vendredi 5 juin 2009

Elections européennes : Paroles de candidats

Bien que la campagne pour les élections européennes ait eu, incontestablement, du mal à démarrer et, n'ait probablement pas été à la hauteur de l'enjeu, il ne faut pas oublier tous ceux qui se seront investit dans les meetings et rencontres et dont l'ambition est de faire progresser la construction et l'idéal européen.

Les libr'acteurs, vous le savez, ont des sensibilités politiques différentes et ont souhaité proposer, (avant le lancement officiel de la campagne) à des candidats issus des différentes listes de répondre à quelques questions (identiques) concernant leur engagement, programme et vision de cette élection

A quelques heures de l'élection, nous publions les interviews de deux candidates qui ont accepté de jouer le jeu.

Nous tenons tout de suite à anticiper les commentaires des internautes qui imagineraient que nous avons laissé la parole à l'unique MODEM. Nous ne pouvons que regretter que des candidats des autres listes n'ait pu ou voulu répondre à notre initiative citoyenne.

Nous vous prions de trouver ci-dessous les deux interviews


Interview de Fabienne Faure, candidate du Mouvement Démocrate aux élections européennes dans le Sud-Est (Tête de liste aux côtés de Jean-Luc Bennahmias)

L'A : Bonjour Fabienne Faure. Vous êtes actuellement conseillère régionale en Rhône-Alpes et conseillère municipale à Ferney-Voltaire, en Haute-Savoie. Si vous êtes élue députée européenne, conserverez-vous vos mandats locaux ?

Fabienne Faure : je serais le cas échéant touchée par le cumul je choisirais de terminer mon mandat d’élue régionale, il ne restera que quelques mois, puis souhaiterais ne conserver que le mandat de députée européenne qui de mon point de vue constitue un « job » à temps plein, nécessitant une disponibilité totale pour assurer la partie « Bruxelles et Strasbourg » avec une spécialisation sur certains dossiers à se répartir entre les élus démocrates et la partie « Sud-Est » pour répondre aux diverses sollicitations des citoyens, associations, élus…il y aussi l’engagement militant MoDem que je ne voudrais pas négliger

L'A : Les sondages prédisent un taux d'abstention élevé lors des élections du 7 juin. Quelles en sont les causes à votre avis ?

Fabienne Faure : la non connaissance des enjeux européens par nos concitoyens entretenue par l’absence –sauf depuis quelques jours- d’information des grands media télé surtout, de certains politiques qui préfèrent que ces questions soient le moins évoquées possible ou qui font porter à « Bruxelles » la responsabilité de décisions qu’elles ont acceptées mais n’ont pas le courage de les défendre en France ; je crois, bien qu’ayant défendu le Traité Constitutionnel que les personnes, majoritaires, qui ont voté contre se disent qu’elles ont été bernées et laissent faire désormais.

Pourtant les français savent que les solutions à la crise qui frappe d’une façon ou d’une autre toutes les familles ne seront qu’européennes mais elles manquent d’éléments précis pour garder espoir, c’est le but du projet européen du MoDem que de contribuer concrètement à les y aider

L'A : Les Français semblent méconnaître l’Europe et leurs députés européens. Que faire selon vous pour améliorer cette situation ?

Fabienne Faure : 72 députés européens / 577 nationaux ; 13 députés pour 16 départements dans le sud-est = Rhône-Alpes-PACA-Corse / 14 députés français dans le seul département du Rhône, vous voyez que la partie n’est pas gagnée…seuls, les députés n’y arriveront pas, il faudra l’appui des chaînes télé, d’internet, de l’ensemble de la « classe » politique nationale, ne plus se contenter de regarder son environnement proche mais avoir plus d’ouverture sur les jardins européens, sur ce que pensent, disent et font les femmes et hommes politiques dans les autres pays de l’Union, valoriser et faire connaître les bonnes pratiques de nos partenaires européens…

L'A : Quels engagements prenez-vous pour rendre compte de votre activité parlementaire ? Par quelles actions concrètes ?

Fabienne Faure : il y a ce qui se fait déjà généralement : bulletin, site internet, présence dans des manifestations, visites sur le terrain, et voyages organisés à Strasbourg ou Bruxelles … mise à disposition d’un collaborateur pour aider à des montages de projets, dossiers, répondre aux questions, sollicitations

Nouveau : je proposerai le cas échéant à mes 12 collègues élus de la circonscription une grande réunion annuelle de débat et présentation des prises de position des uns et des autres sur l’activité parlementaire en cours, en espérant que cela retienne l’attention des media afin que la population en soit informée au mieux.

Merci d'avoir accepté cette interview citoyenne et vous souhaitons bonne chance pour dimanche.


Interview de Rosalie Kerdo

L'A : Bonjour Rosalie Kerdo. Vous êtes actuellement conseillère municipale à Bourg-les-Valences, dans la Drôme. Si vous êtes élue députée européenne, conserverez-vous votre mandat local ?

Rosalie Kerdo : Tout d'abord, merci pour l'intérêt que vous accordez à cette élection européenne et à la candidate que je suis.

Pour répondre plus précisément à votre question, oui je conserverai mon mandat local car il est important pour moi de participer à la vie locale.
De même je suis de ceux qui sont favorable au lien entre l'Europe et les territoires.

L'A : Les sondages prédisent un taux d'abstention élevé lors des élections du 7 juin. Quelles en sont les causes à votre avis ?

Rosalie Kerdo : Si abstention il y'a, ce qui risque fort d'être le cas, c'est cet "éloignement" ressenti et mal vécu par nos concitoyens, avec les instances politiques européennes.
L'Europe doit se rapprocher des citoyens qui la composent. Il n'y a pour l'instant aucune transparence sur les décisions et les modalités de prises de celles-ci par les représentants de l'UE.

L'A : Les Français semblent méconnaître l'Europe et leurs députés européens. Que faire selon vous pour améliorer cette situation ?

Rosalie Kerdo : C'est un peu ce que je viens de dire, oui, il y'a du travail !! La politique européenne doit respecter le principe de souveraineté des peuples européens. Cela implique de rendre des comptes régulièrement, à ces peuples qui sont les véritables détenteurs du pouvoir. Pour le moment, les européens ont le sentiment de subir cette Europe. Dès lors, ils la rendent suspecte de tous les travers!

L'A : Quels engagements prenez-vous pour rendre compte de votre activité parlementaire ? Par quelles actions concrètes ?

Rosalie Kerdo : Pour nous au Modem, l'enjeu est de taille car avec Jean-Luc Bennhamias, notre tête de liste, c'est le combat que nous menons et que nous continuerons de mener : celui d'instituer une Europe plus attentive aux Européens. On a fait au fond l’Europe du marché, de la libre circulation des biens, des hommes, des capitaux ; il faut que l’on fasse une Europe plus solidaire, plus sociale, plus proche des européens et je pense que c’est cela qui nous attend dans les cinq années qui viennent. En tout cas, cela sera notre engagement.

Merci d'avoir accepté cette interview citoyenne et vous souhaitons bonne chance pour dimanche.


Ainsi se termine notre série d'articles consacrés à cette élection et à la construction européennes. Nous aurons vous vous en doutez l'occasion de commenter les résultats du vote dès que ceux ci seront officiels et jusque là : Votez pour qui vous voulez, mais VOTEZ !

Le collectif Libr'acteurs

lundi 1 juin 2009

Elections européennes : allez voter !

A en croire les medias et l'attitude des deux principaux partis politiques de notre pays (désignation des candidats, entrée tardive en campagne,...), les élections européennes ne semblent avoir qu'un faible enjeu.

L'Europe serait lointaine des préoccupations quotidiennes des Français, à commencer par leur emploi et leur niveau de vie.

Pourtant, tout le monde s'accorde à dire que les solutions à la crise morale, économique, financière, sociale et écologique que nous traversons ne peuvent pas être nationales : elles ne peuvent être qu'internationales.

Les réunions historiques du G20, et la volonté de ces 20 pays industriels de plusieurs continents, développés ou en développement, de prendre des décisions communes et d'instaurer une esquisse de gouvernance mondiale le prouvent.

Le sort économique et social de chacun de nous est davantage lié à la politique que nos députés et ministres veulent mener dans les instances internationales, notamment à travers l'Union européenne, que dans les instances nationales et locales.

Savez-vous que 75% des lois françaises dépendent des directives européennes?

Et qui valide les textes législatifs proposés par la Commission européenne ? : Le Conseil des Ministres de l'Union européenne, c'est-à-dire nos ministres, et le Parlement européen, c'est-à-dire les députés que nous allons élire le 7 juin prochain.

