Aux Nations Unies, lors de la 15e session de la Commission des droits de l'Homme , une résolution : "interdisant la diffamation de la religion" a été votée
Cette résolution a été soutenue par le Pakistan au nom de l'Organisation de la Conférence Islamique (OIC) regroupant 57 Etats censés défendre la solidarité islamique dans les domaines économiques, sociaux et politiques
Les 11 pays minoritaires qui de leur côté, ont défendu la liberté de pensée et d'expression vis-à-vis des religions et ont donc voté contre, considèrent que la rationalité scientifique est une valeur majeure. La tolérance, censée devoir régner dans ces 11 pays ayant des valeurs communes au notre, ne devrait pas conduire à fermer les yeux, sur les menaces que font naître de telles résolutions, non seulement, sur la liberté de pensée, mais sur la laïcité au plan institutionnel (un des piliers de notre République ) et sur l'athéisme au plan philosophique.
Le risque est de dresser des hommes les uns contre les autres !
Quand on constate que certains hommes attaquent délibérément, au nom de leurs valeurs, les valeurs qui sont les nôtres, ne serait il non seulement lâche, mais mortel de ne pas réagir. ?
Danger, pour les rares personnalités libérales qui, dans les Etats de la Conférence islamique, sont emprisonnés et torturés, au nom de la défense de la religion.
Danger pour les scientifiques et les athées aussi, potentiellement menacés, dans les démocraties occidentales.
Car rien n'empêche que des organisations islamiques, s'appuyant sur cette résolution, tentent de criminaliser devant les tribunaux nationaux ou la Cour européenne toute critique de l'islam. Et que, certains juges, s'appuient sur une interprétation large du droit international, pour donner raison à de telles plaintes.
Les défenseurs de la rationalité scientifique, d'une part, les athées d'autre part, mais aussi les hommes et les femmes, soucieux de revisiter la laïcité, devraient trouver là, de quoi se mobiliser en défense de leurs droits.
Là est le conflit de civilisation ! La vigilance s’impose dans cette instrumentalisation du religieux par le politique et du politique par le religieux
A méditer par tous !
Eric Campion