lundi 4 mai 2020

Les masques tombent!






Un communiquĂ© « inter ordres de santĂ© » diffusĂ© hier conduit de nombreux citoyens Ă  s’interroger, et Ă  trouver parfaitement lĂ©gitime la colĂšre et l’amertume de ces professionnels.

 Comment la grande distribution peut elle disposer de stocks plĂ©thoriques de masques protecteurs, lĂ  ou votre pharmacien, votre dentiste, votre ophtalmologiste et d’autres professionnels pleurent misĂšre.

Rigidité et archaïsme.
Cette dĂ©plorable situation, est l’occasion d’attirer l’attention du grand public, sur une rĂ©alitĂ© mainte fois dĂ©noncĂ©e, la rigiditĂ© et l’archaĂŻsme de notre systĂšme administratif.
Ainsi le Directeur d’un grand groupe de distribution, commande des masques et en reçoit livraison en 48 h, lĂ  ou le Directeur de l’hĂŽpital, voir le DG d’une ARS, qui a commandĂ© un mois plus tĂŽt attend toujours livraison.
C’est ignorer le cheminement long et tortueux de la dĂ©pense publique.

PrĂ©caution pour l’emploi du dernier public.

Vous allez comprendre, l’Etat, une collectivitĂ© locale, ou un Ă©tablissement public hospitalier, a vocation Ă  dĂ©penser le denier public, dans de strictes conditions, hormis cas exceptionnels.
En l’espĂšce, un Directeur d’ARS (Agence rĂ©gionale de SantĂ©), est un ordonnateur qui peut ENGAGER une dĂ©pense, ce faisant il rend la collectivitĂ© dĂ©bitrice en commandant des masques. A la suite ses services LIQUIDENT la dette, dans son montant et la rĂ©alitĂ© des Ă©lĂ©ments constitutifs (prix, nombre de masques etc…). DĂ©s constatation du SERVICE FAIT, rĂ©ception et acceptation de la commande et livraison, ce mĂȘme ordonnateur ORDONNANCE la dĂ©pense en Ă©mettant un mandat de paiement, transmis au COMPTABLE PUBLIC, seule habilitĂ© Ă  dĂ©livrer le VU BON A PAYER et Ă  PAYER effectivement le fournisseur en vertu du principe de la sĂ©paration des ordonnateurs et des comptables.

Dans le meilleur des cas, entre la dĂ©cision de commander, et la livraison s’Ă©coule un certain temps, quant au rĂšglement effectif du fournisseur c’est encore plus long. Étonnez vous que ces mĂȘmes fournisseurs, alimentent par prioritĂ© les grandes surfaces.

Cet exemple comme de nombreux autres, commandent l’urgence qu’il y a, Ă  revisiter nos procĂ©dures en responsabilisant les acteurs, en Ă©liminant des Ă©tapes redondantes et en identifiant les urgences absolues ou le denier public doit ĂȘtre immĂ©diatement disponible.

Sauf Ă  penser que les Ă©lus Maires, PrĂ©sidents de RĂ©gions…rĂšglent rubis sur l’ongle avec leur carnet de chĂšque, ce qui serait une belle entorse aux rĂšgles de la dĂ©pense publique.

R HASSELMANN

PrĂ©sident de LIBR’ACTEURS
Administrateur de l’INSTITUT SANTE.

jeudi 30 avril 2020

HARO SUR LE P.I.B.?.






-5,9% aux Etats-Unis, -6,8% en Chine, -6% en France, la chute annoncĂ©e du PIB fait la une des journaux, venant encore en rajouter sur l’anxiĂ©tĂ© des gens.

N’est-il pas enfin temps de s’affranchir de cet instrument grossier… et mensonger ?

Non pour casser le thermomÚtre qui est censé mesurer la santé économique du pays, mais pour nous permettre de prendre les bonnes décisions : pour faire simple, des décisions orientées vers le bonheur des gens plutÎt que vers la prospérité des indices boursiers.

Deux observations pour Ă©tayer ce propos :

- Le mois d’avril que nous vivons : les experts nous prĂ©disent en France sur le mois, une chute du PIB de l’ordre de 30%, alors que nos concitoyens ne manquent quasiment de rien d’essentiel (sinon d’espace pour ceux qui vivent dans de petits appartements). 60%, dit-on, vivent mĂȘme ce confinement agrĂ©ablement. Quel est alors le lien entre le bonheur ressenti et le PIB ?