Qui a le pouvoir de valider ou rejeter le budget de l'Union européenne ? : Le Parlement. Et, contrairement à la majorité des députés de l'Assemblée nationale, qui ne servent bien souvent que de chambre d'enregistrement des budgets proposés par le Gouvernement, les députés européens votent en leur âme et conscience.

Quelle dépendance pourraient-ils d'ailleurs avoir vis-à-vis du Conseil des Ministres des 27 Etats-membres, dont la Présidence change tous les 6 mois ?

Nous sommes bien loin de nos pratiques nationales... Enfin, les députés européens ont le pouvoir de valider ou non les accords internationaux négociés par la Commission européenne avec nos partenaires et/ou les instances internationales (OMC,...).

Encore une fois, c'est à travers les politiques internationales, et notamment européennes, que chacun de nous peut le mieux défendre ses valeurs et le modèle de société auquel il aspire.

Libr'acteurs a été fondé pour aider chaque citoyen à devenir davantage « acteur de son destin ». Les élections européennes sont sans doute les élections les plus importantes à cet égard. Alors, de grâce, ne vous laissez pas endormir par le discours ambiant et la mobilisation molle de tel ou tel. Le 7 juin 2009, allez voter !

Lionel Lacassagne

mardi 26 mai 2009

Europe, Démocratie et Internet !

A quelques jours du prochain scrutin Européen, la participation à des réunions, l’organisation de groupes de réflexion, ou la simple ballade sur le marché sont particulièrement instructives.

Au moment ou l’Europe des 27 va renouveler son parlement, on se rend compte de l’importance croissante des particularismes locaux.


C’est l’occasion de remettre en lumière un slogan, qui lança les Verts Européens il ya plus de 20 ans " Penser globalement Pour Agir Localement ", peut-être est-ce l’inverse.

Cette Europe que l’on nous propose, toujours plus vaste pour rester accueillante, 27 aujourd’hui, 30 demain, met a mal petit a petit les Etats au profit des régions, qui entendent tirer partie de leurs atouts, et mettre en application quasi systématique le principe de subsidiarité, pour maitriser en immédiate proximité les actions publiques et les finances qui vont avec.

Ce constat nous conduit à évoquer Internet, une nouvelle forme de démocratie, le non cumul des mandats et la vérification des compétences. Il ne s’agit pas d’un inventaire à la PREVERT, mais d’une chaîne dont voici la cohérence.

- Internet, après l’invention de l’écriture d’abord et celle de l’imprimerie ensuite, est la troisième grande conquête de l’humanité. Les 2 premières ont concourues à l’essor et l’amélioration de la démocratie, il doit en être de même pour la troisième.

- Avec l’avènement du Net, il est possible de ne plus lâcher dans la nature, un élu porteur d’un mandat ou de plusieurs, et qui se dit je rendrai compte, au mieux dans 5 ou 6 ans. Il est possible de demander des "reportings" plus périodiques, et de reprendre le mandat s’il n’est pas respecté ou inefficace.

- Il est également possible avant de donner mandat, sur le modèle Américain, de tester les compétences des impétrants.

Nous sommes en effet atterrés, par la légèreté, et l’ignorance de la majeure partie des candidats Eurodéputés, quant aux pouvoirs qui seront les leurs, quant au fonctionnement des institutions Européennes, et surtout quant à la doctrine économique et sociale sous tendue par le traité de Lisbonne

Ce ne sont pas les cours du soir dispensés a la va vite par les partis, qui vont combler ce déficit de connaissances

Vous comprendrez pourquoi nous regrettons une nouvelle fois que les partis, soi-disant démocratiques n’aient pas constitué des listes avec des citoyens neufs, sans autres mandats, et disposant d’une relative expérience.

Si il est un lieur au la VAE (validation des acquits de l’expérience) a tout son sens c’est peut être en politique.

Pensons-y pour les prochaines consultations et ne confondons pas longévité politique et cumul de mandats avec expérience dynamique et féconde.


Richard HASSELMANN

Crédit image
Le Journal du Net

samedi 23 mai 2009

SOS Démocratie en danger !

Au moment ou tous les laboratoires du monde s’attachent à isoler le virus de la grippe, il est un virus qui attaque la démocratie, et qui est tout aussi dangereux : La démagogie et un populisme déviant !

C’est d’autant plus navrant, car dans notre esprit le populisme, est consubstantiel à la démocratie. Le populisme outrancier et déviant est un triste avatar. Le vrai problème et LIBR’ACTEURS, après PROVIDENTIEL ne cesse de le dire : La démocratie a été confisquée.

Confisquée par la pensée unique et par la consanguinité de ceux qui briguent les plus hauts mandats .Une caste qui a exclu la classe populaire du jeu démocratique, alors que c’est par là que passe la vraie dynamique sociale. Nous l’avons déjà dit, déjà écrit, nous sommes le seul pays ou la classe politique est aussi figée, aussi pauvre dans ses voies de recrutement.

La prochaine élection Européenne ne déroge pas a la règle, alors qu’il eut été aisé pour chaque parti, d’ouvrir ses listes a de nouveaux citoyens, a les fermer a tous ceux qui portent déjà des mandats, ou qui sont « en politique » depuis plus de 20 ans. A coup de démagogie, et de cris d’orfraie, une caste se serre les coudes, pour que le citoyen ne s’aperçoive pas que le pouvoir est confisqué et qu’il n’est plus entre les mains de la souveraineté populaire.

Le populisme déviant est celui qui alimente les discours de certains partis extrémistes, c’est celui-là qu’il faut éradiquer, en ne lui donnant pas de grain à moudre. Le vrai populiste est celui qui considère qu’un peuple peut et doit rester maître de son destin, pour protéger des valeurs culturelles et sociales fortes.

La démocratie doit laisser le peuple au centre de sa mécanique. C’est quand il est exclu que le populisme déviant s’engouffre, a qui la faute ?

En ce sens l’élection Européenne est importante. Elle doit être le moment de bien vérifier ce que veut le peuple de France, dans les domaines sensibles que sont les frontières, les services publics, la conscience de la terre, la justice fiscale et sociale, la sécurité intérieure et extérieure.

Nous souhaitons que l’électeur pose les bonnes questions, et recherche lors de la campagne qui s’ouvre les bonnes informations.



Richard HASSELMANN

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Christo Bakalov

lundi 18 mai 2009

Tout est dans tout et réciproquement !!!

"On parle Europe, Europe qui protège", les regards devraient être tournés vers ce bel idéal, a l’intérieur de nos petites frontières, se concocte quelques mauvais coups.

Qui nous protègera des affairistes et lobbyistes en tous genre ?

Au moment, ou le Grand Paris dévoile ses contours et ses ambitions, au moment ou du côté de Saclay les terres commencent à flamber, et au moment ou les Maires risquent de se voir dé potentialiser, en matière d’occupation des sols que croyez vous qu’il arrive ?

En haut lieu, on vient de prendre conscience d’un petit détail, l’avis du public (par le biais d’une mise a enquête public) risque de gêner aux entournures quelques belles petites opérations de bétonnage. Qu’a cela ne tienne, on va changer tout cela, et modifier la Loi BOUCHARDEAU de 1983.

Cette loi qui vise a protégé l’environnement, et qui dans un autre temps nous permis de faire échouer le projet dit du Barrage de la Borie (Cévennes), gêne car les seuils de déclenchement de l’enquête sont bas, trop bas. Ils sont bas si l’on espère passer en force ici, ou là, mais ils sont déjà trop haut au moment ou le Centre d'Analyse Stratégique (CAS) publie un rapport remarquable sur "L’approche économique de la biodiversité et les services liés aux écosystèmes".

Formidable analyse qui montre, ce que nous savions, qu’une prairie, ou une forêt ont une valeur économique, dans ce qu’elles apportent aux loisirs, à la santé, a la captation du carbone entre autre. Cette affaire est à suivre, car tout est lié, et il est hors de question de tout sacrifier à la crise, à la relance et aux différents lobbies.

Nous voulons croire, que le Ministre de l’Environnement fera barrage, sans quoi son Grenelle est à classer. Nous voulons croire que l’Assemblée Nationale et le Sénat, qui représentent le peuple verront l’incongruité de cette proposition.

A défaut cela serait un nouveau signe alarmant de la dégradation de la démocratie en ce pays.

Nous savons par ailleurs qu’avec France Environnement, tous les défenseurs de la nature, vont rester vigilants. Il y va tout simplement du sens profond du développement durable.

Merci de vous pencher sur cette question et de relayer cet appel a une veille rigoureuse.



