mardi 14 octobre 2008

Prenons rang !!!

Vous êtes nombreux à nous laisser des messages, ou a nous questionner pour savoir si, en coulisses LIBR’ACTEURS n’est pas ... la plume de certains.

C’est nous faire trop d’honneur, même si nous sommes flattés de constater que nos positions déclinées depuis longtemps sont aujourd’hui au cœur des débats.

Depuis quelques années maintenant, Providentielle, puis LIBR’ACTEURS, s’efforcent de parler autrement.

Nous avons mis la "conscience de la Terre" en Loi fondamentale, et plaidons pour des indicateurs pertinents qui ont trait à :

- L’environnement global
- La santé physique, intellectuelle et sociale du citoyen.
- Un nouveau modèle économique, ou un capital vertueux, respecte un salariat impliqué, pour le meilleur service du citoyen, client/contribuable. Ce modèle est celui que l’on trouve dans l’économie sociale et solidaire, il suffit de légèrement l’adapter.

Dans notre esprit cela passe par un Etat fort qui est le pilote d’une géostratégie revisitée qui prend en compte les nouvelles donnes éducatives, alimentaires et énergétiques. Un Etat stratège qui s’appuie sur une organisation territoriale simplifiée et des collectivités locales recalibrées.

Le tout avec un préalable absolu, la mère de toutes les réformes, la fin du cumul de certains mandats, la fin de la longévité politique, et un vrai statut de l’élu pour permettre à d’autres que le fonctionnaire ou le hobereau local de briguer un mandat.

Pourquoi prendre rang ?

C’est parce que se profilent en 2009 les élections Européennes qui vont constituer une étape importante pour vérifier l’audience de notre approche, et parce que l’EUROPE est un point de divergences de plus en plus marqué.

Nous voulons que l’électeur élimine sans pitié, les listes qui comporteront des vieux routards de la politique, ou ceux qui viennent chercher dans un mandat d’eurodéputé un lot de consolation.

L’Europe est trop importante pour qu’elle ne mérite pas des députés concernés, porteurs de ce seul mandat, et rendant des comptes à leurs mandants .

Des députés dont les cursus permettent de penser qu’ils auront le minimum d’expertise pour aborder des sujets supranationaux, sans être obligés de suivre, par traducteur interposés, les débats engagés.

Nous nous sommes livrés a un micro-trottoir portant sur 300 personnes croisées dans Paris. Résultat : 88% ont été incapables de citer le nom d’un seul Eurodéputé !

LIBR’ACTEURS estime par ailleurs qu’il faut une Europe mais pas n’importe la quelle. Là aussi nous prenons rang, car nous avons déjà écrit sur le sujet et nous y reviendrons.

Le "NON" avait ses raisons, elles sont toujours d’actualité.


Richard HASSELMANN


Crédit image et photo
Parlement européen
Place Publique

jeudi 9 octobre 2008

Une certaine idée de l'Europe

Le monde change

Il est maintenant clairement devenu multipolaire avec la montée en puissance de la Chine et de l’Inde mais aussi avec le retour de la Russie, le maintien du Japon comme grande puissance mondiale et l’apparition probable de nouveaux acteurs majeurs tels que le Brésil

Plusieurs blocs continentaux sont engagés dans une compétition acharnée , l’Europe doit s’imposer ou disparaitre. Sommes nous réellement conscients de cette évolution ?.

Il est temps de comprendre que le refus des européens de s’engager, ou d’hésiter trop longtemps feront d’eux les victimes désignées du processus de mondialisation/globalisation.

Sommes nous en accord sur les fondamentaux que sont :

1 - UNE CULTURE (racines et identité)

L’Europe est une terre chrétienne éclairée par les idéaux du Siècle des Lumières. La culture raffinée de l’Europe a ouvert la voie du cosmopolitisme,qui est la connaissance et la compréhension de la diversité du monde et le respect de cette diversité. L’Espèce humaine est Une , possédant les mêmes droits capable des mêmes progrès

L’Europe se crée ainsi un espace , différent des sociétés multiculturelles des Etats-unis et du Canada

De plus en se réappropriant la force des articles de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen elle peut réhabiliter une démocratie partagée et réconcilier les 3 monothéismes en se montrant vigilante par rapport à leur instrumentalisation (nationalisme,terrorisme , « choc » des civilisations)(Pas de leçon de moralité dans les relations méditerranéennes et de manipulation sur les droits de l’homme pour des pays pro ou non occidentaux)

