lundi 27 avril 2020

LE TEMPS D'APRES







Dans 15 jours, si rien ne vient changer la donne, le pays entre dans la phase dite de déconfinement.

Cette opĂ©ration va ĂȘtre conduite selon des critĂšres, sanitaires (testĂ©s ou pas, positifs ou pas), gĂ©nĂ©rationnels (plus de 65 ans, ou pas, prime enfance ou pas), gĂ©ographiques (rĂ©gions plus ou moins infectĂ©es), Ă©conomiques sectoriels (commerces, restauration, spectacle vivant, sport etc…)

Cette simple Ă©numĂ©ration, nonobstant les aspects intendance (masques, gel, tests, espaces accueil des positifs Ă  risques.) tĂ©moigne de la complexitĂ© d’une opĂ©ration Ă  bien faire comprendre Ă  la collectivitĂ© Ă  commencer par les Ă©lus qui dĂ©couvriront demain les modalitĂ©s.

La difficultĂ© est obĂ©rĂ©e, par un contexte social marquĂ© par la dĂ©fiance, et l’angoisse, en dĂ©pit ici ou lĂ  de belles preuves de solidaritĂ© et d’ingĂ©niositĂ©.
Tout l’enjeux du pouvoir en place,  consiste Ă  proposer un projet collectif crĂ©dible, que le plus grand nombre s’appropriera, pour Ă©vacuer la peur individuelle d’un lendemain incertain.

Il faut espĂ©rer que le pouvoir compte en ses rangs de vrais spĂ©cialistes de la gestion des ressources humaines car c’est de cela qu’il s’agit. Des spĂ©cialistes des techniques de motivation des Ă©quipes en entreprises, de la connaissance des sociostyles, qui permettent d’identifier les bons outils pour motiver, la construction collective d’un plan stratĂ©gique.

Le citoyen a titre individuel est perturbĂ© par un monde bouleversĂ©, dans l’espace et le temps, par le fossĂ© qui se creuse entre le riche et le pauvre, par la prise de conscience de la mondialisation et de « l’Autre », couplĂ©e Ă  la rĂ©alitĂ© palpable d’une terre qui a ses limites notamment au plan des ressources naturelles.
Ce citoyen, quand il se regroupe, attise sa hantise quand il constate notamment la faiblesse des gouvernants, des pseudos sachants ou des institutions désormais trop rigides pour des réactions appropriées.

VoilĂ , une sorte d’Ă©tat des lieux, qui doit conduire la suite de nos travaux.
 « Rendre le citoyen acteur de son destin ». Cette ambition correspond Ă  la certitude que le Français a une volontĂ© premiĂšre, comprendre les donnĂ©es et les consĂ©quences pour maitriser autant que faire ce peut ce destin individuel et collectif.
Il convient donc de réfléchir a UNE REVOLUTION, au sens littéral du terme, à savoir une transition circulaire dans tous les domaines.

A cet Ă©gard, les expĂ©riences d’Ă©conomie circulaire, dans les Ă©changes de biens et services constituent un bel exemple, qui doit servir de tuteur pour les domaines institutionnels, Ă©conomiques et financiers.

Cela devrait peut-ĂȘtre Ă©viter La REVOLUTION celle violente, qui conduirait au chaos.

R HASSELMANN
PrĂ©sident de LIBR’ACTEURS





mercredi 22 avril 2020

DECENTRALISATION.






« Quand je me regarde je me dĂ©sole, quand je me compare je me console » ce constat dĂ» Ă  TALLEYRAND sied particuliĂšrement bien Ă  l’Ă©tat d’esprit français, prompt effectivement a se consoler avec des comparaisons qui lui sont favorables.

La crise actuelle, sanitaire, Ă©conomique et sociale, vient battre en brĂšche cette sorte de confort intellectuel. Aujourd’hui quand la France se compare Ă  d’autres, Ă  l’Allemagne notamment, loin de se consoler, elle se dĂ©sole plus encore !
D’oĂč vient cette dĂ©gradation ? Il suffit simplement de remonter le temps pour s’arrĂȘter aux lois DEFERRE sur la dĂ©centralisation. Grande ambition socialiste qui devait prouver la supĂ©rioritĂ© du modĂšle, aprĂšs le malheureux Ă©chec de DE GAULLE en 1969.Les plus anciens se souviennent des dĂ©bats sans fin, portant sur les mĂ©rites comparĂ©s de la dĂ©centralisation et de la dĂ©concentration.
Cette derniĂšre, soutenue par le jacobinisme ambiant, et par la technocratie administrative française, a masquĂ© les conclusions tirĂ©es de l’analyse de terrain, et faussĂ© le diagnostic.