Richard HASSELMANN

Dessin de Daumier

mercredi 13 mai 2009

Réforme de la PAC : L'occasion de promouvoir l'Europe solidaire

En 2013, l'Union européenne mettra en oeuvre la 4ème réforme de la PAC (Politique agricole commune). 5 ans se sont écoulés depuis la réforme de 2003, qui visait principalement à rapprocher l'agriculture européenne des standards de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Nous disposons de 5 ans pour concevoir la nouvelle réforme. 5 ans durant lesquels les députés européens auront leur rôle à jouer.

Cette réforme de la PAC est une extraordinaire occasion de promouvoir l'Europe solidaire, à travers la mise en oeuvre d'une vraie politique, portée par une vraie vision, des valeurs et un projet.

Pour quelles raisons ?

Tout d'abord, parce que la PAC, c'est tout un symbole : c'est la première initiative supra-nationale conçue et mise en oeuvre par les 6 pays fondateurs de l'Union européenne, à travers la création, en 1962, d'un fonds commun de ressources : le FEOGA

D'autre part, à l'origine, la PAC s'est fixée 3 objectifs véritablement politiques :

- l'indépendance alimentaire
- la stabilité des marchés
- la garantie de prix raisonnables pour les agriculteurs et les consommateurs.


Les grandes lignes du budget européen 2008, en milliards d'euros et en %
Source et Copyright Alternatives Internationales

Pour y parvenir, outre l'instauration d'une solidarité financière avec le FEOGA, 2 principes forts ont été institués : Un marché unique avec des prix uniques, et la préférence communautaire

Ceci dans un contexte d'après-guerre, avec l'idée de garantir aux agriculteurs, qui représentaient à l'époque un tiers de la population active, un revenu correct. L'objectif de l'autosuffisance alimentaire a été atteint et dépassé dès 1973. Dans les années 70 et 80, les excédents de production ont généré des coûts de plus en plus élevés, accentués par une tendance structurelle de baisse des prix des marchés agricoles internationaux. Critiquée alors de l'intérieur (par les pays peu bénéficiaires) et de l'extérieur (par les Etats-Unis et les pays du Sud pour protectionnisme et concurrence déloyale), la PAC a dû se réformer successivement en 1992, 1999 et 2003.

La question de fond que je pose est la suivante : A quelle orientation politique va correspondre la réforme de 2013 ?

La tendance actuelle est de se conformer progressivement aux règles de l'OMC, supprimant de fait le sens même d'une politique agricole commune. Il s'agit d'un choix politique : celui d'un modèle réduisant l'agriculture à un marché de produits que l'on achète, que l'on transforme, que l'on vend, que l'on consomme.

Il existe un autre choix politique : celui qui consiste à penser aux 850 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde, dont 75% habitent en milieu rural et ne parviennent pas à vivre de leur agriculture ; celui qui consiste à refuser que 25% des agriculteurs français vivent en-dessous du seuil de pauvreté ; celui qui consiste à penser que les modes de production et d'échanges agricoles peuvent être conçus non pas à des seules fins de commerce rentable mais pour apporter des réponses aux défis alimentaires, écologiques, de santé, d'emploi et de qualité de vie.

Comment mettre en oeuvre ce nouveau modèle agricole ?

Voici quelques pistes et idées :

- Instaurer un marché communautaire à prix garanti propre aux pays du Sud, notamment ceux dont la population souffre le plus de la faim. Il s'agirait en fait de reproduire la PAC originelle au sein de ces pays, dont les pratiques agricoles seraient relativement homogènes entre elles.
- Développer l'agriculture biologique et de proximité, et l'imposer dans les cantines des écoles et des restaurants collectifs des administrations et des collectivités locales.
- Promouvoir les fruits et légumes de saison.
- Organiser les échanges en vue de réduire au maximum les transports.
- Relocaliser des activités et des zones de vie en milieu rural. - Assurer une meilleure répartition des aides et des richesses, et adosser progressivement les revenus agricoles à l'utilité et la valeur de la production agricole pour la société, plutôt que de rendre les agriculteurs dépendants des subventions.

Oui, la réforme de la PAC est bien l'occasion pour l'Union européenne d'instaurer de façon concrète un nouveau modèle de société, et de promouvoir la valeur "solidarité", si belle et si européenne, tant à l'intérieur de l'UE que sur la planète "monde".


Lionel Lacassagne

lundi 11 mai 2009

EUROPE : Quelques repères

L’un de nos lecteurs, nous demande de l’éclairer sur les partis à l’échelle de l’Europe et quels sont les grands agrégats.

Question pertinente, et qui commande quelques précisions préalables, sur le vocabulaire et les institutions.

TRAITE ou CONSTITUTION ?

Soyons clair, bien que conférant la personnalité juridique à L’Europe, lui permettant ainsi de signer « es qualité » des accords internationaux, nous n’avons toujours pas de constitution. Une constitution s’applique à un pays, elle doit être approuvée par le peuple. Parler de Constitution est un abus de langage, un peu comme le "Canada Dry" !

EUROPE QUELS POUVOIRS ?

- Exclusifs quand il s’agit de concurrence, de douanes, de commerce, ou de monnaie. On notera avec intérêt que ces compétences sont de nature à impacter notre quotidien. Sachez aussi qu’en ces domaines, le principe de subsidiarité ne joue pas et c’est, à notre sens grave et dommage !

- Partagés, cela veut dire que dés l’instant ou l’Europe n’a pas réglementé, les Etats restent maîtres. Cela touche l’essentiel et notamment l’environnement, l’agriculture ou l’énergie.

- Supplétifs, L’Europe intervient en appui des politiques nationales, par le biais de fonds dédiés .L’exemple le plus connu est le programme ERASMUS, sur la politique d’échanges des étudiants.

COMMISSION EUROPEENNE.

Le vrai moteur, ramené à 18 commissaires en 2014, elle sera le reflet géographique et démographique de l’Union. Cette commission qui a les pleins pouvoirs sur les actes législatifs Européens, est composée de commissaires désignés par les états. Dés qu’ils sont nommés ces derniers ne représentent plus leur pays, dont ils sont en théorie totalement indépendants.

Le PRESIDENT de la COMMISSION.

Vaste débat, beaucoup se verraient bien demain Président de l’Europe, élu au suffrage universel, nous en sommes loin. Dans l’instant, le Président, sera un candidat proposé par le Conseil Européen, au vu du résultat des élections Européennes.Il sera élu par le parlement Européen à la majorité simple, et non plus simplement validé.

D’où l’intérêt de voir les forces en présence au niveau Européen.

Les PARTIS.

- Le PS autour de Martine AUBRY a réuni les Partis socialistes de 27 qui se regroupent au sein du PSE (Parti socialiste Européen).

- L’UMP, le NC sont au sein du PPE (Parti Populaire Européen)

- Le MODEM, est à retrouver dans le PDE (parti démocrate Européen).

- Si vous cherchez les éventuels élus du PCF et peut être messieurs Besancenot et Mélenchon, vous devriez les retrouver dans le PGE (Parti de la Gauche Européenne).

- Les VERTS, sans surprise adhérent au Parti VERT EUROPEEN.

Tous ces blocs, ont des revendications fortes, dans des domaines différents, il est bon de le savoir.

Encore une précision de terminologie, ne confondez, comme souvent, pas le Conseil de l’Europe de Strasbourg avec le Conseil Européen (ou conseil des Ministres).

Le premier est une instance internationale, hors Union qui traite de l’éducation, de la culture et des droits de l’homme.
Le second, instance de l’Union regroupe des chefs de gouvernement des 27, le Président de la commission et le Ministre Européen des affaires étrangères (Javier SOLANA).


Bonne lecture, posez vos questions, si vous le souhaitez, nous tâcherons d’y répondre.



Richard HASSELMANN


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Europarlement

jeudi 7 mai 2009

Le renard sort du poulailler

Ce mois est consacré à l’Europe, observée à l’aune de l’actualité.

L’actualité c’est une nouvelle que d’aucun auront noté : La crise de l’acier conduit le Clan MITTAL, à réduire la voilure et à se faire plus petit au sein d’ARCELOR.

Avec beaucoup, nous avions, à l’époque regretté, que l’Europe libérale et impuissante, après de dépeçage de PECHINEY, laisse, sous prétexte de libéralisme angélique, le "renard entrer dans le poulailler"

D’autant plus regrettable, que l’acier avec la CECA (Communauté Européenne Charbon acier), comme l’énergie atomique (EURATOME), est la base de la volonté de construction Européenne. Cela a été ressenti par beaucoup comme un échec cinglant de la France et avec elle de l’Europe "tigre de papier"

Le renard MITTAL, sort la queue entre les jambes, trop gourmand, et laisse la porte ouverte ...