2 - UNE SOCIETE (Problèmes démographiques, migratoires et codéveloppement)

L’Europe vieillit ,son dynamisme démographique passe par une confiance du lendemain,l’Europe doit faire REVER, par une politique de projet. La conscience de la terre : l’Espace, les déplacements (liaison Rhin Rhône, le ferroutage..), les nouvelles technologies au service de l’habitat, …

La conscience de soi : citoyen d’Europe porteur de valeurs d’humanisme ,connaissant les limites du territoire européen ,ouvert à une politique d’immigration pour renouveller les départs à la retraite et le manque d’actifs. La conscience d’une démocratie refondée sur le non cumul des mandats (18 % en Europe sauf en France 78%) une res publica qui respire

La conscience d’une économie revisitée par l’Essor et par un actionnariat salarié plaçant l’Homme au centre des préoccupations


3 - Une PUISSANCE (Un espace géopolitique primordial)

Une Europe faiblesse ou une Europe qui maîtrise sa souveraineté (énergie, défense, technologies) qui est maître chez elle et qui pèse sur les affaires du monde, qui protège les citoyens , les peuples, le niveau de vie , les systèmes éducatifs et sanitaires, l’environnement, les idéaux. Une Europe qui maitrise l’accès aux matières premières énergétiques, industrielles mais aussi et peut être surtout aux ressources alimentaires et hydrauliques

Une souveraineté de l’Europe, fondement de son indépendance et de sa solidarité avec le reste de la planète.

Mais déjà , empéchant l’Union Européenne de jouer un role conciliateur et modérateur que les européens souhaitent face aux dérives de la géopolitique mondiale, l’article1-41.7 du nouveau traité constitutionnel européen , nous enchaîne à l’Otan. « la politique étrangère de l’Union Européenne dans ses engagements et sa coopération demeure conforme aux engagements souscrits au sein de l’otan »

Dix nouveaux Etats européens ont intégré dans leurs législations l'acquis communautaire. Il s'agit pour ces pays, longtemps dominés pour la plupart par un système politique contraignant, d'un effort considérable, la défense de l’Europe et de leurs frontières ne rimant pas avec l’Europe de la défense, ils ont choisi ... le parapluie de l’Otan

L’Europe a eu peur de sa puissance, de cet univers de violence qu’elle a vécu de 1914 à 1945. Ce passé l’amène à avoir un usage raisonné de la Puissance

L'Europe possède les moyens économiques technologiques et éthiques pour se protéger et affirmer son modèle sans laisser ses ressources à la disposition des prédateurs. C’est à nous, Libracteurs, d’expliquer que c’est une question de survie pour la France et l’Europe, c’est à nous de convaincre et d’être volontariste


Eric Campion

mardi 7 octobre 2008

Les spécialistes

Il n’aura échappé à personne que nous sommes à l’ère des SPECIALISTES.

Des experts ou supposés tels qui glosent sur tout, et notamment sur les penalties injustes, qui privent tel club d’une victoire méritée. Libr'acteurs donne la parole à un autres spécialiste, autrement indispensable, et respectables : Le Chirurgien viscéral, espèce en voie de disparition.

Lors de nos réunions et échanges nous sollicitons nos sympathisants pour leur ouvrir notre espace de réflexion, dés l’instant ou ils estiment notre démarche pertinente. Au moment ou les Chirurgiens sont dans la rue, nous donnons la parole à l’un d’entre eux ;

Ancien chirurgien des Hôpitaux, proche de la retraite il lance un appel frappé au coin du bon sens qui mérite attention.

"Nous allons vers une pénurie programmée des chirurgiens viscéraux, pour différentes raisons, notamment : Le nombre de départs en retraite est supérieur aux chirurgiens formés. La filière chirurgicale est de moins en moins choisie La féminisation croissante laisse augurer des temps partiels. En terme de chiffres, 1984 : sur la totalité des médecins en exercice 4,47% étaient des chirurgiens, aujourd’hui ce pourcentage est tombé à ... 2,85% !

Le paysage professionnel du chirurgien se dégrade vite :
Augmentation des charges professionnelles.

Stagnation de la tarification des actes, avec dans le même temps une nomenclature qui ignore la technicité, la difficulté et la durée des actes et interventions.
Judiciarisation à l’américaine et pression administrative normative de plus en plus prégnante. Absence de contrôle et d’avis sur l’outil de travail.