En effet ce dont souffre la France aujourd’hui, de maniĂšre criante, c’est d’un excĂšs de centralisme, lĂ  ou l’Allemagne, avec ses LĂ€nders, ou des pays plus petits, font montre d’une agilitĂ© et rĂ©activitĂ© Ă©vidente.
Nous sommes restĂ©s dans le mĂ©lange des genres, et des responsabilitĂ©s, recette infaillible, pour tuer ou lasser les initiatives. Cette rĂ©alitĂ©, Ă  bien y regarder, sied bien aux politiques de tous bords qui se complaisent dans la confusion terreau de l’irresponsabilitĂ© individuelle et collective.

La réflexion à engager porte donc sur les instruments les plus pertinents à mettre en place pour des décisions collectives, prises en proximité par des citoyens impliqués car concernés.
La force de la France c’est la richesse et la variĂ©tĂ© intellectuelle et humaine de ses citoyens. Cela a donnĂ© LIBERTÉ EGALITE FRATERNITÉ, mais aussi et peut ĂȘtre surtout, l’attrait pour l’Ă©change, la curiositĂ© intellectuelle. Le Français cherche souvent « la petite bĂȘte », au moment ou il faut poser un diagnostic prĂ©cis pour engager des rĂ©formes profondes, c’est sans doute un atout Ă  ne pas brider.
J’ai commencĂ© par TALLEYRAND je reviens Ă  lui :
« L’ambition dont on n’a pas les talents, est un crime ! », Ă  mĂ©diter pour de nombreux impĂ©trants.

R HASSELMANN

lundi 20 avril 2020

LE GAULOIS CABOCHARD.





Quelques jours aprĂšs la disparition d’A UDERZO, crĂ©ateur avec R GOSCIGNY, d’ASTERIX, l’actualitĂ© pointe la typologie de comportement du petit gaulois cabochard, celui retranchĂ© dans le camp de PETIT BONUM, qui a raison contre la terre entiĂšre, rĂ©pugne a se comparer quand cela le dessert, mais reste capable de toutes les bravoures collectives, entrainĂ© par un « BARDE » charismatique.

Le lecteur de PILOTE, « mĂątin quel journal » sait que ces petits gaulois ne craignaient qu’une chose…que le ciel leur tombe sur la tĂȘte ! Toute la situation que nous vivons se trouve rĂ©sumĂ©e et en partie expliquĂ©e, par ce constat, que les moins de 70 ans ne peuvent pas connaitre.

Le monde d’aprĂšs commande le changement, cela est bel et bon mais cela implique une remise Ă  plat sans faiblesse de nos us et coutumes.

Un vrai plan stratĂ©gique s’impose avec un prĂ©alable en forme de constat.
La gĂ©nĂ©ration au pouvoir, n’a connu aucune pĂ©riode de guerre ou de disette. LIBERTE EGALITE FRATERNITE oui mais Ă  condition de considĂ©rer ces donnĂ©es comme non naturelles. Il convient donc de les cultiver, les protĂ©ger, les entretenir. En cela la CONSCIENCE DE LA TERRE, le DEVELOPPEMENT DURABLE, prennent sens. ProgrĂšs, oui, confort oui, mais a condition que cette quĂȘte de l’immĂ©diat n’obĂšre pas le quotidien des gĂ©nĂ©rations futures.

Je reviens sur la planification, sacrifiĂ©e, Ă  tout le moins totalement dĂ©naturĂ©e. C’est oublier qu’elle Ă©tait la marque, d’un État moderne, stratĂšge qui se projetait pour prĂ©voir. On se complait avec un État boutiquier, calculateur, Ă©lectoraliste, qui cĂšde Ă  l’immĂ©diat.
Je crois fondamentalement que la situation implique que l’on applique des recettes simples, celles que dĂ©ploie un stratĂšge, digne de ce nom dans quelque domaine que ce soit.
Quelles sont nos ressources, et en premier lieu le CITOYEN.

Si l’on veut repartir de l’avant, dans les meilleures conditions possibles, il faut tenir compte de l’Ă©tat d’esprit du citoyen, l’impliquer, coopĂ©rer avec lui, car il est maintenant certain que le politique a l’ancienne mĂȘme quand il se pare des habits de la jeunesse et du modernisme est dĂ©monĂ©tisĂ©.