Cette porte ouverte serait une l’occasion pour la France, via son Fonds spécial d’investissement, via la Caisse des dépôts, de lancer une OPA sur Arcelor, pour reprendre la main sur un secteur stratégique premier.

La France mais peut être aussi l’Europe, via le FEDER (Fonds européen de développement), une Europe qui deviendrait collectivement propriétaire d’un secteur industriel, relocalisant ainsi emplois et stratégie.

Voilà ce que nous attendons de l’Europe, une action concrète et palpable, visible et générant un impact psychologique fort. Avouez que c’est plus parlant que les contorsions qui entourent les sauvetages de DEXIA ou de FORTIS.

Formulons le vœu que cette modeste contribution, fruit d’un échange de travail au sein de LIBR’ACTEURS, effleure le cortex de nos gouvernants.


Richard HASSELMANN

mardi 5 mai 2009

Qui trop embrasse mal étreint !!

Le 7 juin prochain nous espérons qu’un nombre significatif de citoyen usera de son droit de vote, pour porter a Strasbourg des Eurodéputés compétents, et disponibles, car ne portant pas d’autres mandats.

Modestement, nous allons essayer de donner ici notre sentiment, et de cerner les questions qui se posent et qu’il faudra poser.

L’EUROPE est une vieille idée, et dés 1848 Victor HUGO parlaient d’Etats-Unis d’Europe. Les fondateurs étaient 6 en 1957 (traité de Rome du 25. mars 957), mais par un " Prompt renfort", nous sommes à ce jour 27.

Nous regrettons cette inflation et cette accélération de l’histoire que rien ne justifie.


Jugez-en !

Héritière de la CECA (Communauté Européenne Charbon Acier), après l’échec de la CED (Communauté Européenne de Défense) l’Europe de Rome est une Communauté Economique (CEE) et une Communauté Européenne de l’Energie Atomique, EURATOM pour les intimes.

Tout est dit, économique et énergie, entre 6 pays, proches, imbriqués et partageant culture et histoire.

C’est tellement vrai, qu’après avoir donné du temps au temps, le 1er juillet 1968, on passe à une autre étape, la suppression des barrières douanières entre les 6, et un droit de douane commun a l’extérieur des frontières de la CEE. En 1985 ces mêmes 6 signent les accords de SCHENGEN, pour la libre circulation des personnes et donc la fin des frontières.

Autant de marques non équivoque d’un véritable "Affectio Societatis" entre les 6, une volonté d’ avancer ensemble, sur la base d’un projet d’entreprise cohérent.

Si l’on peut concevoir l’entrée en 1973 de l’Irlande, du Danemark et du Royaume Uni, celle en 1981 de la Grèce, en 86 du Portugal et de l’Espagne et en 1995 de l’Autriche, la Suède et la Finlande, on est en droit de rester sceptique sur le paquet entrant de 2004 complèté en 2007 par la Roumanie et la Bulgarie.

La belle idée initiale a été sacrifiée, notamment avec la chute du bloc communiste, à l’appétit hégémonique et idéologique occidental. Le récent retour de la France au sein de l’OTAN parachève la démonstration.

Or l’Europe de Monet, Schuman et Cassin, c’était autre chose !

Au lieu de réduire le scrutin du 7 juin a un combat franco-français, essayons ici de poser les bonnes questions.

A l’origine, l’idée était un espace géographique cohérent et totalement intégré, sans frontière, harmonieux sur le plan social, économique et dans sa vision du monde. Un espace qui aurait pu élire son Président, et qui voulait une monnaie unique.

Est-ce réaliste a 27, et peut être demain à plus de 30, car outre la Croatie et la Turquie en salle d’attente depuis 2005, rien ne permet de dire que la Serbie et la Bosnie sont a ignorer !

Poser la question, à l’aune de l’ambition des fondateurs de l’Europe c’est y répondre !


Richard HASSELMANN

mercredi 29 avril 2009

Europe, Europe, ...

Durant tout le mois de Mai et jusqu’au 7 juin prochain, LIBR’ACTEURS centre sa communication et ses actions sur l’Europe.

L’enjeu est de taille et nous formons le vœu que lors de ce scrutin ce ne soit pas l’abstention qui gagne, mais les listes menées par des candidats NON CUMULARDS, et porteurs de vraies visions quelle que soit la coloration politique. A défaut nous regrettons que le vote blanc ne soit pas pris en compte, il aurait ici toute sa signification !

Dans l’instant un peu d’histoire car, on s’y perd vite et je crois que Montesquieu disait dans "L’esprit des lois" , "il n’y a de démocratie et de gouvernement possible, qu’avec un peuple informé et éduqué" !!!

Le traité constitutionnel de Rome du 29 octobre 2004 déclaré compatible avec notre constitution par le Conseil Constitutionnel (décision du 19 novembre 2004) a débouché sur un rejet par 54,67% des suffrages exprimés lors du référendum du 29 mai 2005. Déception légitime, des conventionnels, menés par Valéry Giscard d’Estaing, et d’une délégation française, ou siégeait, comme commissaire européen Monsieur Barnier.

En dépit de ce rejet, lié au fonds et à la forme du document, en dépit des assertions du Président de la République, à la suite des accords de Lisbonne, tout se passe comme si !

Tout ce passe comme si ... Une majorité de citoyens français allait donner un mandat clair aux futurs Eurodéputés. Il n’en est rien, et nous souhaitons que chaque réunion lors de la campagne qui s’ouvre soit l’occasion de poser les vraies questions.

- Quid d’une Europe avec des frontières définitives, claires et précises. Il est temps de mettre fin à une baudruche extensible, au gré des envies et des attirances ?

Géographie et culture doivent être la charpente de l’Europe. Cela fait de la Turquie non pas un Etat candidat à l’accession, mais un Etat associé. La culture Européenne, sa spécificité historique ne peuvent être sacrifiée à l’économie.

Osons dire clairement que l’EUROPE a échoué :

- Au plan économique car ce formidable marché intégré, ayant une taille critique suffisante, est inféodé via l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), à l’espace mondial. Une préférence européenne cela a un sens, une préférence mondiale est un non sens !

- Au plan culturel, car ce "Babel" idéologique et religieux prive l’espace Européen de toute identité.

- Quid de la civilisation gréco-romaine, de l’Habeas Corpus ou de la Déclaration des droits de l’homme.


- Au plan social, car l’espace Shengen, ouvert à tous vents, génère une insécurité démographique et sociale, terreau des pires réflexes

Osons enfin dire que nous tenons à nos services publics, à notre laïcité, au rejet de tous les communautarismes, comme nous croyons en la puissance de notre modèle éducatif.

Il faut donc poser la Question : "Peut-on confier à une instance supra nationale en mal d’identité et de contours, le pouvoir d’édicter, des lois supérieures à nos cadres nationaux, alors que 10 électeurs français, valent 1 électeur Maltais ou luxembourgeois ?"


Richard Hasselmann

Crédit images
L'Europe vue par des dessinateurs des pays d' Europe

mercredi 22 avril 2009

Bonneteau !

Pour les plus jeunes, rappelons que le bonneteau est un jeu de hasard, ou supposé tel, où le "bonneteur" escamote l’as (avec 3 cartes), ou le dé (avec 3 gobelets) devant le gogo, qui mise.

Le bonneteur, joueur de bonneteau, est assimilé au "bonimenteur", mais aussi au tricheur ou au filou, si l’on se réfère au dictionnaire.

Vous allez rire (jaune) c’est ce que m’inspire le taux du livret A ramené a 1,75% aux motifs d’une inflation ramenée a moins de 1% et à l’indexation de la rémunération du livret sur celle-ci.

Pour bien connaître ce domaine, nous sommes ici en filouterie avérée, et face a un mauvais coup porté une nouvelle fois au plus modestes.

En effet s’il est vrai, que quasiment tous les français ont un livret, qui n’est plus uniquement "Ecureuil," il est tout aussi vrai que pour les plus modestes c’est la seule épargne.

C’est la seule épargne, car ils n’en connaissent pas d’autres, parce qu’elle est disponible, et qu’elle est vantée comme la plus sure. Pour les plus fortunés, cette épargne est plus une tradition qu’une stratégie, l’essentiel est ailleurs, dans l’investissement défiscalisé, qui refleurit ici ou là, on va y revenir.

Il me revient que dans les années ou l’inflation était a 2 chiffres, la rémunération du livret A servait généreusement 8%, et les pouvoirs en place se gardaient bien d’indiquer la filouterie, générée par ce type de placement.

