction, pour agir ensuite
avec force et pondération.
L'écologie est inclassable, car elle doit être partout et servir de
poutre maîtresse à un projet ambitieux pour 2017. C'est le sens des
réflexions et travaux menés par le tiers secteur qui entend remettre le
citoyen acteur au coeur du paysage. Cela passe par une modification des
typologies de comportements, dans les domaines moteurs que sont la
coopération économique des territoires, la finance patiente et
vertueuse, et la réécriture de notre politique en matière de modèle
social.
Autant de pré-requis, signes de lucidité et de démarche lexicale que
semble ignorer EELV. Pour preuve l'encre des résultats du premier tour
de sa primaire est à peine sèche que déjà le mouvement lance la quête
des candidatures aux législatives sous sa bannière. Pour qui ? Pour quoi
?
Simplement pour continuer d'exister et servir sans doute le moment venu de supplétif en contrepartie de quelques gentillesses.
Au moment où l'on s'interroge sur la survivance et la pertinence des
clivages, droite/gauche, jeunes/vieux, riches/pauvres, il serait
peut-être plus judicieux d'identifier le plus grand dénominateur commun
de nature à rassembler le plus grand nombre de Français. Ayons la
faiblesse de penser que la sauvegarde des principaux biens communs
fournit un commencement de réponse indubitable pour valoir socle
réformiste crédible.