Alors ce citoyen qui est-il ?
Il est a mon sens marquĂ© par tout ce qui lui a Ă©tĂ© inculquĂ© depuis des siĂšcles…le bon sens est la chose du monde la mieux partagĂ©e…vous connaissez. Cela conduit au doute d’un cĂŽtĂ©, a l’exaltation de l’autre. L’exaltation cela a Ă©tĂ© la rĂ©volution ou Mai 68, aujourd’hui nous sommes dans l’angoisse, la peur, la frustration exacerbĂ©e, que ce soit Ă  titre individuel ou collectif.
Voilà une premiÚre pierre, dont il va falloir tenir compte pour construire la stratégie de demain, et ce ne sont pas nos gouvernants pétris de certitudes qui vont élaborer la bonne stratégie.
La France est bloquĂ©e par un systĂšme jacobin, lĂ  ou le monde en mouvement demande l’implication des Ă©nergies et initiatives de proximitĂ©, les responsabilitĂ©s assumĂ©es et les sanctions qui vont avec.
A suivre donc avec des propositions pratiques, tirées des contributions, et expériences vécues.

R HASSELMANN


mardi 14 avril 2020

GOUVERNER C'EST PREVOIR!





Le PrĂ©sident de la RĂ©publique a dĂ©livrĂ© hier un message grave, avec des moments forts, et des aveux « dĂ©sarmants » ! Il s’agit selon lui du pire moment que notre pays ai eu a connaĂźtre en temps de paix…nous avions cru comprendre que nous Ă©tions en guerre ?

Pour l’avenir il faut surtout retenir, l’aveu d’une certaine imprĂ©vision dans de nombreux domaines. 

Tout est là et tout est dit, fasse que la terrible épreuve que le pays traverse conduise à une remise a plat sans faiblesse de notre fonctionnement démocratique et réveille le citoyen.

Gouverner c’est prĂ©voir, il est permis de s’interroger sur notre dĂ©mocratie, parlementaire, bicamĂ©rale, assisse sur un rĂ©gime prĂ©sidentiel essoufflĂ©, qui conduit Ă  confier les clĂ©s de l’entreprise France, a des gens qui n’ont d’autres pulsions que d’assouvir une ambition personnelle, servie par une petite bande de clones consanguins. Cela est vrai depuis trop longtemps, et le premier responsable, est le citoyen.
Il m’arrive frĂ©quemment de citer A GRAMSCI, qui dit , dans « La citĂ© du Futur » haĂŻr les indiffĂ©rents.
"Ces citoyens qui reste a la fenĂȘtre Ă  regarder pendant qu’un petit nombre essaye de faire bouger les choses" (l’image du citoyen a la fenĂȘtre est d’actualitĂ©, en ce moment…ils applaudissent).

Pour demain, faire bouger les choses, c’est clamer haut et fort, que pour briguer un mandat, il faut d’abord avoir une conviction et envisager des rĂ©ponses pratiques et effectives, dans les grands domaines qui font la souverainetĂ© des nations.
C’est le chantier que doivent ouvrir, a partir de la proximitĂ© communale, tous ceux et celles qui tireront les leçons infligĂ©es par le COVID.
Les principaux domaines sont identifiĂ©s, la santĂ©, la sĂ©curitĂ©, la subsistance, l’Ă©ducation, quelles mesures et quels investissements sont indispensables, quelle gouvernance paraĂźt adĂ©quate.

Il est urgent que le citoyen Ă©lecteur se dote d’une charte pour identifier ceux qui mĂ©ritent de porter et se voir confier un mandat. Quid des motivations de ceux et celles qui prĂ©tendent Ă  une gouvernance, ceux qui seront en capacitĂ© d’ĂȘtre entendus et de proposer une stratĂ©gie pour le futur, tout en mobilisant sur le prĂ©sent.
Vaste programme, mais le jeux en vaut la chandelle, pour nos enfants et petits-enfants, car des COVID, il y en aura d’autres.
R HASSELMANN

samedi 28 mars 2020

RESILIENCE.





 Permettez moi de revenir sur le G20 qui vient de se tenir ce 26 mars en visio confĂ©rence.Occasion de faire un point sur les enjeux et les rĂ©ponses, collectives Ă  apporter face Ă  la crise qui frappe notre monde.