Le citoyen lambda comme au bonneteau, a continué à miser, et au moment où il a commencé à comprendre la règle du jeu, du différentiel entre l’intérêt servi et l’inflation, les Ministres intègres changent la règle. Dont acte, mais il y a mieux car tout est lié, dans le même temps, passe une loi (Loi SELLIER) sur l’investissement locatif.

Celle-ci succède aux dispositifs "Méhaignerie", "Besson", "Borloo," "Borloo populaire et de Robien recentré" etc ... qui n’accordaient qu’une défiscalisation au niveau des seuls revenus fonciers.

La nouvelle loi, fait mieux, beaucoup mieux, pour ceux a qui il reste de l’épargne en plus du Livret A. En effet si vous investissez, dans du locatif neuf, aux motifs qu’il relancer le logement et le lobby du bâtiment, la défiscalisation en forme de crédit d’impôt impacte directement le montant de l’impôt à régler.

Nous ne pouvons laisser cela en l’état, il faut aller au bout de la logique.

OK, pour ce nouvel avantage aux plus fortunés, mais à 2 conditions :

- Les loyers doivent être plafonnés à des niveaux acceptables, et contrôlés sévèrement.
- Les accédants a revenus moyens doivent être prioritaires, de manière a ne pas engorger les HLM, qui retrouveraient leur vocation initiale.

Merci, d’y réfléchir et de relayer, car c’est par de petites touches insidieuses comme celles-ci, qu’une politique de faveurs se met en place !!


Richard HASSELMANN

mercredi 15 avril 2009

Elu : Un métier à plein temps !!!

L'actualité politique et surtout parlementaire a fait réagir cette semaine les Librac'teurs.

Nous vous donnons ci-dessous deux contributions concernant le travail des députés et le cumul des mandats qui dans les circonstances actuelles prouve qu'il est le handicap majeur de notre démocratie.


Député : un travail réalisé à temps partiel mais payé à temps plein - Par Lionel Lacassagne

Ce jeudi 9 avril, seuls 36 députés sur 577 ont pris part au vote de la loi Hadopi concernant le téléchargement sur internet. Ce projet de loi a pourtant fait couler beaucoup d'encre, et suscité maints débats et commentaires dans l'opinion et les media.

Que penseraient donc nos députés si le taux d'abstention s'élevait à 94% lors des prochaines élections législatives ? Sans doute que les citoyens les déconsidèrent et les ignorent, qu'ils ne reconnaissent pas leur rôle ni leur importance. C'est exactement ce que les citoyens sont en droit de penser en voyant 94% des députés absents de l'Assemblée nationale au moment du vote d'une loi.

Et cet exemple n'a rien d'exceptionnel : l'absentéisme des députés est un fait avéré et régulier, maintes fois dénoncé.


La principale cause de ce manquement à ses devoirs de parlementaire est bien connue : c'est le cumul des mandats, indusant de fait un travail à temps partiel. A l'heure où les revenus et parachutes dorés des dirigeants de certaines grandes entreprises sont unanimement décriés, ce travail à temps partiel de nos députés me semble d'autant plus choquant. Car les indemnités parlementaires sont, elles, payées par le contribuable, et versées pour réaliser un travail qui, compte tenu des missions et des responsabilités d'un député, ne peut être correctement effectué qu'à plein temps.

S'y ajoute le parachute doré que nos députés se sont auto-octroyés en 2007 sous l'égide de Jean-Louis Debré : 6952 euros par mois pendant 5 ans et une indemnité de 1390 euros par mois à vie. Il paraît que la crise actuelle redonne au politique ses lettres de noblesse. Encore faut-il qu'il témoigne d'une véritable noblesse d'esprit en montrant l'exemple...


Full time job !!! - Par Richard HASSELMANN

Le monde est petit, et nous allons finir par faire entendre raison, au plus grand nombre. Libr'acteurs sans relâche, avec pondération et lucidité enfonce le clou. La majeure partie de ce qui arrive à notre pays est lié, a notre particularisme démocratique :

Le CUMUL DES MANDATS, LA LONGEVITE POLITIQUE et la LOURDEUR de NOS INSTITUTIONS TERRITORIALES.

Il se trouve que cette semaine, l’actualité apporte de l’eau a notre moulin. Le rejet de la loi HADOPI, en raison de l’absence des députés UMP en séance est un premier signe. Rémunérés comme ils le sont, sur des thèmes comme celui-là, et dans le contexte économique et social que nous connaissons, on est en droit d’attendre plus de sérieux.

Ou étaient ces joyeux drilles, lors d’une séance de l’assemblée, au golf, à la pêche ?, que nenni. Nous en avons questionné certains, ils siégeaient ailleurs, et ils vous disent cela sans rire et en toute candeur.

Dans la même veine, le dernier numéro de du magazine Challenges à mettre entre toutes les mains, à commenter en public avec un titre "Ces élus qui nous coutent cher".

Libr'acteurs qui travaille la question depuis de longues années n’apprend rien, mais nous formons le vœu de voir grossir la cohorte des citoyens lucides. Ces citoyens qui comme nous, n’attendaient rien de ce pauvre Edouard BALLADUR, mentor du Président, et comme tel installé à la tête d’une commission, dont il importait de juguler les conclusions.

Non seulement la France admet le cumul des mandats, mais avec 1 élu pour 185 habitants, nous sommes les leaders européens .C’est vous dire le nombre de mandats, disponibles, les vrais talents, les vraies convictions peuvent y trouver matière sans avoir besoin de cumuler .Au moins on saura qui fait quoi !

Cette semaine enfin, dans son N°3014 du 9 Avril l’Express publie une interview de Gérard ONESTA, vice Président des Verts au Parlement Européen : "Eurodéputé, un full-time job" On ne peut dire mieux. Cet élu à Strasbourg depuis 20 ans dit très clairement que le mandat d’Eurodéputé est exclusif de tous autres.

Il dit aussi que pour nos voisins siéger à Strasbourg est essentiel, et qu’ils jugent la France inconséquente.

- La France qui envoie a Strasbourg des cumulards de passage qui attendent des jours meilleurs.
- La France qui va élire des Eurodéputés, sans expertise, promus par l’appareil partisan, et qui ne pratiquent que la langue de Molière.

- La France qui continue à nier l’Europe, entité qui conditionne 75% des textes examinés au parlement national, et qu’il serait judicieux de piloter en amont : à Strasbourg et a Bruxelles

EURODEPUTE un FULL-TIME JOB : CQFD !

lundi 13 avril 2009

Gaspillage !

Une nouvelle semaine qui apporte son lot, de difficultés et d’informations de nature a justifier billets et "coups de gueule"

LIBR’ACTEURS, par le biais de ses animateurs, investis dans certains mouvements politiques, se révèle être un capteur premier du climat démocratique de ce pays. A quelques mois des Européennes, nous aurions pu vous parler, de la constitution des listes, au P.S., à l’UMP ou au MODEM, révélant la conception de la démocratie interne dans ces "beaux appareils".

Nous aurions pu évoquer cette tendance à séquestrer des patrons, particularisme "franchouillard"

Ce " Boss jacking" trahit un amalgame pernicieux. Tous les patrons ne sont pas à traiter de la même manière. Nous en connaissons d’admirables, les plus nombreux, ceux des Petites et Moyennes Entreprises, en proximité, qui ne se cachent pas dans l’anonymat de la bourse et des Conseils d’administrations amis.

Nous aurions pu dire quelques mots sur une première mondiale, le déficit annoncé de la Caisse des Dépôts et Consignations. Cela devrait attirer l’attention sur le rôle exact et sur les fonds manipulés par cet établissement "SUI GENERIS", unique en son genre, mais rattrapé par l’inconséquence des pouvoirs publics.

Pour faire un brin de politique "politicienne" nous aurions pu faire remarquer au lecteur, que le parti du Président, va finir par être plus à gauche que ce pauvre Monsieur BESANCENOT. Stigmatisant ici les patrons voyous, prônant une relecture des écarts de salaires, c’est à se demander, par quels soutiens relationnels, financiers et sociologiques le pouvoir en place est arrivé là.

Les vrais Gaullistes, CAPITAN, CHABAN et d’autres doivent se retourner dans leurs tombes car eux, étaient démocrates et sociaux, il suffisait de respecter ces fondamentaux !!

Tout cela mériterait des développements, mais une nouvelle fois, le NON CUMUL DES MANDATS, LE NECESSAIRE STATUT DE L’ELU, et la FIN DE LA LONGEVITE POLITIQUE, fait directement ou indirectement l’actualité, et explique ce qui précède.

