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mercredi 9 janvier 2008

A comme Autorité

L’attitude du Président de La République, son style, sa gestuelle, en un mot son comportement général, conduisent certains a regretter que la majesté qui s’attache a une fonction acquise au suffrage universel direct, soit a ce point dénaturé.

Je crois, qu’il s’agit là, comme dans « SECOND LIFE » d’un avatar, qui permet de vérifier une tendance autrement plus profonde.

Il y a quelque années, Régis DEBRAY, avait attiré l’attention sur notre époque, la première de l’histoire de l’humanité, ou la jeune génération enseigne aux anciens les rudiments et techniques de la modernité : Internet et la micro-informatique. Certes, mais est-ce ce qui explique la perte de reconnaissance, du Père, du maître, de l’élu, du patron ?

Sans y prendre garde on a vu sombrer, l’image de l’instituteur, du Curé, du Percepteur et même du docteur. Il ne s’agissait pas d’autorité au sens d’obéissance, mais au sens de reconnaissance.

C’est là qu’il faut œuvrer, une autorité doit être reconnue et légitime, pour pouvoir être entendue et respectée. Les AUTORITES, dégradées doivent donc s’interroger sur elles mêmes. Qu’ont-elles fait ou pas fait, pour être tombées et piétinées ?

Introspection salutaire qui va être douloureuse, mais qui va révéler les voies d’un retour à un meilleur équilibre. Tout est lié, la démocratie trouve son fondement sur la reconnaissance des élites ou des élus.

Si nous pensons qu’il y a lieu de forger un nouveau référentiel de valeurs, c’est pour pouvoir repartir vers l’avant.

Si l’on veut que nos enfants et petits enfants, qui nous apprennent la micro-informatique, ou l’art du SMS, nous reconnaissent une autorité, il faut que nous puissions lister les valeurs qui nous sont chères, et pourquoi elles le sont.

Faire autorité, ce n’est pas déployer des forces de l’ordre, c’est faire montre d’exemplarité, pour être respecté.

Exemplarité, fondement de la démocratie, nous y revenons encore !


Richard HASSELMANN

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Gerhard Munthe

lundi 7 janvier 2008

Parfum de bien-être

Pour cette nouvelle année, je ne vous souhaite pas de devenir riche, ni de consommer davantage. Je vous souhaite simplement d'être heureux, et de connaître cette indicible et agréable sensation du bien-être.

C'est d'abord le bien-être que procure la liberté de penser, d'agir et d'entreprendre. Cette liberté qui ôte nos inhibitions de toutes sortes. Cette liberté qui nous affranchit de la « pensée unique », qui nous évite les pièges de l'endormissement et du comportement moutonnier, orchestré, de façon consciente ou non, par une scène politico-médiatique baignée de cynisme et d'impuissance.

Le tapage réalisé autour de la nouvelle compagne du Président montre bien par exemple à quel point un certain nombre de media de notre pays se trouvent pris au piège du sensationnel futile et d'une rentabilité commerciale accrocheuse, qui semble de plus en plus dépendante du pouvoir en place et qui les éloigne du souci de l'information et de toute prise de recul. Je ne comprends toujours pas ce qui oblige chaque jour au minimum un media à citer au moins une fois le nom du Président de la République.

Je propose que nous réfléchissions à la façon d'aider nos amis journalistes, sans doute les premiers à souffrir de cette situation, à retrouver l'acuité, l'indépendance et toute la saveur originelle du beau métier qu'ils ont choisi d'exercer. J'en profite pour exprimer une pensée envers les deux reporters français arrêtés au Niger, et envers tous ceux qui le sont dans le monde entier. Les citoyens ont besoin des journalistes, et les journalistes ont besoin des citoyens !

C'est ensuite le bien-être d'une vie emplie de contacts et de relations humaines. Celles que l'on noue en famille, dans son travail, avec ses amis, dans ses hobbies et ses associations. Savez-vous que, statistiquement, ce qui permet de survivre à une crise cardiaque, c'est le nombre d'amis ?

Savez-vous que, parmi les salariés qui n'ont pas un très bon ami au travail, seulement 8% s'engagent véritablement dans leur activité ? Au contraire, parmi les salariés qui ont un très bon ami au travail, 56% s'engagent sérieusement dans leur activité...


