Après le « Grand Débat » , et la mise
en place de comités divers et variés, plus scientifiques et doctes les uns que
les autres, place au SEGUR DE LA SANTÉ qui ambitionne de proposer un
nouveau système de santé.
Dont acte, mais attention aux fausses pistes, aux avis
d’experts auto-proclamés, et à des démarches inadaptées à la matière.
En premier lieu, il semble opportun de revisiter l’histoire,
pour éviter les redites Ainsi, la notion de démocratie sanitaire, a déjà été
mis en avant en 1999 par B KOUCHNER, pour lancer…les ÉTATS GÉNÉRAUX de la SANTÉ
et en attendre des propositions palpables. Les résultats l’ont prouvé par ce
qu’il en reste. Les débats, larges et ouverts, n’ont en rien donné naissance à
un système de santé en phase avec le siècle nouveau. La preuve,20 ans plus
tard, le citoyen reste sur le pas de la porte, une pandémie révèle des
faiblesses indignes et la confusion entre SANTÉ et SOINS perdure !
Il est donc indispensable de bien hiérarchiser les priorités
et ciseler les mots.
En premier lieu, admettons une bonne fois pour toute que la
santé répond à différents critères.
*La santé n’est pas le seul soin, mais englobe aussi la
prévention et l’accompagnement, et les principaux déterminants que sont
logement, emploi, et environnement. Dès lors, le soin n’étant qu’un des constitutifs
de la santé, notre système doit intégrer et convoquer en amont et en aval du
soin, des acteurs autres que les soignants, éducateurs pédagogues,
accompagnants, notamment.
*La santé, est le bien le plus précieux de l’individu, et
comme telle elle ne peut rentrer dans des analyses économiques et financières
classiques aussi brillantes soient-elles. A cet égard, il est plaisant et
triste d’entendre les surenchères industrielles et capitalistiques à propos du
« marché » des vaccins. On ne peut plaquer des schémas classiques,
pour un produit, dont le fabriquant n’est pas sûr de la qualité ou du résultat
et là ou le consommateur/patient est dans la plus grande ignorance de ce qu’il
attend.
*Enfin et peut être surtout, la santé au sens large, c’est
le domaine de l’incertitude, tant la typologie de comportement de l’individu,
son environnement géographique, culturel, modifient son degré de réaction et
d’acceptation. Raison pour laquelle, plus qu’ailleurs le secteur de la santé,
commande réactivité et souplesse, pour corriger très vite des options qui
peuvent se révéler dangereuses, pour l’individu, et lourdes pour le denier
public investi. Cette réalité montre combien plus qu’ailleurs, ce secteur doit
être libéré des lourdeurs administratives empilées, pour faire montre d’une
agilité, qui économisera du « temps médical » et orientera au mieux
l’effort budgétaire collectif.
Voilà quelques bases, que le SEGUR DE LA SANTÉ ne doit pas
ignorer ou négliger.
R HASSELMANN