Nous voulons parler de la hausse de la fiscalité locale qui va impacter sévèrement le pouvoir d’achat des ménages, et qui résulte de l’incurie de notre organisation démocratique, génératrice de gaspillage du denier public. Nous devons impérativement, ne pas laisser enterrer la réforme des institutions, par le jeu de la connivence, tous partis confondus entre des élus, qui montés dans l’assiette au beurre, se serre les coudes pour ne pas en tomber.

- Nous exigeons, le non cumul de certains mandats, pour qu’un élu, porteur d’un pouvoir exécutif, ordonnateur de dépenses publiques soit clairement identifié par le citoyen.
- Nous demandons que les grandes fonctions, financées par le denier public, soient confiées à une seule et même collectivité.
- Nous demandons enfin que l’intercommunalité ne soit pas le lieu de tous les anonymats, et que ses élus soient également soumis au suffrage universel.

Est-ce trop demander ?


Richard HASSELMANN

mercredi 8 avril 2009

Libr'acteurs et l'Europe

A la suite de réunions, et au moment ou les partis politiques commencent à entrer en campagne, certains adhérents ou sympathisants, nous demandent quelle est notre position.

En premier lieu nous estimons que le mode de scrutin, à partir de listes, proportionnelles à un tour est une hérésie en regard des enjeux.

Au niveau de l’Europe, il nous semble que chaque pays doit envoyer a Strasbourg, une équipe soudée et homogène, et non pas une "armée mexicaine" balkanisée par des clivages franco-français.

Nous appelons de nos vœux une modification du scrutin, sur la base de listes nationales avec une dose de proportionnelle et sur 2 tours. Cela posé Nous ne reviendrons pas sur la charte de LIBR’ACTEURS, qui édicte notre position et hiérarchise nos priorités sociétales.

Nous réaffirmons que : Le non cumul des mandats, la conviction, l’expertise et la disponibilité, sont indispensables, pour les Euro députés, en regard des enjeux. Quel mandat voulons-nous donner à l’ équipe qui fera entendre la voix de la France à Bruxelles et à Strasbourg, et quels thèmes nous paraissent devoir être mis en exergue.

L’Europe, pour un citoyen acteur de son destin ce doit être :

- Un espace cohérent sur les fondements et critères qui sont ceux du droit des minorités. Cela implique une relecture des frontières d’une Europe qui, qui ne doit pas viser au gigantisme mais a la cohérence, culturelle, économique et sociale. La proximité, la simplicité et la subsidiarité restent primordiales si l’on veut que le citoyen comprenne et accepte cette entité supranationale.

- Un espace ou la place de certains services publics est reconnues comme incontestable, au même titre que des services d’intérêts généraux , ainsi que les modèles économiques qui les portent.

- Un espace ou l’on a la même définition du développement durable, ce qui implique, une politique de la petite enfance et de la mère, une volonté de réaffirmer le "Zeguisme"(zéro growth ) époque ou avec Théodore MONOD ou René DUMONT, déjà, nous nous posions la question des ressources naturelles, de la conscience de la terre, a poser en loi fondamentale pour l’Europe.

- Un espace qui encourage la finance et la "fiscalité VERTE". Ce sont là 2 instruments à forger pour un enjeu d’avenir. C’est la question de ce qui doit être mesuré, comme Aristote qui cherchait le meilleur des ETATS, pour permettre "la bonne vie"

Voilà les axes, complétés par un effort de pédagogie et de transparence et un coup de projecteur sur la cohérence en matière de géopolitique.

En résumé les LIBR’ACTEURS appellent de leurs vœux : Une Europe qui "PENSE ET QUI DEPENSE" pour nos enfants et petits enfants. A rapprocher du modèle scandinave et à la notion re-calibrée de "l’Etat Providence"



Richard HASSELMANN

vendredi 3 avril 2009

Le pot de confiture

Depuis que "Providentielle", puis LIBR’ACTEURS prennent des positions sur ce blog, certains visiteurs, anonymes ou à "pseudo" viennent nous reprocher, d’en vouloir aux retraités, de faire un amalgame entre le bon travailleur et le vilain capitaliste, en un mot de regarder l’homme pour ce qu’il est : Un individualiste forcené, qu’il convient d’éduquer et au quel il faut fixer des limites, et proposer des sanctions.

Une fois que l’on admet cela, on met tout en œuvre pour éduquer, pour donner des clés de lecture, pour gommer les handicaps sociaux, pour définir collectivement les mesures les plus justes et les plus grands dénominateurs communs. On s’attache à bien situer les responsabilités en regard des mandats confiés.

On ne fait pas comme Messieurs DARCOS et SANTINI, qui viennent de faire disparaître des concours de la fonction publique, l’épreuve de culture générale, aux motifs qu’elle pénalisait les candidats issus des milieux dits défavorisés.

Au lieu de mener dés le préélémentaire une politique ambitieuse de soutien et de mise à niveau, on préfère baisser l’exigence, prenant ainsi le risque de détricoter, un des éléments forts de l’unité et de l’entité nationale : son histoire, sa culture, sa "FRENCH WAY OF LIFE"

Tous ces bons sentiments, sont à rapprocher de ces pauvres oligarques russes, désormais milliardaires foudroyés par la tourmente financière. Voilà de charmants "Apparatchiks" qui prônaient un communisme, pur, tant qu’ils ne pouvaient avoir accès au POT de CONFITURE. Dés que cela a été possible la nature humaine a repris le dessus, pour un enrichissement individuel, l’homme étant ce qu’il est.

L’actualité fournit en France d’autres savoureux exemples, de l’impérieuse nécessité de doter la société de corps de contrôle puissants et indépendants.

- La polémique sur le pantouflage de Monsieur PEROL, relève de ce même attrait pour le pot de confiture.
- Qu’il s’agisse là du fait du Prince c’est évident, mais est-ce le premier ?
- Qu’il s’agisse là d’un mensonge d’Etat c’est patent, mais est-ce le premier ?
- Qu’il s’agisse là d’un coup de pied au C.. des juristes de tout poil, est-ce grave ?

Il y a mieux, cette affaire foule au pied, la morale. On met en avant la compétence d’un Enarque, Inspecteur général des finances, il nous semble qu’en son temps le Crédit Lyonnais, avait été aussi piloté par un Inspecteur des finances compétent. En fait c’est l’occasion de s’interroger simplement sans acrimonie, ni jalousie sur l’impact de l’ENA, et de la pensée unique sur nos gouvernements successifs, pour dire c’est assez.

Le haut fonctionnaire issu du moule, analyse bien, préconise bien, et il vient un moment ou il se pique de politique, pour briguer un mandat ou devenir Ministre a la place du Ministre.

Il devient politique, mais garde le seul mode de fonctionnement qu’il connait, incompatible avec une conviction. Cette conviction fruit de la sensibilité, de ce sens de l’autre, de cette faculté à ne pas tout vouloir normer, pour des grilles de lecture standardisées.

Le pot de confiture du politique et des avantages attachés attire le SERVITEUR de l’ETAT, cela ne suffit pas à en faire un DIRIGEANT de l’ETAT !


Richard HASSELMANN

Crédit montage
Le blog de Dédalus
"L'authenticité se lit sur mon visage (...) personne ne m'a pris le doigt dans le pot de confiture du mensonge" (Nicolas Sarkozy, conférence de presse du 8 janvier 2008)

mercredi 1 avril 2009

A conseil, conseil ½  !!!

Dans le cadre de notre réflexion sur le fonctionnement de notre démocratie et de nos institutions, nous menons des analyses comparatives avec nos principaux partenaires de l’OCDE, et nous inventorions les instruments dont dispose le pays pour contrôler et éclairer les décideurs.

Le lecteur comprendra dés lors l’importance que l’on attache aux productions de la COUR DES COMPTES et aux activités de la myriade de Conseils qui gravitent ici ou là.

Pour avoir travaillé dans une autre vie sur la fiscalité, sur l’impact de l’impôt juste ou neutre, et sur l’ensemble des composantes de la fiscalité locale, nous avons lu avec intérêt le rapport du Conseil des Prélèvements obligatoires.

Sans entrer dans le détail, 2 aspects posent question :

- Le bouclier fiscal permet dans certains cas d’être exonérés de l’ISF (Impôt de solidarité sur la fortune) et …..Des impôts locaux type taxe d’habitation ou taxe foncière. Quand on sait que ces 2 impôts financent les collectivités locales et que les dégrèvements pèsent sur le budget de l’Etat, on reste dubitatif.

- A ce premier constat s’en ajoute un autre, la non révision, pour ne pas dire le caractère hautement folklorique, de la fixation de l’assiette du foncier à savoir les bases cadastrales.