C'est, au fond, le bien-être de se sentir capable de mener la vie que l'on a envie de mener. Pas seulement individuellement. Aussi collectivement ! Les grands élans qu'a connus l'aventure humaine tendent à se perdre et c'est dommage. Mais l'onde qui réveillera la conscience collective et fera renouer l'homme avec sa destinée et les idéaux dont il a besoin n'est pas loin. Elle a même démarré avec les thèmes de l'environnement et du développement durable, que l'on ne traite déjà plus comme avant.

Libr'acteurs parle de « conscience de la terre ». Nous tentons aussi d'éveiller, très humblement, la « conscience du citoyen » et « la conscience du politique ». Ce genre d'ambition ne se réalise que progressivement. Les jours passent, et, à un moment pourtant identique aux autres, on relève un fait qui prend la forme d'un constat. On se rend compte que quelque chose a changé.

C'est un peu comme le parfum : il ne se voit pas, ne s'entend pas, ne se touche pas. Mais il est là, on le sent. On le respire. Mieux encore : on s'en imprègne. Il nous envahit et nous transporte. Il égaye nos vies et leur donne un peu de délicatesse.

Pour l'année 2008, je souhaite à tous un parfum de bien-être...


Lionel Lacassagne

vendredi 4 janvier 2008

Confiance !

Dans un précédent billet nous avons indiqué que l’équipe en place, démocratiquement élue et donc totalement légitime, n’était pas à notre sens la mieux placée pour engager le processus de réformes dont le pays à besoin.

Nous revenons sur cet aspect, pour avoir été interpellé récemment sur notre phraséologie, quelque fois empreinte de prudence, voire de pessimisme.

Il n’en est rien, bien au contraire, si nous parlons de sobriété, de gestion de la ressource, de croissance eco-compatible, c’est au contraire dans un cadre dynamique de confiance dans la capacité des futures générations à fonctionner autrement.

Au même titre que le français cartésien aime bien classer, et avoir des grilles de lecture, il manque cruellement d’assurance.

Avant les présidentielles, nous avions écrit que le français avait peur « POUR » ses enfants et dans le même temps il avait peur « DE »ses enfants. Il a également peur du voisin, ou de l’autre.

Le CES (Centre d’analyse stratégique) révèle que 72% des français ont peur de la mondialisation, là ou dans les autres pays avancés seulement 47% des citoyens ont le même ressenti.

Cette donnée doit nous conduire à réfléchir car elle est une véritable entrave à la croissance et est le terreau de toutes les attitudes corporatistes et sectaires. Il n’y a objectivement aucune raison à une telle attitude, sauf peut être une, qui nous renvoie à notre premier thème.

Outre le fait que la France est cadenassée par les baby-boomers, post "soixantuitards", adeptes de la pensée unique, elle est surtout incapable de régénérer le visage et les noms de ses élites politiques. Dés lors, ce sentiment de perpétuel recommencement, de déjà vu (à la télévision et ailleurs) génère une vraie défiance et une politique du chacun pour soi.

La débrouillardise, ou le système « D » à la française, ne sont que les signes de cette défiance dans le collectif. Il faudra peut être refaire de la physique en maternelle, pour montrer l’intérêt de la résultante des forces ?

Le collectif Libr'acteurs

mardi 1 janvier 2008

Solidarité !

Dans la série des valeurs et leur illustration, nous souhaitons évoquer en ce premier jour de l'année, la solidarité au travers du lieu privilégié de son expression : La SANTE.

2008 voit en effet la mise en place effective des franchises médicales et si la question de la santé pour tous a été pointée par notre Président, qui s’est engagé à faire mieux que ses prédécesseurs ( ce qui n’est pas difficile) nous considérons que celles-ci sont largement hors sujet. Il faut ajouter que les franchises font l'unanimité ... puisqu'elles sont rejetées par 75% des français .

En ce domaine, plus que touta autre, il faut éduquer la demande, et rendre le citoyen, financeur, patient « responsable » comme les contrats du même nom .

En 2008, au bas mot, le déficit de la sécurité sociale sera de l’ordre de 4 milliards d’€, et sans doute plus si les recettes de cotisations liées à la croissance se révèlent moins fortes que prévues.

C’est la raison qui nous conduit à penser, qu’il faut parler ici de solidarité et de choix de dépenses sociétales.

Les négociations avec les professionnels de santé sont des leurres, dans un système libéral qui produit un service reconnu comme bon. Il faut donc se tourner vers le citoyen en posant les bonnes questions.

Quel est le périmètre des soins, actes, prestations et médications qui doivent relever de la solidarité nationale, et donc apportés à tous ?