Si l’on y ajoute un temps de formation supérieur à celle d’un médecin classique, tant la chirurgie viscérale sollicite une forte technicité, on comprend que la rémunération allouée, après 15 ans de formation, pousse vers le secteur 2 ou plus simplement vers d’autres spécialités.
Nous sommes face à une spécialité à hauts risques, sans doute la seule, qui conduit à œuvrer dans la mécanique humaine.

Quid dés lors du rapport bénéfice /risques dont on parle ici ou là ?
Il faut que les tarifs opposables soient conformes aux coûts réels des actes chirurgicaux ? Dés lors, un acte souvent essentiel sera normalement rémunéré, évitera des dessous de tables et partant la ségrégation par l’argent"

Voilà, ce que Libr'acteurs a cru devoir vous livrer.

Nous ajouterons, qu’il est impératif que le citoyen lucide se pose certaines questions.

Le quel est plus important ?

Le footballeur de classe, le Chanteur de charme, le Politicien cumulard, ou le chirurgien qui manie la technique qui peut sauver ?

Au moment ou le rapport LARCHER traite de l’hôpital, Libr'acteurs met en lumière le rapport VALLANCIEN. Tout est lié, il est impératif de réorganiser l’offre chirurgicale, pour une reconnaissance pleine et entière d’une des spécialités les plus indispensables.


Le collectif Libr'acteurs

vendredi 3 octobre 2008

Services du Public

Au moment où tout un pan du service public est remis en cause, au motif facile de l’EUROPE, de la rentabilité et de la concurrence, LIBR’ACTEURS a réuni certains de ses membres et sympathisants, pour examiner les réalités.

Nous avons pensé, utile et urgent de vous faire partager une analyse à propos de l’Hôpital public, qui est en passe d’être touché par le plan LARCHER, le projet de loi BACHELOT et plus généralement le prochain projet de loi de financement de la sécurité Sociale pour 2009 (PLFSS) Voir communication du ministère du budget et celui de la Mutualité Française

Le texte de loi sur l’hôpital vient renforcer l’idée que l’hôpital public est une entreprise comme une autre. Un opérateur qui doit être en équilibre financier pour ne pas coûter à la collectivité.

Idée a priori séduisante pour beaucoup dans un monde qui aime la compétition, les classements et les indices de performances. Pour conforter l’idée, quoi de plus simples que de solliciter le réflexe de la peur en parlant de surmortalité ou d’infections nosocomiales. La première est facile à mesurer, et les secondes sont « très mode » !

Mais cela présente peu d'intérêt sorti du contexte général. On peut mourir beaucoup dans un service qui traite des patients atteints de maladies graves et beaucoup moins dans un autre qui refuse d’admettre ou transfère ce type de patients ; On peut avoir peu d’infections nosocomiales dans un établissement, mais ceci au prix d’investissements lourds, principalement voués au contrôle qualité se faisant au détriment d’autres choix qui seraient plus pertinents pour la santé publique.

La technocratie ambiante, à tous les niveaux de décisions, préférera toujours un spécialiste du chiffre, de la norme et de la circulaire, pour diriger un hôpital, dont acte !

Mais, quid du malade ? Ce dernier, n’attend pas que l’hôpital public soit une entreprise rentable, mais qu'il soit un lieu d’accueil apte à répondre aux situations médicales graves dont il pourrait être atteint et que les structures privées capitalistiques ne peuvent ou ne veulent traiter.

Il est urgent de rappeler que le produit fini d’un hôpital n’est pas la rentabilité, comme nous y conduit la T2A (tarification a l’activité) , mais la santé du citoyen. Mais qui parle de cette santé ?
Qui parle du dévouement des personnels ?

À bien y regarder, les enjeux sont ailleurs. Le marché hospitalier est un espace juteux pour les industriels de la biotechnologie. Par un lobbying habile et puissant, ces industries orientent la rédaction de normes et de règlements qui imposent aux professionnels l'utilisation des matériels de plus en plus sophistiqués et coûteux, qui obligent à des procédures de contrôle redondantes consommatrices de moyens, qui multiplient l'usage de systèmes informatiques en réseaux. Cela s’impose aux praticiens hospitaliers qui y voient du reste pour certains, le signe de la modernité de leur science.

Mais qu’en est-il du sens et de l'utilité de l’innovation ?