- Et si la reprise se fait, comme beaucoup l’espĂšrent, sur un nouveau modĂšle plus en adĂ©quation avec la survie de l’humanitĂ©, nul doute que le PIB en sortira sensiblement dĂ©gradĂ© : moins de produits et de services inessentiels, moins de gaspillage, moins de dĂ©chets, moins de trajets en avions, moins d’accidents sur les routes, moins de surfaces bĂ©tonnĂ©es, … autant de facteurs nĂ©gatifs en moins, qui aujourd’hui apportent une contribution curieusement positive Ă  la croissance du PIB.

Le changement de perspective auquel nous sommes invitĂ©s par une majoritĂ© de nos concitoyens n’implique-t-il pas dĂšs aujourd’hui un changement dans la façon dont nous mesurons le dĂ©veloppement de notre sociĂ©tĂ© ?
Il en va du PIB comme du cholestĂ©rol : il y a le bon et le mauvais ! Et, de la mĂȘme façon qu’on n’apprĂ©cie plus maintenant la santĂ© d’une personne Ă  son seul taux de cholestĂ©rol A (ou B), il est urgent d’apprĂ©cier la santĂ© de notre sociĂ©tĂ© autrement que par le seul PIB.

Un indicateur qui prendrait certes en considération la production de biens et de services, mais en leur attribuant un signe positif ou négatif selon leur adéquation avec la nouvelle perspective choisie, et prenant en compte :
- La qualité des services à la population (dont la santé, la justice, la sécurité),
- La préservation des ressources naturelles y compris énergétiques,
- La réduction des émissions de gaz à effet de serre,
- L’Ă©conomie d’espace (en opposition Ă  l’artificialisation des sols),
- La réparabilité des équipements et les taux de recyclage,
- La renaissance de la faune et de la flore dans leur diversité,
- Etc.
Tout ceci n’a rien de nouveau. Ce qui est nouveau, c’est l’urgence dans laquelle nous sommes de sortir du piĂšge dans lequel nous enferme le PIB pris comme rĂ©fĂ©rence unique, et de trouver rapidement une façon plus intelligente de mesurer le dĂ©veloppement des nations ; dĂ©veloppement nĂ©cessaire, car tout ĂȘtre vivant croĂźt… ou meure.

A l’aune de ce nouvel indicateur, nous dĂ©couvrirons sans doute que la catastrophe Ă©conomique actuelle n’est pas si dĂ©vastatrice qu’on l’imagine. A condition que l’on aide rapidement les branches d’activitĂ©s inessentielles Ă  se rĂ©inventer ; et surtout qu’on aide fortement les individus qui en dĂ©pendent Ă  survivre puis se reconvertir.

J BELLIER, Maire de JOUY EN JOSAS
Membre Fondateur de LIBR'ACTEURS

lundi 27 avril 2020

LE TEMPS D'APRES







Dans 15 jours, si rien ne vient changer la donne, le pays entre dans la phase dite de déconfinement.

Cette opĂ©ration va ĂȘtre conduite selon des critĂšres, sanitaires (testĂ©s ou pas, positifs ou pas), gĂ©nĂ©rationnels (plus de 65 ans, ou pas, prime enfance ou pas), gĂ©ographiques (rĂ©gions plus ou moins infectĂ©es), Ă©conomiques sectoriels (commerces, restauration, spectacle vivant, sport etc…)

Cette simple Ă©numĂ©ration, nonobstant les aspects intendance (masques, gel, tests, espaces accueil des positifs Ă  risques.) tĂ©moigne de la complexitĂ© d’une opĂ©ration Ă  bien faire comprendre Ă  la collectivitĂ© Ă  commencer par les Ă©lus qui dĂ©couvriront demain les modalitĂ©s.

La difficultĂ© est obĂ©rĂ©e, par un contexte social marquĂ© par la dĂ©fiance, et l’angoisse, en dĂ©pit ici ou lĂ  de belles preuves de solidaritĂ© et d’ingĂ©niositĂ©.
Tout l’enjeux du pouvoir en place,  consiste Ă  proposer un projet collectif crĂ©dible, que le plus grand nombre s’appropriera, pour Ă©vacuer la peur individuelle d’un lendemain incertain.

Il faut espĂ©rer que le pouvoir compte en ses rangs de vrais spĂ©cialistes de la gestion des ressources humaines car c’est de cela qu’il s’agit. Des spĂ©cialistes des techniques de motivation des Ă©quipes en entreprises, de la connaissance des sociostyles, qui permettent d’identifier les bons outils pour motiver, la construction collective d’un plan stratĂ©gique.