Quels sont les domaines qui doivent être exclus de cette solidarité, car relevant du confort ou de l’effet de mode ?

A la suite, il faut réorganiser totalement l’offre de soins, dans sa qualité et sa répartition, de manière autoritaire, car elle sera solvabilisée par le denier public. Vaste chantier, qui avec de la pédagogie, peut trouver dans le citoyen/patient un allié et un ambassadeur efficace.

Dans un système ou les professionnels de santé sont en concurrence, et pluri disciplinaires, il faut que la demande aille là ou la qualité et « le tact et la mesure » existent.

Cela permettrait l’expression d’une vraie solidarité, sans qu’il soit besoin de stigmatiser les citoyens en ALD (affection longue durée), ou de financer des aides à l’acquisition de complémentaires.

A cet égard, que l’on ne se trompe pas, cotisations à la sécurité sociale, cotisations à une complémentaire santé, ou aides publiques, tout cela sort de la même poche ... Celle du citoyen.


Richard HASSELMANN

Sources et copyright
Pratique.fr
Le FIGARO
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FAUJOUR

lundi 24 décembre 2007

On a les cultes que l’on veut !

A l’heure ou notre Président, à peine rentré de Rome, s'est rendu en "coup de vent" en Afghanistan pour semble t-il s'envoler pour l'Egypte, je ne résiste pas au plaisir, en cette fin d’année, et en guise de souhaits de reprendre l’analyse qui suit :

Au moment ou le travailler plus est la chanson à la mode, au moment où on libéralise le travail du dimanche, la France laïque, fille ainée de l’église, semble se donner une nouvelle religion : La consommation !

Est-ce ce que nous voulons ?

Devons nous céder à ce culte d’un genre nouveau, à cette entreprise sectaire, dont les gourous sont les médias et la publicité. Devons nous faire des centres commerciaux, les nouveaux lieux de réflexion spirituelle, ou de cohésion familiale.

A secte, secte et demie !

Nous assistons immobiles, en cette fin d’année, à un conditionnement des esprits.

Comment défendre les plus faibles face à cette frénésie consommatrice inculquée, quand le pouvoir, à l’instar des techniques REAGANNIENNES, est expert en « STORY TELLING ».

Technique connue des initiés, qui consiste à « raconter des histoires », à mettre en scène le quotidien, pour en être maître et détourner l’attention de l’essentiel pour vendre tout et n’importe quoi. C’est le « PANEM et CIRCENSES » de la ROME antique.

Je suis prêt à parier, qu’au même titre que vous trouvez des bombes aromatiques, pour donner le goût de la pizza à un croûton de pain rassis, l’équipe politique en place planche sur un aérosol, qui donnera l’illusion du pouvoir d’achat, au travailleur fatigué. Cela permettra de fourguer plus facilement des gadgets dont il n’a que faire.

Vous comprendrez pourquoi LIBR’ACTEURS, va s’attacher à proposer un autre référentiel de valeurs.

Cela prendra du temps, mais il faut au moins essayer.

Ce sera notre gros chantier en 2008, année que nous souhaitons paisible à nos fidèles et à tous ceux et celles qui nous font l’honneur de nous lire.


Richard HASSELMANN

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LASSERPE

lundi 17 décembre 2007

Leurres

Ce qui suit va paraître technique, et pourtant !

Pourtant, si nous voulons aller au bout de notre petite ambition, il va falloir détourner l’intérêt du quidam, des leurres qu’on lui propose par médias interposés, pour mieux poursuivre une coupable industrie dans des domaines essentiels.

Depuis bientôt un an, par le biais de nos billets, le visiteur/internaute a relevé, la pondération de nos commentaires et une certaine forme de pertinence visionnaire. C’est le fruit d’expériences additionnées, mais surtout d’une veille aiguisée, qui amène l’équipe à lire utile, et à croiser les informations et ressentis.

L’actualité récente, vient de mettre sur la place publique, mais sur un ton léger et badin, un formidable tour de passe, qui semble avoir échappé a beaucoup. C’est quasiment du délit d’initiés en direct. Je veux parler de la mise sur le marché d’une partie du capital d’EDF, pour financer les universités.

Belle initiative d’autant que l’Etat restera largement majoritaire.

Là où le bât blesse, c’est que cette ouverture se révèle réservé aux "ZINZINS" (investisseurs institutionnels, banques et assurances, ...) Dés lors l’annonce porte un petit coup à l’action, mais l’effet de manches prime sur l’intérêt des citoyens propriétaires collectifs.