Si bien souvent celle-ci et réelle, aujourd'hui ou pour les périodes à venir, l’expérience montre que nombre d’entre elles n’ont d’innovations que le nom, en regard de l’objectif immédiat ou potentiel qu’est la santé du plus grand nombre. C’est cet objectif qu’il faut défendre et cela ne passe pas par toujours plus de matériels onéreux. Là encore il faut remettre l’humain au centre de la réflexion. Revaloriser chez le médecin le temps de l’interrogatoire, de l’examen, de la clinique, dire aux citoyens que la santé est son bien le plus précieux, qu’elle se préserve et s'entretient. Ne pas avoir peur de dire que l’homme est un simple mortel, et que la prolongation d'une vie n'a pas forcément de sens.

Il faut chasser les marchands du temple et dire en toute transparence quel budget une nation moderne veut affecter aux maladies graves, aux soins de l’indigent, à la transmission du savoir médical. Il s’agit là des vraies et nobles missions de l’hôpital public.

Si l’on va au bout d’une analyse objective des comptes publics et des grands agrégats, on verra que les investissements dévolus à la santé contribuent à faire tourner directement et indirectement l’économie. Comme tel, il serait de bonne gestion de faire financer les hôpitaux publics par le budget de l’état comme le sont notamment l’éducation et la sécurité nationale.

Des hôpitaux publics avec une mission claire, animés par des médecins qui ont fait le choix d’être des fonctionnaires de la santé, sans consentir à voir la norme, la technologie ou la judiciarisation supplanter ce qui les pousse : l’humanisme.


Le collectif Libr'acteurs

mardi 23 septembre 2008

T comme Transparence

Ce qu'il convient d'appeler les affaires « Edvige » et « Bernard Tapie » défraient la chronique par l'incroyable mépris qu'elles adressent respectivement au citoyen et au contribuable.

La première, parce qu'elle porte atteinte aux libertés individuelles les plus élémentaires, comme la liberté d'opinion de façon engagée, puisqu'elle considère toute personne de plus de 13 ans « ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif » comme « susceptible de troubler l'ordre public », c'est-à-dire, au fond, comme un délinquant en puissance, nécessitant de surcroît d'être « fiché » par les Renseignements généraux.

La seconde, parce qu'elle octroie la bagatelle de 390 millions d'euros (285 ME + 105 ME d'intérêts) à Bernard Tapie en-dehors de toute instance judiciaire classique, alors même que la Cour de cassation a annulé en octobre 2006 un arrêt de la Cour d'appel de Paris lui accordant 135 millions d'euros, et alors que chaque Français lutte quotidiennement pour conserver un peu de pouvoir d'achat et pour payer les intérêts de la gigantesque dette publique que nos dirigeants ont contractée sans pour autant investir pour notre avenir.

La lenteur de la Justice étant insupportable pour Monsieur Tapie, la Ministre de l'Economie et des Finances a donné son accord pour qu'un traitement plus rapide de cette affaire soit réalisé à travers un tribunal arbitral. Ceci au mépris des milliers de citoyens qui, eux aussi, subissent, de façon dramatique parfois, la lenteur de notre Justice, et qui ne peuvent bénéficier d'un traitement aussi favorable. Sans parler des contribuables, qui, eux, vont payer la note tout de suite.

Au-delà du fond de ces dossiers, je voudrais interpeller le lecteur sur la forme, et en particulier sur le manque de transparence qui les caractérise. Ainsi, le fichier « Edvige » a été créé par simple décret, paru au Journal officiel le 1er juillet suite à insistance de la CNIL, sans aucun débat préalable.

Il serait passé complètement inaperçu si Corinne Lepage et d'autres personnalités, ainsi que syndicats et associations, ne s'étaient pas massivement mobilisés (100 000 pétitions signées en plein mois d'août !).

De même, les représentants des contribuables, en premier lieu desquels les députés, n'ont manifestement pas eu leur mot à dire sur la nomination d'un tribunal arbitral pour statuer sur « l'affaire Bernard Tapie », et il n'est d'ailleurs pas certain qu'ils aient été avisés avant cette prise de décision.

L'absence de transparence est un mal que l'on retrouve sur de nombreux sujets, et qui porte gravement atteinte au climat de confiance pourtant si nécessaire au bon fonctionnement d'une société (cf. l'article « la confiance : valeur-clé du contrat social » publié en février).