Au moment ou l'on voit fleurir ici ou là des tenants de la collapsologie,force est de constater que nous sommes trÚs mal préparés à la premiÚre attaque d'envergure, dans un domaine majeur,le sanitaire.

En dépit de certaines affirmations, vite balayées par la réalité du quotidien,il apparaßt que chacun voit midi à sa porte et que la capacité de résistance et de réponse d'un pays à l'autre d'une région à une autre varie.

Dans un domaine comme celui lĂ , au mĂȘme titre que l'OMS (Organisation Mondiale de la santĂ©), a donnĂ© une dĂ©finition large et prĂ©cise de la santĂ©:Tout ce qui contribue Ă   l'Ă©quilibre physique et mental de l'individu avec des dĂ©terminants, comme la sĂ©curitĂ©, le logement, l'emploi,l'Ă©ducation, il nous faut pointer des dĂ©terminants de rĂ©sistance.

Sans doute, la pyramide des ages,la réalité du systÚme sanitaire,le degrés d'écoute et de responsabilisation des citoyens et évidemment le niveau économique du pays.

C'est à l'aune de ce diagnostic que l'on pourra vraiment hiérarchiser la faculté de résilience de chaque pays et y apporter des réponses adaptées.
Rappelons pour conclure que résilience, terme a la mode ,pointe la capacité à rebondir et à sortir plus ou moins cabossé d'un choc!
Encore un mot emprunté a R KIPLING pour clore ce billet...."En temps de guerre la premiÚre victime, c'est dire la vérité"

R HASSELMANN

mercredi 11 mars 2020

SEPARATION DES POUVOIRS



 



Exécutif, judiciaire, législatif, 3 pouvoirs exercés au nom des français, piliers de notre démocratie, et régis, en principe par une séparation sans faille. Le parquet financier, dans le procÚs FILLON, a décidé de passer outre.

Il ne s’agit pas ici et avant le prononcĂ© du jugement, de porter un Ă©clairage Ă©thique, mais simplement d’attirer l’attention sur une dĂ©rive de nos institutions particuliĂšrement inquiĂ©tante.

A cet Ă©gard, Le Conseil Constitutionnel, serait avisĂ© de se saisir d’une dĂ©rive Ă©vidente depuis 1981, date ou le syndicat de la magistrature, et partant l’École Nationale de la Magistrature (ENMA), a instillĂ©, un parfum politique dans les comportements des juges.
L’instant est grave, car le pouvoir judiciaire, confiĂ© a des fonctionnaires issus de l’ENMA, ne rend de compte qu’a lui-mĂȘme, lĂ  ou le lĂ©gislatif et l’exĂ©cutif, ont une vraie lĂ©gitimitĂ©,  tirĂ©e du suffrage universel.

L’affaire FILLON illustre parfaitement cette dĂ©rive, qu’on en juge !

Notre rĂ©gime bicamĂ©ral, a vu le SENAT et l’AssemblĂ©e Nationale, se doter de moyens mis Ă  disposition des parlementaires, sous formes de dotations, pour recruter, des collaborateurs. Ces assistants, ont un lien de subordination exclusif avec le parlementaire qui les emploie, et leurs fixe leur rĂŽle. Le dĂ©putĂ© ou le SĂ©nateur est seul responsable, sans que les questures des 2 assemblĂ©es aient a y voir. Il eut pourtant Ă©tĂ© facile de l’instaurer, en raison de la sĂ©paration des pouvoirs, ou chacun est maĂźtre chez soi !
Il serait plaisant de voir la rĂ©action du judiciaire, si l’ExĂ©cutif ou le LĂ©gislatif mettait son nez dans sa cuisine interne . C’est pourtant ce que fait ici le judiciaire, quand il juge de la consistance voir de la rĂ©alitĂ©, des travaux et services rendus par un assistant parlementaire.

En cela l’affaire FILLON peut avoir un effet salutaire, et amener le citoyen Ă  se pencher sur son pouvoir judiciaire, son exercice et son obligation de rĂ©serve. Occasion aussi de revisiter la formation des magistrats et les prĂ©ceptes inculquĂ©s a l’ENMA. L’indĂ©pendance du juge loi sacrĂ©e gravĂ©e au fronton de l’Ă©cole, n’a de sens que si le Juge respecte les autres indĂ©pendances constitutionnelles.

Le citoyen jugera.

R HASSELMANN