Les "ZINZINS" vont donc pouvoir entrer à meilleur prix dans un des vrais fleurons de notre industrie. Le prix en cause était sans doute encore trop haut. C’est pour cela que Mme Le Ministre des Finances, donne un nouveau coup de pouce pour la baisse, en disant en substance : « ne vous inquiétez pas il y aura une seconde ouverture en 2008 ! »

Certains spécialistes chiffrent ce double « pas de clerc » à un manque a gagner (pas pour tout le monde), de l’ordre de 80 millions d’€. Vous comprendrez pourquoi, nous surveillons avec attention ce qui se passe, à 2 autres niveaux tout aussi fondamentaux pour nos finances publiques.

La fusion Livret A et Livret de Développement durable (ex CODEVI), au niveau de la dévolution des fonds collectés, et des établissements habilités, et, car tout est lié, l’avenir de la CNP, en regard du rôle de la Caisse des dépôts et consignations, établissement « Sui generis», instrument privilégié du soutien économique de toute politique.

J’avais prévenu c’est technique, mais l’information, la plus objective et la plus exhaustive possible, fournit dans notre esprit la matière pour la pédagogie du plus grand nombre. C’est à ce prix que l’individu, devient un vrai citoyen acteur de son destin , et que la formule d’ARISTOTE : "Le citoyen est tour à tour gouverné et gouvernant » à des chances de devenir un jour réalité"


Richard HASSELMANN

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HASBRO

vendredi 14 décembre 2007

Réflexions sur la TVA sociale

LIBR’ACTEURS est un collectif qui se nourrit de toute une série de sensibilité et d’expertises. Le lien est l’adhésion a des valeurs partagées qui mettent l’homme et son travail au centre de nos réflexions.

Dans ce cadre, nous donnons la parole à L.F. MORIN, chef d’entreprise, qui éclaire de manière pertinente la question de la « TVA SOCIALE »

La TVA sociale constitue l’une des réformes majeures mises sur la table par le gouvernement.

Celle-ci fait l’objet de débats depuis près de deux ans au sein de notre équipe des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens de Dijon. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité participer à ce débat en publiant ces quelques réflexions :


1) Il n’est plus tenable de faire porter l’intégralité du coût de la protection sociale sur le seul travail.

2) On peut même aller plus loin et dire que cela constitue une injustice tant la richesse peut être aujourd’hui crée avec pas ou très peu de recours à une main d’œuvre.

3) Il est donc effectivement urgent de trouver une source complémentaire de financement et la TVA Sociale en est une.

4) Celle-ci a le mérite de faire participer les produits importés au budget social de la France et à l’inverse d’alléger le coût réel de production pour les produits exportés de fabrication française, rendant ainsi notre industrie plus compétitive, ce qui devrait être source de croissance.

5) A contrario il faut être conscient que la hausse de TVA peut, selon le mécanisme de répercussion choisi, entraîner une augmentation du prix consommateur et donc constituer pour les revenus les plus modestes une baisse du pouvoir d’achat. C’est donc cet écueil qu’il faut à tout prix éviter.

6) Une des solution qu’il nous paraît être préconisable est de répercuter une partie de la baisse de charges liée au transfert sur la TVA sur la part salariale afin d’augmenter le net payé au salarié. Ainsi son pouvoir d’achat augmenterait en compensation de la hausse des prix des produits et il n’y aurait donc pas de perte de pouvoir d’achat. Il serait même souhaitable pour les bas salaires que cela s’accompagne d’une augmentation du pouvoir d’achat afin de relancer la consommation.

7) Ceci aurait également l’avantage de légèrement renforcer l’écart entre le travail et le revenu d’assistanat, écart qui aujourd’hui est parfois trop faible pour motiver le retour sur le marché du travail.

8) Afin de ne pas pénaliser la consommation de base et donc ainsi atténuer l’effet évoquer ci-dessus, il nous semble souhaitable de ne pas toucher, au taux de TVA de 5,5 % et concentrer l’effort sur le taux supérieur.

9) Sur ce dossier qui nous paraît être une étape importante dans la conduite sociale de la France, il faut éviter de légiférer d’une manière trop stricte et tomber ainsi une nouvelle fois dans la rigidité de la loi comme cela avait été fait pour la mise en place des 35 heures : il faut laisser une place à la négociation.

10) A l’inverse, s’en remettre strictement « aux bienfaits du marché » en appliquant l’ensemble de la baisse du coût salarial sur les charges patronales, dans l’espoir que chacun répercute la baisse sur son prix HT, présente le risque de voir cette baisse de prix non totalement répercutée au consommateur.