Dans l'entreprise, les managers savent que « la confiance n'exclut pas le contrôle ». Confiance et transparence sont intimement liés. Rendre des comptes sur son action ou sur sa comptabilité est tout bonnement une exigence démocratique !

Dans l'actualité de ces derniers mois et de ces derniers jours, un appel à la transparence s'est exprimé de maintes façons :

Transparence des comptes et du financement des syndicats, tant de salariés que patronaux, notamment suite au scandale de l'UIMM (un projet de loi pour une meilleure transparence des syndicats a été déposé par le député Yves Cochet en février dernier) ;

Transparence de l'information sur les incidents et dysfonctionnements survenus et découverts cet été sur les lieux d'activité nucléaire du Tricastin et de Romans-sur-Isère, et sur leurs risques associés ;

Transparence dans la préparation actuelle de redécoupage des circonscriptions électorales en vue des prochaines élections législatives, dont le pilotage a été confié à Alain Marleix, secrétaire national des élections au sein de l'UMP...

La transparence n'est pas seulement nécessaire au bon fonctionnement démocratique : elle l'est aussi au bon fonctionnement de notre économie. Outre les dérives de la « financiarisation » à outrance de notre système capitaliste actuel, c'est bien le manque de transparence et de contrôle qui a nourri les grandes crises financières récentes : dans les années 1990, les banques occidentales ont octroyé des prêts à court terme aux banques asiatiques pour financer l'aide au développement. Mais celles-ci s'en sont servi pour proposer des prêts à long terme aux consommateurs. C'est cette utilisation usurpée et non contrôlée (non régulée...) qui a provoqué la crise de 1997 ...

En 2001, les manipulations de cours et de bilan orchestrées par l'entreprise Enron, assorties de fausses certifications de compte par le cabinet Arthur Anderson, ont généré une autre crise financière de grande ampleur. Et qu'est-ce que la crise des "subprimes" si ce n'est une crise de la transparence ?

Les banques américaines ont accordé des prêts immobiliers à des personnes non solvables, et ont vendu ensuite ces créances à d'autres banques, qui croyaient acheter des placements sûrs puisque notés « AAA » par les agences de notation...

Tout comme l'exemplarité et la confiance, dont nous avons déjà parlé sur ce blog, la transparence est à mon sens l'un des principes de fonctionnement et de comportement sur lesquels doit s'appuyer le nouveau modèle économique, politique et social qu'il est nécessaire de bâtir et de mettre en oeuvre si nous voulons surmonter la crise écologique déjà engagée et garantir la sécurité alimentaire, un niveau de vie mimimum et un sentiment de bien-être pour le plus grand nombre de personnes.


Lionel Lacassagne

Sources et crédits
Legifrance
Le Monde
Ministère de l'Intérieur
La Libre Belgique
Challenge
Assemblée Nationale
Le Figaro
Euractiv
Le Point

jeudi 18 septembre 2008

Apprentis Sorciers

Le 14 septembre 2008, Lehman Brothers , 4ème banque d’investissement américaine, s’est mise en faillite et, le même jour, Merrill Lynch a été rachetée par Bank of America .

Avec Bear Stearns, reprise en mars par JP Morgan, ce sont ainsi, en 6 mois, 3 des 5 premières banques d’investissement américaines qui auront disparu.

Le tout vient peu après le sauvetage de Fannie Mae et Freddie Mac, les spécialistes du refinancement des crédits immobiliers, et sans doute peu avant d’autres cas très difficiles, dans les banques ou les assureurs. Le système financier américain est en crise et, avec lui, le système financier mondial. LIBR’ACTEURS compte en ses rangs, des spécialistes, de la finance particulièrement au fait des réalités.

Nous leur avons demandé, un petit billet en forme de constat.

A leurs yeux, deux questions se posent :

Comment éviter un risque systémique majeur, résultant de dépréciations en chaîne ?
Quelles erreurs ont conduit à cette situation et comment éviter qu’elles ne se reproduisent ?

Notre propos se limitera au second point.

Les difficultés actuelles trouvent leur origine dans :

Un excès de cupidité, de la part des établissements financiers,
Un manque de compétence.

L’appât du gain (cupidité) est un ressort vieux comme le monde et conduit toujours aux mêmes excès, surtout dans un monde « d’imitation » comme celui de la finance. Les exemples d’excès passés sont nombreux : crise immobilière au début des années 90, bulle internet au début des années 2000, crise des subprimes aujourd’hui.

