
L’Europe en effet compte encore sur la dérégulation et la concurrence pour affronter des puissances qui pratiquent sans complexes l’interventionnisme sélectif, la guerre économique, voire la guerre quand la défense de leurs intérêts vitaux l’exige.
Ces super-Etats sont les Etats-Unis, le Japon, les Grands de demain : Chine et l’Inde, le Brésil et la Russie qui font tout pour les rejoindre et les Etats pétroliers qui mettent leurs atouts économiques au service de l’ islam.
Leurs stratégies reposent sur l’engagement total de la puissance publique, sous la forme d’un complexe de forces associant les militaires, les industriels, les gouvernements et les médias.
Par exemple :
Utiliser les achats publics pour renforcer leurs compétences nationales et affaiblir celles des pays concurrents
Financer la recherche publique et privée dans les domaines scientifiques et technologiques jugés essentiels
Développer et protéger des filières industrielles compétitives dans ces mêmes secteurs
Sécuriser les approvisionnements en énergie et en matière première jugés vitaux,
Mettre en place de grands programmes pluri-annuels dans des domaines comme la défense, le spatial, la transformation de l’environnement, la production de nouvelles énergies, la robotique autonome, la vie artificielle, les nano industries ...
Utiliser enfin les fonds d’investissement et les fonds d’Etat afin d’acheter progressivement les coeurs de compétences industrielles et technologiques des pays endettés (Gemplus)
Face à ces stratégies, les Européens sont ils capables de répondre à ce challenge vital, de se reprendre ? La Présidence française des mois prochains devrait, il nous semble, avoir pour unique objectif de relever ces défis.
En ce qui nous concerne, nous y voyons une priorité avant ... l'urgence.
Eric CAMPION