11) Il ne faut à aucun moment perdre de vue que le but est de modifier l’assise du financement de notre protection sociale, et l’acceptation par la population de cette réforme ne se fera que dans la clarté et la non confusion des objectifs.

En conclusion, nous sommes favorables à cette réforme qui, à condition de respecter un certain nombre de principes évoqués plus haut, permettra d’introduire plus de justice dans le mode de financement de notre protection sociale.


L.F. MORIN


Quelques sources et débats sur la TVA sociale
TVA sociale: la fausse bonne idée - Patrick Artus - L'express
La TVA sociale en questions - L'expansion
Rapport BESSON - La documentation française

mercredi 12 décembre 2007

L'exemplarité comme mode de gouvernance... et art de vivre !

Dans l'entreprise, le monde associatif ou le sport, l'exemplarité est l'un des principes fondamentaux du management. Tout leader, tout entraîneur qui veut emmener son équipe vers un sommet, au prix parfois de sacrifices et à travers une route difficile semée d'embûches, sait que son équipe et lui font partie du même bateau, et qu'il ne peut pas réussir seul, sans partage des joies et douleurs.

Il devrait en être de même en politique. Mais la classe politique de notre pays ne semble toujours pas l'avoir compris. Au lieu de se sentir en symbiose avec le peuple, elle se sent « au-dessus », ou « à part ». Certains parlent d'une « France d'en haut » et d'une « France d'en bas ». D'autres regrettent que « les Français ne les comprennent pas ».

Le résultat est patent : le fossé se creuse entre les citoyens et les responsables politiques, qui ne leur ressemblent pas et ne vivent pas comme eux. Cela entraîne aussi une cohésion sociale de plus en plus fragile, le règne de tous les égoïsmes, et, au bout du compte, l'inefficacité de l'action politique.


Ainsi, si le Gouvernement et la majorité parlementaire avaient commencé par remettre en cause le régime de retraite bien spécial des députés pour expliquer aux Français que l'enjeu est non seulement la sauvegarde de leurs retraites, mais aussi et surtout l'expression d'une équité et d'une solidarité intergénérationnelle, alors il est probable que les actuels bénéficiaires de régimes spéciaux de retraite se seraient montrés plus enclins à accepter la réforme. Peut-être même n'auraient-ils pas (ou peu) fait grève, forts du constat que les politiques se la sont d'abord appliqués à eux-mêmes, démontrant alors l'importance de l'intérêt général (et donc individuel) de long terme par rapport à l'intérêt catégoriel et personnel de court terme.

De même, en s'attribuant une augmentation de salaire de 140% avant même d'avoir réussi à apporter à l'ensemble des Français une augmentation effective de leur pouvoir d'achat et de leur niveau de vie, le Président de la République commet une grossière erreur : celle de ne pas s'appliquer à lui-même le principe de salaire au mérite qu'il défend pourtant avec véhémence. Je ne vois pas bien comment des sacrifices pourront ensuite être demandés et acceptés par les Français après une telle incongruité. Car ne nous leurrons pas : nous ne créons toujours pas suffisamment de richesses pour financer notre modèle social, les inégalités augmentent et la dette publique continue de croître.

Il en commet une autre : celle de se désolidariser des Français au prétexte que les autres chefs d'Etat seraient mieux payés que lui. Or, il oublie que les Français subissent ce même décalage : alors que la productivité de nos salariés est jugée meilleure que celle de leurs homologues de bon nombre de pays développés, leurs revenus nets n'ont pas véritablement augmenté... Cette situation s'explique par le fait que nous avons amélioré la productivité de nos travailleurs en écartant progressivement du marché du travail les personnes « jugées » comme les moins productives (jeunes, seniors, personnes peu qualifiées,...).

Le résultat est que notre richesse produite par habitant est, elle, inférieure à bon nombre de pays. Il me semble que cette situation doit être assumée collectivement et que nous devons tenter d'y remédier. Je ne vois pas en tout cas pourquoi notre Président ne l'assumerait pas autant que ses concitoyens...


Etre exemplaire ne signifie pas être parfait. Personne ne l'est. Tout comme personne ne détient la Vérité absolue. Pour moi, l'exemplarité recouvre deux choses : d'une part, s'appliquer à soi-même les principes que l'on propose (a fortiori ceux que l'on exige des autres !). Il s'agit tout simplement de mettre ses actes en cohérence avec ses paroles. D'autre part, c'est montrer l'exemple, le chemin à suivre. Les grands leaders jouent indéniablement un rôle de guide, souvent complété par un rôle de coach, développant ou faisant émerger tous les talents qu'ils détectent autour d'eux.