Dans la crise actuelle, on retrouve le cocktail habituel : excès de cupidité, défaut de régulation, manque de compétence (de la part des prêteurs et de celle des investisseurs dans des produits complexes qu’ils ne comprenaient pas).A titre de simple exemple, des chargés de clientèle de banques, ignoraient encore il y peu ce qu’était un « rehausseur de crédit » et plaçaient pourtant des instruments contaminés !

Comment éviter que les mêmes erreurs se reproduisent, à intervalles réguliers ?

D’évidence, il conviendrait, notamment :

Que, dans ce secteur, particulièrement sensible, ne puissent accéder à des fonctions de dirigeants que des personnes ayant les compétences suffisantes (ce n’est pas le cas aujourd’hui) ;

Que chaque établissement financier dispose de garde-fous efficaces pour éviter les excès (régulation interne);

De changer le système de rémunération actuel, avec des bonus parfois faramineux, qui est un pousse-au-crime ;

Que les autorités de régulation interviennent plus en amont, avant que les « bulles ne se forment » (la question est controversée puisque Greenspan disait ne vouloir intervenir qu’après leur éclatement) ;

D’améliorer la compétence du Régulateur, de renforcer ses pouvoirs, de n’en avoir qu’un dans la communauté européenne au lieu d’un par pays .

Qu’on revisite sans faiblesse les normes comptables internationales. L’approche anglo-saxonne, avec le BEST ESTIMATE , ou le FAIR VALUE, laisse une trop large place au subjectif, et partant à l’honnêteté, c’est beaucoup demandé à des montages, alimentés par le pétro-dollar, le narco-dollar, ou le ... sexo-dollar !!


Ces mesures ne sont peut-être pas faciles à mettre en œuvre, mais si nous ne le faisons pas, nous aurons une nouvelle crise, dans 5 ou 10 ans.


Le collectif LIBR’ACTEURS

Sources et Crédits

Les Echos
Wikipedia
ACAM France
123 Manage

Copyright photo
20th Century Fox
Wall Street

lundi 15 septembre 2008

Etat de droit ?

La France mérite-elle encore ce qualificatif flatteur ?

On peut en douter devant la succession de coups de canifs qui se succèdent dans de nombreux domaines.

Les derniers en date :

*Un petit décret, en catimini au cœur de l’été sur la mise en place d’un fichier liberticide, la ou, à minima une loi s’imposait. Nous avons été les premiers a réagir, et proche de Corinne LEPAGE, nous saluons son initiative, qui a suscité les réactions et actions en cours (Il semblerait toutefois que le tollé qui a accompagné l'annonce des contenus du fichier ait eu raison -en partie - de celui-ci. Voir l'article du Nouvel Obs : un nouveau décret déjà prêt, l'hypothèse d'une loi écartée)

*Une mise à pieds d’un haut fonctionnaire, sur des critères discutables, qui décrédibilisent l’indépendance et la séparation effective des pouvoirs.

*La mise en place du RSA , financé par une taxation spécifique.

Arrêtons nous sur ce dernier avatar.

Le RSA est une bonne mesure, dés l’instant ou il inverse la démarche et revisite le RMI et l’API , mais fallait-il le financer ainsi, surtout si, entrant dans l’assiette du « bouclier fiscal », il dispense les plus hauts revenus ?

Il y a en droit français, un principe dit de non affectation des recettes aux dépenses.

Dés lors la taxe RSA 1,1% sur tous les revenus financiers va se perdre dans la masse déjà conséquente des prélèvements obligatoires de l’ordre de 44% là ou la moyenne européenne est de 37%.

Nous écrivons depuis des années qu’il faut juguler la dette, nous avons mené des actions de terrain sur ce thème, et cela continue.

On crée un impôt là ou il faudrait d’abord économiser pour financer.

Je renvoie le lecteur a nos nombreux précédents billets, nous parlions notamment de "VSV", vol sans visibilité, si il fallait un seul exemple de l’incapacité du pouvoir a mener une vraie politique de redressement, le pitoyable choix de financement du RSA, est illustrant.

Dans un tel contexte les gesticulations sur la visite du PAPE, la laïcité positive et sur le protocole décortiqué, sont des foutaises, sauf à penser aux miracles et à la multiplication des pains !

Richard HASSELMANN


Sources, crédits et copyright
AFP
Nouvel Obs

Crédit image
Wikipedia