Le citoyen a titre individuel est perturbĂ© par un monde bouleversĂ©, dans l’espace et le temps, par le fossĂ© qui se creuse entre le riche et le pauvre, par la prise de conscience de la mondialisation et de « l’Autre », couplĂ©e Ă  la rĂ©alitĂ© palpable d’une terre qui a ses limites notamment au plan des ressources naturelles.
Ce citoyen, quand il se regroupe, attise sa hantise quand il constate notamment la faiblesse des gouvernants, des pseudos sachants ou des institutions désormais trop rigides pour des réactions appropriées.

VoilĂ , une sorte d’Ă©tat des lieux, qui doit conduire la suite de nos travaux.
 « Rendre le citoyen acteur de son destin ». Cette ambition correspond Ă  la certitude que le Français a une volontĂ© premiĂšre, comprendre les donnĂ©es et les consĂ©quences pour maitriser autant que faire ce peut ce destin individuel et collectif.
Il convient donc de réfléchir a UNE REVOLUTION, au sens littéral du terme, à savoir une transition circulaire dans tous les domaines.

A cet Ă©gard, les expĂ©riences d’Ă©conomie circulaire, dans les Ă©changes de biens et services constituent un bel exemple, qui doit servir de tuteur pour les domaines institutionnels, Ă©conomiques et financiers.

Cela devrait peut-ĂȘtre Ă©viter La REVOLUTION celle violente, qui conduirait au chaos.

R HASSELMANN
PrĂ©sident de LIBR’ACTEURS





mercredi 22 avril 2020

DECENTRALISATION.






« Quand je me regarde je me dĂ©sole, quand je me compare je me console » ce constat dĂ» Ă  TALLEYRAND sied particuliĂšrement bien Ă  l’Ă©tat d’esprit français, prompt effectivement a se consoler avec des comparaisons qui lui sont favorables.

La crise actuelle, sanitaire, Ă©conomique et sociale, vient battre en brĂšche cette sorte de confort intellectuel. Aujourd’hui quand la France se compare Ă  d’autres, Ă  l’Allemagne notamment, loin de se consoler, elle se dĂ©sole plus encore !
D’oĂč vient cette dĂ©gradation ? Il suffit simplement de remonter le temps pour s’arrĂȘter aux lois DEFERRE sur la dĂ©centralisation. Grande ambition socialiste qui devait prouver la supĂ©rioritĂ© du modĂšle, aprĂšs le malheureux Ă©chec de DE GAULLE en 1969.Les plus anciens se souviennent des dĂ©bats sans fin, portant sur les mĂ©rites comparĂ©s de la dĂ©centralisation et de la dĂ©concentration.
Cette derniĂšre, soutenue par le jacobinisme ambiant, et par la technocratie administrative française, a masquĂ© les conclusions tirĂ©es de l’analyse de terrain, et faussĂ© le diagnostic.

En effet ce dont souffre la France aujourd’hui, de maniĂšre criante, c’est d’un excĂšs de centralisme, lĂ  ou l’Allemagne, avec ses LĂ€nders, ou des pays plus petits, font montre d’une agilitĂ© et rĂ©activitĂ© Ă©vidente.
Nous sommes restĂ©s dans le mĂ©lange des genres, et des responsabilitĂ©s, recette infaillible, pour tuer ou lasser les initiatives. Cette rĂ©alitĂ©, Ă  bien y regarder, sied bien aux politiques de tous bords qui se complaisent dans la confusion terreau de l’irresponsabilitĂ© individuelle et collective.

La réflexion à engager porte donc sur les instruments les plus pertinents à mettre en place pour des décisions collectives, prises en proximité par des citoyens impliqués car concernés.
La force de la France c’est la richesse et la variĂ©tĂ© intellectuelle et humaine de ses citoyens. Cela a donnĂ© LIBERTÉ EGALITE FRATERNITÉ, mais aussi et peut ĂȘtre surtout, l’attrait pour l’Ă©change, la curiositĂ© intellectuelle. Le Français cherche souvent « la petite bĂȘte », au moment ou il faut poser un diagnostic prĂ©cis pour engager des rĂ©formes profondes, c’est sans doute un atout Ă  ne pas brider.
J’ai commencĂ© par TALLEYRAND je reviens Ă  lui :
« L’ambition dont on n’a pas les talents, est un crime ! », Ă  mĂ©diter pour de nombreux impĂ©trants.

R HASSELMANN