Il y a bien sûr un écueil à éviter : celui qui consisterait à se transformer en « donneur de leçons » et à emmener les autres dans une voie unique que l'on considèrerait comme la seule voie juste et raisonnable. On tomberait alors dans le dogmatisme, voire le fanatisme.

J'invite simplement le citoyen à s'engager et à vivre pleinement son engagement. Le bon chemin est celui auquel on croit. L'éclairer de ses comportements en harmonie avec ses convictions suscitent l'intérêt et la légitimité. Le présenter et proposer de le suivre est un acte d'ouverture créateur de liens humains.

Et si cela devenait un nouvel art de vivre ?


Lionel Lacassagne


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JUL

jeudi 6 décembre 2007

Légitimité et pertinence

Dans une belle démocratie, le suffrage universel, direct ou indirect fonde la légitimité des gouvernants. En ce sens l’équipe au pouvoir depuis juin 2007 est parfaitement légitime. Nous ne sommes pas de ceux qui ergotons sur les moyens, techniques et mots employés pour enlever le suffrage : « L’esclave est heureux, qui a choisi ses chaînes ! ».

On peut toutefois, face aux réalités qui se font jour, poser une question : Cette équipe est-elle la plus pertinente pour mener à bien les réformes dont le pays a indéniablement besoin ?

Nous pensons que la réponse est malheureusement : "NON" et nous craignions que cela soit constaté trop tard et avec beaucoup d’amertume.

Non, car l’équipe est regardée comme otage du grand capital.
Non, car l’équipe est, de fait aux affaires depuis plus de 30 ans.
Non, car l’équipe privilégie le vibrionnant et l’affectif là où il faut de la pédagogie et du réalisme.

Non, car a trop vouloir jouer avec l’image et le mot, on brouille l’un et l’autre.
Non enfin et surtout car la France n’a pas besoin d’une politique de rustines a court terme, mais d’un vrai projet d’entreprise a moyen et long terme.

Ce constat nous amène à notre thème premier, celui qui va nourrir cet espace pendant cette fin d’année :

La fin du cumul de certains mandats assorti de la création d’un statut de l’élu est la vraie clé pour réformer l’Etat et l’organisation territoriale. Nous pensons et nous l’avons écrit que la Région et l’Europe recentrée sont des pôles pertinents pour l’avenir et en application du principe de subsidiarité.

L’une en proximité immédiate des communes regroupées par l’effet des lois CHEVENEMENT sur l’intercommunalité , l’autre dans le contexte de la mondialisation en raison d’un nécessaire effet de taille, bâti sur des cohérences culturelles, économiques et géographiques.

A partir de là il faut revoir nos représentations démocratiques et les mandats qu’elle distribue ici ou là, pour juger des cumuls et longévités acceptables, avec une gouvernance disponible et efficace.

A ce jour nous avons, en termes d’ordonnateurs significatifs, élus territoriaux, et parlementaires nationaux et européens : Maire, Président de communauté de communes ou d’aglomérations, Conseiller général, Conseiller régional, Député, Sénateur, Député Européen.

Face à cela, et par comparaison avec d’autres pays de l’OCDE ou de l’Union Européenne, nous avons :

Trop de communes, mais seule l’intercommunalité peut y remédier de manière acceptable.
Nos régions sont, pour certaines, trop petites et gênées par la survivance départementale.
Un Sénat, sanctuaire d’une réaction immobile, sorte de Conseil constitutionnel bis.
Des élus dont la seule vraie conviction est vivrière, attachée aux mandats portés.

Nous avons enfin un empilement d’intervenants publics gérant des personnels à statuts différents et disposant de ressources, brouillant ainsi les financements et les responsabilités.

Au lecteur de nous dire quelles collectivités et mandats lui paraissent toujours acceptables et quels cumuls et durée de mandat sont judicieux pour une bonne gestion de l’intérêt collectif et du denier public.


Le collectif Libr’acteurs

mercredi 5 décembre 2007

Embrouillaminis

Dans un précèdent billet, et dans le cadre plus large de notre volonté de faire réfléchir sur la réforme territoriale, nous avions indiqué, n que l’empilement des collectivités, brouillait l’image, et générait des financements croisés et redondants inadmissibles.