On a ici des disparités inacceptables entre citoyens, et souvent au détriment des moins aisés.

Mais ce bouclier fiscal, comme d’autres mesures viennent surtout priver l’ETAT de recettes, et par voie de conséquence participe au creusement de notre déficit et de notre dette collective.

Que le lecteur retienne quelques chiffres, qu’il y réfléchisse et partage sa réflexion dans son entourage immédiat.

Sur le rythme actuel, de notre déficit, nous aurons du seul fait de notre dette consommé le déficit accordé par le critère de MAASTRICHT soit 3% du PIB. Cela veut dire qu’il faut, que la gestion courante soit équilibrée et donc que les budgets à partir de 2010 soient particulièrement vertueux.

Cela passe par :

- Une réduction des dépenses publiques,
- Une reprise des avantages trop vite consentis aux plus aisés et à certaines entreprises,
- La sélection des engagements des deniers publics, sur les seuls domaines prioritaires que sont la santé, l’éducation et la recherche, et la sécurité intérieure et extérieure.

C’est dire si la tâche va être ardue, compte tenu des égoïsmes et corporatismes dont notre pays regorge !


Richard HASSELMANN

lundi 30 mars 2009

SMITH, WEBER et consorts !

Une nouvelle semaine qui s’achève, nous aurions pu évoquer le procès COLONNA, l’affaire PEROL, le nouveau fichier HERISSON, ou les multiples sortie hors et dans nos frontières du Président de la République.

En fait comme beaucoup nous sommes happés par les vociférations qui accompagnent stock- options, Bonus, et autres menus avantages.

Fidèle a sa ligne et a son crédo, LIBR’ACTEURS appréhende cette question de manière plus globale, et en cela COLONNA, PEROL ou HERISSON relèvent de la même approche : Le sens moral, l’éthique, le tact et la mesure.

Nous avons déjà écrit sur le libéralisme cher Adam SMITH, nous avons également éclairé l’aspect moralisateur de WEBER, nous n’y reviendrons pas. Mais contrairement a beaucoup, dont DSK jeudi sur France 2, nous sommes plus exigeants.

Il est hors de question de dire, « Quand l’entreprise marche bien il est normal que ses dirigeants soient récompensés, mais quand cela va mal, et qu’elle fait appel aux deniers du contribuable, ces « gâteries » sont insupportables »

NON, Messieurs, NON car « les mouches ont changé d’âne » Cette crise globale révèle l’inconduite et l’outrance de gens qui sous couvert de libéralisme, sont de fieffés coquins.

En ce début de XXI siècle, à l’heure des menaces sur la planète, à l’heure ou toutes les solidarités doivent être mobilisées, il est inacceptable qu’un individu aussi brillant et talentueux soit-il, gagne plus de 1000 fois, le petit viatique du plus faible. Que l’entreprise aille bien ou pas là n’est pas la question. Il faut changer de référentiel de valeurs et de typologie de comportement .La simple exigence de rémunérations exorbitantes doit être un « marqueur » fort de l’égoïsme et de l’incivilité de l’impétrant.

Et que l’on ne vienne pas me dire que les meilleurs iront ailleurs, qu’ils y aillent. !! Il y en a de très bons qui sans renier SMITH, ont gardé un sens moral, et reste disponibles. J’en connais beaucoup au sein de l’Economie Sociale et Solidaire dont le modèle, légèrement adapté doit être impérativement promu.

LIBR’ACTEURS a la recette en magasin, le lecteur ou curieux sait ou nous trouver !!!


Richard HASSELMANN

mercredi 25 mars 2009

L'eau, c'est la vie !!!

L'eau, c'est la vie. Ne pas respecter l'eau, c'est ne pas respecter la vie. La pollution de l'eau est donc un irrespect envers les autres et soi-même. Que dire de ces chiffres :

18000 bouts de plastique flottent aujourd'hui sur chaque km2 d'océan.
Dans les pays en développement, 95% des eaux usées domestiques et 75% des déchets industriels sont rejetés non traités dans les eaux de surface.

Et alors ?

6000 enfants meurent chaque jour d'avoir bu une eau polluée. Nous assistons à la disparition progressive de la faune, de la flore et des écosystèmes. A cause de cette eau polluée. Et aussi à cause de l'assèchement des fleuves et des mers, lui-même dû au réchauffement climatique, provoqué de son côté par nos émissions de gaz à effet de serre.
Le problème de l'accès à l'eau potable, qui touche déjà 1 milliard de personnes dans le monde, va fortement s'accentuer : selon les experts de l'ONU, il touchera la moitié de l'humanité en 2030 (certains parlent même des deux tiers de la population mondiale en 2025). C'est sur ce constat alarmant qu'a démarré ce 5ème Forum mondial de l'eau.

Pendant une semaine, 30000 personnes, dont 180 ministres et 25 chefs d'Etat, sont venues du monde entier pour parler de l'eau. Cette mobilisation est encourageante. Toutefois, ce sujet aussi crucial ne fait pas partie des plans de relance économique. Ni des plans de solidarité. Ni encore des plans pour la paix.
Il y aurait pourtant des investissements à faire pour traiter les eaux usées, diminuer la pollution de l'eau et améliorer l'approvisionnement en eau. Et là, nul besoin de « stimuler » la demande : avec l'évolution démographique actuelle, l'ONU estime qu'elle devrait augmenter de 64 milliards de mètres cubes par an !

Il y aurait aussi une vraie et noble cause politique à mener en proposant un plan de solidarité sur l'eau à l'échelle de la planète. Ceci tant à l'égard des pays du Sud aujourd'hui qu'à l'égard de nos enfants et petits-enfants demain. Peut-être nos élites pourraient-elles réfléchir à ce sujet plutôt que de traiter de la question existentielle « pour ou contre les stock-option » ?

Il y aurait enfin une façon de désamorcer les conflits actuels et surtout futurs en considérant les enjeux géopolitiques de l'eau dans des territoires tels que l'Afrique ou le Proche-Orient. Je reconnais que cette vision peut paraître un peu trop humaniste et utopique à ceux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur canon...

Lionel Lacassagne

lundi 23 mars 2009

Bouclier fiscal ou ligne Maginot ?

Dans le cadre de notre réflexion sur le fonctionnement de notre démocratie et de nos institutions, nous menons des analyses comparatives avec nos principaux partenaires de l’OCDE, et nous inventorions les instruments dont dispose le pays pour contrôler et éclairer les décideurs.

Le lecteur comprendra dés lors l’importance que l’on attache aux productions de la COUR DES COMPTES et aux activités de la myriade de Conseils qui gravitent ici ou là.

Pour avoir travaillé dans une autre vie sur la fiscalité, sur l’impact de l’impôt juste ou neutre, et sur l’ensemble des composantes de la fiscalité locale, nous avons lu avec intérêt le rapport 2009 du Conseil des Prélèvements Obligatoires (CPO) Nous vous conseillons également celui sur le patrimoine des ménages

Sans entrer dans le détail, 2 aspects posent question :

- Le bouclier fiscal permet dans certains cas d’être exonérés de l’ISF ( Impôt de solidarité sur la fortune) et …..des impôts locaux, type taxe d’habitation ou taxe foncière. Quand on sait que ces 2 impôts financent les collectivités locales et que les dégrèvements pèsent sur le budget de l’Etat, on reste dubitatif.

- A ce premier constat s’en ajoute un autre, la non révision, pour ne pas dire le caractère hautement folklorique, de la fixation de l’assiette du foncier à savoir les bases cadastrales.

On a ici des disparités inacceptables entre citoyens, et souvent au détriment des moins aisés.

Mais ce bouclier fiscal, comme d’autres mesures viennent surtout priver l’état de recettes, et par voie de conséquence participe au creusement de notre déficit et de notre dette collective .En fait de bouclier , c’est une ligne Maginot qui expose les plus faibles. Que le lecteur retienne quelques chiffres, qu’il y réfléchisse et partage sa réflexion dans son entourage immédiat. Sur le rythme actuel, de notre déficit, nous aurons du seul fait de notre dette consommé le déficit accordé par le critère de MAASTRICHT soit 3% du PIB.

Cela veut dire qu’il faut, que la gestion courante soit équilibrée et donc que les budgets à partir de 2010 soient particulièrement vertueux.

Cela passe par … une réduction des dépenses publiques, une reprises des avantages trop vite consentis aux plus aisés, et a certaines entreprises, a la sélection des engagements des deniers publics, sur les seuls domaines prioritaires que sont la santé, l’éducation et la recherche, la sécurité intérieure et extérieure.

