Le Président du Conseil de l’ordre des médecins lance, avec
a propos, un cri d’alarme. Selon lui comme pour la grande majorité des
citoyens, la santé de la population mérite mieux qu’une approche comptable
froide et hors de propos.
Il se trouve que par une heureuse et belle coïncidence, au
même moment, la Fédération Nationale de la Mutualité Française (FNMF) met en
œuvre, a quelques jours de son congrès annuel, une campagne nationale pour
expliquer ce qu’est une vraie mutuelle.
Mieux vaut tard que jamais, même si l’instance, prisonnière
de ses dérives successives et de ses alliances contre nature réagit bien
tardivement et de manière très maladroite. A titre d’exemple, parler de
BENEFICES pour une vraie mutuelle est une totale hérésie. Ces sociétés de personnes régies par le code de
la mutualité sont sans actionnaires et sont censées dédier leur performance de
gestion et les fruits des comportements vertueux de leurs sociétaires à
l’amélioration des prises en, charge et à des actions de prévention et d’accompagnement
ciblées.
Une vraie mutuelle regroupe des citoyens qui entendent être
acteurs et artisans de leur santé. Des citoyens qui, de plus en plus nombreux,
souhaitent que les mots aient un sens. Une gouvernance démocratique commande
une régénération fréquente des instances, une gestion transparente implique une
analyse attentive des frais d’acquisition, comme elle ne peut se satisfaire
d’alliances contre nature qui brouillent l’image.
Une vraie mutuelle est constituée par des citoyens unis par
la proximité, géographique, professionnelle, pathologique, ou par des partages
de valeurs particulières. Tous ces citoyens ont un point commun, ils sont
proches de leur médecin généraliste, ils respectent les hospitaliers et tous
les professionnels de santé.
Tous ces citoyens sont en capacité de comprendre que
l’allongement de la vie, les évolutions des pathologies identifiées, et les
nouvelles technologies renchérissent tous les couts des actes, traitements et
matériels.
Par contre ces mêmes citoyens ont du mal a comprendre
pourquoi, par mimétisme ou par calcul pervers, ont met dans le même sac
prudentiel, les assureurs, les instances paritaires et les vraies mutuelles.
Chaque groupe a son code, celui des assurances pour les uns, celui de la
Sécurité sociale pour les autres, et celui de la mutualité pour des groupements
voués quand ils sont cohérents au seul risque santé. Une vraie mutuelle ne fait
pas dans la prévoyance, dans la retraite voire dans l’IARD et ne mélange pas
tout cela allégrement quand il s’agit de ventiler certaines charges.
Il est urgent de remettre tout cela à plat. Une vraie
mutuelle, qui gère en partenariat avec la sécurité sociale n’a nul besoin de
réserves prudentielles surabondantes et n’a pas à supporter des taxes qui
fleurent bon, le marché concurrentiel.
Les réserves des vraies mutuelles
doivent être libérées mobilisées et fléchées vers une vraie mission de service
public, la refondation du système de santé pour le citoyen, par le citoyen, en
concertation étroite et en proximité avec les professionnels de santé. Il
s’agira notamment de soutenir l’installation et les regroupements, de veiller a
ce que des diplômes étrangers ne viennent pas challenger nos professionnels, de
revaloriser les rémunérations des personnels hospitaliers, ou encore de montrer
en quoi des refus de prévention ou des comportements a risques peuvent générer
des surcouts individuels. La santé est le bien le plus précieux de l’individu,
le jeu en vaut la chandelle !
R HASSELMANN
Une vraie mutuelle, qui privilégie ses adhérents avant ses intérêts propres (administrateurs, dirigeants, salariés, ...), ça existe ?
RépondreSupprimerVu ce commentaire, dommage qu'il soit anonyme car il traduit parfaitement le ressenti de beaucoup de citoyens.
RépondreSupprimerOui il reste de vraies mutuelles, c'est elles qu'ils faut identifier, aider a émerger et survivre, par une réglementation claire qui permettra de savoir qui est qui!
Le journal télévisé d'antenne 2 du 12 juin donne des chiffres intéressants sur les mutuelles santé.
RépondreSupprimerLa cotisation moyenne annuelle est passée de 468 euros en 2006 à 688 euros en 2017 (+47%), alors que la part totale des dépenses couverte par les mutuelles est restée stable à 13%.
Les frais de gestion des mutuelles ont augmenté de 30% depuis 2010 ; ils sont de 7,2 milliards en 2017 (dont 2,8 milliards pour les frais de publicité et de communication). Est-ce normal ?
En simplifiant (de façon excessive), ces chiffres signifient que, chaque année, les mutuelles remboursent 7,2 milliards de moins qu'elles n'encaissent de cotisations. Le système mutualiste opère donc un "prélèvement" annuel de 7,2 milliards.
Le service rendu en contrepartie les vaut-il ?
On peut penser que oui ... en ce qui me concerne, je pense que non.