Une nouvelle fois l’actualité nous donne raison, par le biais du rapport de la Cour des Comptes sur les interventions économiques des collectivités territoriales

En ma qualité, d’ancien comptable public, j’étais de ceux , lors de l’avènement des lois DEFFERRE , qui estimaient, il y a plus de 25 ans maintenant, que les financements croisés, gaspillaient le denier public, et diluait les responsabilités d’ordonnateurs, soumis a un clientélisme de proximité.

J’avais plaidé, lors de la mise en place des CRC (Chambres régionales des comptes), dans le cadre du contrôle a priori des dépenses des collectivités, pour l’instauration du droit de réquisition, ouvert à l’ordonnateur (Maire, Président de groupements communaux, etc...) qui entendait faire payer le Comptable Public, là ou celui-ci, avait prononcé un refus de paiement.

Ce droit de réquisition, utilisé, déchargeait le Receveur de sa responsabilité pécuniaire personnelle, pour la transférer sur l’élu, soumis à la cours de discipline budgétaire et financière.

Cette mesure, de simple logique, qui avait pour mérite de mettre l’élu devant sa responsabilité, a calmé les gesticulations de beaucoup. La Cour des Comptes, via les CRC, à a connaître un nombre minimes d’usage du droit de réquisition.

Le rapport qui vient de sortir, analyse les aides économiques aux entreprises, mais qui peut le plus peu le moins.

C’est le même maquis, s’agissant des subventions aux associations, des financements d’investissements des syndicats intercommunaux, des fonds de concours, ou plus simplement du soutien de l’action sociale ici ou là. La Cour, dont ce n’est pas le rôle, ne tire pas la première leçon, la trop grande profusion de collectivités superposées.

Le denier public celui manié par les différentes collectivités, territoriales ou locales, sort de la poche du contribuable. Il doit dés lors être optimisé.

Lors du récent congrès des Maires de France , le 1er Ministre, après le Président de la République, a évoqué la fiscalité locale, autre embrouillamini, et sources d’inégalités criantes. Mais tout est dans tout et réciproquement, la fiscalité locale sera d’autant plus juste et utile, que son utilisation dans les financements sera claire et non redondant.

Juste un dernier chiffre et nous allons sortir le sécateur : 5000 ! ... C’est le nombre d’aides et d’allocations variées servies par les collectivités publiques aux entreprises.


Richard HASSELMANN

Sources
Cour des comptes
AMF
Ministère des Finances
Wikipedia

jeudi 29 novembre 2007

Un nouveau référentiel de valeurs et de richesses

Nous ne nous en rendons plus compte, mais nos indicateurs de santé de notre société sont complètement liés au référentiel dans lequel ils sont mesurés. Si le référentiel change, un même chiffre, un même fait, un même résultat objectif n'aura pourtant plus du tout le même sens.

Le référentiel actuellement dominant dans le monde met en avant la réussite par l'argent, la consommation et le pouvoir d'achat comme première source de satisfaction personnelle, la rentabilité financière à court terme comme exigence préalable, l'intérêt personnel, catégoriel ou national comme base de toute discussion, échange ou négociation.

Il se caractérise par une obsession : celle de vouloir toujours être le meilleur, dans un système de comparaison permanente, absurde et aveugle, ayant perdu tout rapport avec le progrès et le dépassement de soi.

Personnellement, ce référentiel ne me convient pas. Ma sensibilité et mon système de valeurs privilégient l'humain, la solidarité et le partage. Comme St-Exupéry, je considère « qu'il n'y a de richesses que d'hommes ».

Je pense que nous ne sommes pas sur terre pour autre chose que pour construire des relations ensemble, pour apprendre à nous connaître et à nous aimer. Le bien-être du plus grand nombre est pour moi l'objectif premier d'une société, et devrait être la finalité de l'action politique. Il s'agit d'un objectif absolu : il s'adresse à tous, indépendamment des origines, des croyances, des lieux de vie... et de toute méritocratie arbitraire !

La transmission du savoir, l'apport mutuel d'expérience, la fixation d'une ambition collective sont des éléments essentiels du partage.

Un tel changement de référentiel entraîne de profonds changements dans nos manières de voir et d'évaluer le niveau de développement de nos sociétés.

Par exemple :

J'aimerais que les pays du G8 et les organisations internationales se demandent à chaque réunion si le nombre de personnes pauvres, souffrant de la faim, de la maladie, du mal-logement, de toutes formes de violences, de la guerre, de l'isolement,... a diminué, et si leurs décisions et actions futures vont y contribuer.