C’est dire si la tâche va être ardue, compte tenu des égoïsmes et corporatismes dont notre pays regorge !

Richard HASSELMANN

Sources et crédits
Cour des Comptes
Vie Publique

jeudi 19 mars 2009

« Story Telling »

A l’issue d’un repas familial, en un dimanche qui sentait bon le printemps, je ne peux résister au plaisir de vous dire un mot d’enfant.

Alors que je commentais, comme souvent, l’actualité politique et l’évolution de LIBR’ACTEURS, alors que je revenais sur l’atteinte aux libertés quand cela arrange (EDVIGE, Juge d’instruction, etc..) et la sanctuarisation des petits arrangements quand cela sert (extension du secret défense, dépénalisation des délits d’affaires etc..).

Je replaçais cela dans le contexte de la difficulté de vivre pour beaucoup, le tourbillon des réformes et annonces tous azimuts, et la mise en place, devant une opinion anesthésiée et étourdie de mesures et options lourdes de conséquences pour ce pays et nos enfants.

J’expliquai la stratégie du « story telling », que j’ai déjà dénoncée par le passé, consistant à raconter des histoires nouvelles pour brouiller le libre arbitre tout en donnant l’impression de la transparence et de l’information.

A ce moment l’un de mes petits fils (10 ans) me dit, « Tu vois PAPY c’est comme ton cadre numérique, qui fait défiler des photos, si tu le règles trop vite, on a vu la photo, mais on n’a pas le temps de voir si elle est bonne ! »

Génial, qui a dit que la vérité sortait de la bouche des enfants !

Quand nous réfléchissions au sein de la défunte ENERGIES DEMOCRATES, à une démarche systémique, pour proposer en 2007 un vrai projet, nous avions conclu qu’en politique comme en économie, il y avait des cycles pour agir et des cycles pour ne pas agir.

- Le moment pour ne pas agir, c’est le temps consacré à la réflexion, a la concertation, à la conceptualisation.
- C’est le temps nécessaire pour ceux qui ont compris, et ils sont de plus en plus nombreux, que la démocratie, mérite d’être revisitée et dépoussiérée.
- Le fait majoritaire, à un moment « M » de la vie d’un pays, n’est qu’une image, et dans tous les cas ne reflète qu’une partie de l’opinion.

Nous pensons avec beaucoup d’autres avant nous et en particulier Benjamin CONSTANT qu’accorder à une majorité, faite de compromission électorales, et de reniements, tous les pouvoirs, c’est donner à la masse, l’individu en pâture.

A bien y regarder c’est ce qui se met en place, et qui commande de toute urgence de revoir la représentation démocratique le cumul des mandats, la longévité politique et la sanction impitoyable des manquements.

Le citoyen doit toujours pouvoir être contrôleur et juge, pour être acteur de son destin il ne peut se contenter d’être électeur de loin en loin.

Confier un mandat sans demander de comptes, c’est faire un chèque en blanc.

Il ne faudrait pas confondre « LA STIPULATION POUR AUTRUI » comme la forme la plus aboutie de la démocratie représentative !!


Richard HASSELMANN

lundi 16 mars 2009

Urgence signalée

LIBR’ACTEURS a été fondée, pour rendre le citoyen acteur de son destin, et pour régénérer le fonctionnement démocratique de ce pays.

Lors de notre dernière Assemblée Générale, répondant en cela à la demande de membres et sympathisants nous avons convenu de mettre en ligne, chaque fin de semaine, un petit billet, sur l’actualité, lue à l’aune de notre veille première : Une démocratie rénovée, par la fin du cumul de certains mandats et une réorganisation courageuse de nos collectivités locales et territoriales.

Pour ce premier billet de l’espèce, j’aurai pu vous parler, du coup de force « PEROL » , de la dérive atlantiste par OTAN interposé, ou de la preuve de l’impuissance du politique, à partir des plans sociaux de TOTAL ou de CONTINENTAL

Mais il y a plus grave, beaucoup plus grave, jugez-en !

Nous découvrons, avec d’autres, que dans les plis touffus du projet de loi de programmation militaire 2009/2014, en son chapitre VI intitulé « DISPOSITIONS RELATIVES AU SECRET DE LA DEFENSE NATIONALE » , se cache ni plus ni moins qu’une formidable extension du champ du trop célèbre SECRET DEFENSE.

Vous savez cette classification, qui a laissé dans les nimbes du doute et dans ceux de l’impunité les complices de l’assassinat de M.BEN BARKA, ou au plan plus matériel, les heureux bénéficiaires de différentes commissions occultes type FREGATES de TAIWAN.

En son état, ce projet de loi qui est dans sa phase ultime, ouvre la porte à toutes les manipulations et à toutes les dérives.

L’exposé des motifs vaut son pesant de cacahouètes :

« Eviter des atteintes au secret de la défense nationale, résultant de la prise de connaissance d’éléments classifiés, par un magistrat ou un enquêteur n’ayant pas qualité à en connaître ». Que cela est joliment rédigé, en gros cela veut dire que ces juges d’instructions que l’on veut supprimer, ne sont pas fiables, qu’ils laissent les vrais responsables entre eux.

On apprend ainsi que la matière CLASSIFIEE SECRET DEFENSE va être étendue, mais que les lieux et acteurs associés seront également CLASSIFIES. Sans rire, demain EADS, DASSAULT et pourquoi pas DISNEY WORLD pourront être classifiés et donc non susceptibles d’être investigués !!

Cette affaire, comme le fichier EDVIGE, comme l’Affaire PEROL, est grave sur la forme et le fonds. Sur la forme, c’est une nouvelle tentative de passer en catimini, on connaissait les cavaliers budgétaires et législatifs, il faut maintenant surveiller les DRONES. Sur le fonds, c’est une nouvelle entorse au fonctionnement démocratique et transparent de notre pays.


Richard HASSELMANN

Crédits et copyrights
Marianne2
Le Monde
AFP
Agoravox
Le Figaro
Wikipedia

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Karine Villard

mardi 10 mars 2009

Le futile contre le vital 

Les bourses dévissent. L’économie, après la finance, vacille et pourrait même s’effondrer. Le « pire » est peut-être même à venir.

Etonnant : la surprise est générale, là où c’est d’être surpris qui est surprenant !

Nos « responsables » se moquaient il y a peu de temps encore des « Cassandre » qui tentaient vainement de nous prévenir sur les folies de notre modèle.

Notre « élite », grassement payée et volontiers donneuse de leçons, qui confond noblesse et privilèges, n’a pas vu venir les changements du monde, ni la perversité d’une économie de fuite en avant, ni celle d’une économie financière illusoire et spéculatrice où « refiler la patate chaude » faisait partie du « sport », témoignant ainsi d’une naïveté coupable, si ce n’est d’une malhonnêteté délibérée.

Cette élite a pourtant toujours la cote, là où en d’autres temps elle aurait eu la tête coupée.

Jusqu’où irons nous dans cette complaisance ? Quand prendrons nous conscience qu’en particulier nous ne pouvons plus mettre sur le même plan le futile et le vital ?

Lutte contre la pauvreté grandissante, santé, éducation, emploi, sécurité, logement, lien social, bien-être…ont besoin des moyens que nous consacrons au futile. Ils ont besoin d’un « nouvel équilibre » à ne pas confondre cependant avec les revendications de corporatismes majoritairement déresponsabilisant qui ignorent les autres, c'est-à-dire l’intérêt général en s’opposant à presque toutes les réformes.

Demain sera très différent. Le temps de la Pédagogie est venu. Mais l’élite en est-elle capable ? Car pour les Libr’acteurs, c’est la question du Virage devenu incontournable. Sera-t-il négocié en douceur ou sera-t-il chaotique, voire violent ?

La droite, avec sa poudre aux yeux populaire et populiste, malgré ses remarquables facultés d’adaptation finira bientôt par rendre les armes plutôt que les privilèges qu’elle défend.

La gauche, avec ses socialos profiteurs, malgré ses pertinentes valeurs, finira à nouveau par « triompher » plutôt que de penser autrement et de sacrifier les « siens ».

Quel dommage !

Alors, nous les Libr’acteurs, allons-nous laisser filer ?

NON

Sans complaisance, aidons le fruit à mûrir tout autour de nous et à l’approche des Européennes. Faisons confiance à l’avenir. L’histoire nous l’enseigne. Soyons patients et obstinés.

La surprise nous attend là où nous ne l’attendons pas.

Car si nous sommes révolutionnaires nous n’en sommes pas pour autant violents. Bien au contraire justement.

Être surpris serait alors surprenant.


Christian LIEBER