Dans le cadre de la construction de son socle , LIBR'ACTEURS livre ici un autre axe de réflexion.
Le mal être croissant de nos sociétés
occidentales et matérialistes nous invite à explorer quelle
dynamique nous permettrait de transcender notre état actuel.
Après avoir vécu les schémas rigides
et dogmatiques des collectivismes/centralismes soviétiques ou
occidentaux, nous passons par la « case » libérale,
rationaliste et individualiste. Or beaucoup de citoyens sentent
confusément que cette logique n’est pas durablement tenable.
Il y manque la dimension humaine,
humaniste voire spirituelle, qui pour autant ne saurait faire à elle
seule société dans un monde très avancé au plan scientifique et
technologique qui requiert une certaine dose d’organisation.
Au plan politique, nous pouvons en
déduire que trois conceptions s’affrontent ou s’affronteront :
- Le modèle normatif et rigide, faussement protecteur, inefficace et inégalitaire, attentatoire aux libertés, promu par la gauche de la gauche et peut-être aussi par l’extrême droite, prêtes à en découdre tant par frilosité que par agressivité ;
- Le modèle libéral, rationaliste et individualiste qui prévaut dans la gauche de gouvernement comme à droite en partant du principe qu’il est toujours possible de courir plus vite… et qui face à sa mise en cause croissante pourrait développer violences et agressivité pour sa survie ;
- Le modèle qui n’a pas encore de nom, porté par des divers mouvements réellement indépendants, et qui n’existe à l’heure actuelle que sous forme de signaux plutôt faibles dans le paysage.
Si nous restons dans une logique
matérialiste et rationaliste, modèle libéral et modèle
collectiviste s’affrontent pour notre malheur. Sinon, nous devons
sortir par le haut grâce à ce nouveau modèle qui reste à
« décrire ».
Dit en d’autres termes nous devons
inventer un vivre ensemble nouveau, moins matérialiste et plus
humain, un nouveau « collectif » (cherchons le mot
approprié) qui fait la part belle à l’individu et au lien social,
qui développe un concept novateur, celui de « nouvelle
solidarité-nouvelle responsabilité », restaurant ainsi la
pertinence et la crédibilité de notre nouveau modèle social.
En contre-pied du politiquement correct,
il s’agit de préserver le niveau des prélèvements obligatoires
tout en revoyant leur usage, en particulier le « management »
des acteurs publics (dont le rapprochement des statuts privé-public)
et l’ensemble des aides sociales.
La France est mal en point. Pourtant
les questions soulevées concernent toute l’Europe (menacée
d’implosion) et même au-delà.
Si j’avais à formuler trois
propositions elles seraient les suivantes :
- Faire le procès du « tout matérialiste » et imaginer/décrire un modèle « organisé » où la dimension humaine (voire spirituelle) et la solidarité vont de pair avec les responsabilités, la dignité et les régulations. Un modèle aux bénéfices suffisamment concrets pour que le plus grand nombre puisse s’y identifier.
- Consécutivement, mettre la question de l’emploi dans les priorités en combinant la réduction du temps de travail (le débat est indispensable sur cette question sensible et controversée), le rôle essentiel du « tiers secteur », l’écolonomie, le revenu de base et la lutte contre les inégalités (dont la fiscalité).
- Prendre attache avec nos « homologues » Européens car il faudra bien finir par changer cette Europe de plus en plus critiquée.
En finir avec
l’illusion d’une croissance qui ne reviendra pas, avec une
logique purement matérialiste, en prendre même le contre-pied, pour
repenser solidarité et responsabilité finira, tôt ou tard et après
de probables soubresauts, par offrir enfin de nouvelles pistes
d’espérance. Il faut donc choisir clairement son camp.
J.L. VIRAT
J.L. VIRAT