J'aimerais que le prix des produits de consommation intègrent les coûts que leur production et leur transport ont engendré sur l'environnement : les produits aux prix les plus bas ne seraient alors peut-être pas les mêmes que ceux qui s'affichent comme tels aujourd'hui ...

J'aimerais que les analystes économiques jugent les entreprises non pas sur leur rentabilité, leurs profits ou leur valeur boursière, mais sur le service qu'elles apportent à la société par leur activité et leur innovation (c'est tout de même la raison d'être originelle d'une entreprise !), sur la création de valeur et d'emploi que leur développement génère autour d'elles, sur la qualité des relations qu'elles entretiennent avec leur personnel et leurs clients et partenaires.

J'aimerais que l'on arrête d'opposer systématiquement les intérêts des actionnaires et ceux du personnel et des clients : une entreprise qui apporte de la valeur à ses clients finit toujours par en apporter à ses actionnaires ... dès lors que ces derniers fassent disparaître leur obsession de la rentabilité à court terme et de gagner plus que leur voisin ... Pour les placements à court terme, il existe des produits de trésorerie !

J'aimerais que notre pays cesse de considérer sans le dire les 30-50 ans comme la seule « force vive », refusant l'accès à l'emploi aux jeunes, diplômés ou non, dès lors qu'ils n'ont pas déjà fait leurs preuves à travers 5 années d'expérience. Ce pays qui refuse tout autant aux plus âgés l'accès aux promotions et aux responsabilités (voire à l'emploi), alors que la variété des profils est, dans toute équipe, non seulement une richesse importante sur le plan humain, mais aussi un gage démontré d'efficacité.

J'aimerais que toutes les formes de solidarité ne soient pas seulement perçues comme un acte de générosité, mais aussi comme le vecteur indispensable de toute cohésion sociale.

J'aimerais que l'on se donne des objectifs ambitieux sur les sujets suivants, et que l'on en instaure des indicateurs fiables d'analyse et de suivi :

La rapidité et l'égalité d'accès aux soins

Le goût et l'acquisition du savoir, du savoir-faire et du savoir-être

Le plaisir au travail (gage d'efficacité comme l'attestent de très sérieuses études) et dans l'activité d'une façon générale

La protection de l'environnement

L'harmonie et la paisibilité de nos quartiers et lieux de vie


Ce ne sont là que quelques pistes et exemples. Il nous appartient à nous tous de construire ce nouveau référentiel de valeurs et de richesses. Bien sûr, tout cela peut paraître utopique. Il n'en est rien. Nous peinons en fait à prendre conscience de notre pouvoir de citoyen, qui revêt plusieurs facettes.

Par exemple :

Nous détenons un vrai pouvoir vis-à-vis des entreprises en tant que consommateur. A en observer leurs actions marketing et publicitaires pour afficher un attachement, réel ou de façade, à l'écologie et au dévelopement durable, elles semblent d'ailleurs l'avoir compris avant nous ... Il en est de même en tant qu'actionnaire individuel : l'attention grandissante qu'elles portent aux fonds d'investissements « éthiques » et « socialement responsables » en est une preuve flagrante !

D'autre part, bien que mesurée et utilisée de façon diverse et discutable, l'opinion publique joue un rôle indéniable dans les medias et demeure prise en compte par nombre de décideurs.

Enfin, nous avons un pouvoir d'électeur et... d'élu.

Oui, d'élu ! Comme le disait Aristote, « le citoyen est tour à tout gouverné et gouvernant ». Il est vrai qu'en France, la classe politique au pouvoir depuis plusieurs décennies a littéralement confisqué au citoyen la possibilité de devenir gouvernant.

Cela ne veut pas dire qu'elle n'existe pas, bien au contraire ! Nous allons précisément nous atteler à lui redonner vie, à travers un premier combat pour l'instauration d'un vrai statut de l'élu (assorti de valeurs éthiques et d'exemplarité) et du non-cumul des mandats.

Je crois profondément en la liberté de l'homme. Je la trouve belle parce qu'elle ouvre la porte à tous les espoirs, à tout le champ des « possibles » que l'on n'imagine pas encore. Elle l'est aussi parce qu'elle rend l'homme responsable de ses actes, de ses choix, et donc d'une part de son destin.

J'aime cette liberté parce qu'elle fait de nous des libres acteurs.


Lionel Lacassagne

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NAGY