lundi 18 février 2008

C comme CQFD

Il ne s’agit pas de dire que nous avions raison, mais il est des moments ou il faut arrêter de raconter tout et n’importe quoi au bon peuple de France.

En Aout dernier, reprenant nos précédentes analyses et lectures des indicateurs, dans un article que vous retrouverez sur Providentielle nous expliquions pourquoi la croissance serait inférieure à 2% et le déficit proche de 2,9% ("Bonne rentrée" - billet du 27/08/07)

Les chiffres viennent de tomber nous devrions faire 1,9% là ou l’Europe fait 2,7%, l’Espagne 3,8% et l’Allemagne 2,6%. Accablant comme l’est le discours officiel et les contorsions du ministre des Finances.

C’est l’occasion d’informer le lecteur que le 22 février prochain en matinée, IMPULSION CONCORDE organise au ministère des Finances, amphi MENDES FRANCE un colloque sur cette maudite croissance.

IMPULSION CONCORDE est un club de pensée, qui regroupe des jeunes actifs et étudiants, pour des réflexions et actions (cf. action sur la dette) qui vont dans le même sens que les nôtres, même si nous laissons une place prépondérante a l’économie sociale comme l’un des leviers premiers du redressement.

Avant les présidentielles, j’ai été amené à participer a l’Assemblée Nationale à une réunion qui regroupait , tenez vous bien : Hervé NOVELLI (UMP), Charles Amédée de COURSON (UDF à l’époque) et Eric BESSON (PS à l’époque).

Le thème, la dette, la relance et les grands équilibres budgétaires, avec 3 joyeux drilles, dans 3 camps différents et trois visions définitives, avec des « y a qu’a » ou « faut qu’on » qui renvoyait Michel PEBEREAU et son rapport en classe de redoublement. A la sortie les jeunes restaient sur leur faim et pour le moins dubitatifs.

Les 3 sont désormais dans le même bateau, Hervé NOVELLI sera le 22 au colloque évoqué supra. LIBR’ACTEURS assistera à cette réunion, pour pointer les incohérences et pour demander quelques explications.

Nous avons déjà dit et écrit que l’un des freins premiers à notre croissance, aux côtés du poids de la dette et du secteur public, mal redéployé, est constitué par la complexité administrative. Cela pèse sur nos entreprises, les petites en particulier comme la « judiciarisation » de l’économie. Ces 2 réalités freinent l’initiative, mobilisent des moyens humains et financiers improductifs et lassent les meilleures bonnes volontés.

La France pays de DESCARTES, à une tendance normative qui la pénalise. Champion du contrôle "A PRIORI", notre pays ferait bien de se souvenir de cette pensée que nous devons, je crois, à PORTALIS : « Il ne faut point de lois inutiles, elles affaiblissent les lois nécessaires ».

A méditer à l’heure où l’on va enrichir la panoplie des taxes et redevances et réglementer pour nos enfants de CM2 le devoir de mémoire !


Richard HASSELMANN


Sources et crédits
Evene
Wikipedia

mercredi 13 février 2008

P comme Pédagogie

L’actualité donne à notre démarche une nouvelle occasion d’enfoncer le clou !

Les municipales qui arrivent, et les réunions d’animation donnent a LIBR’ACTEURS l’occasion de vérifier l’écoute et l’impact de nos messages. Par partis interposés, nous sommes acteurs ici où là, respectueux de la liberté de nos membres.

Après les échéances de mars nous parlerons Européennes et régionales, ce qui nous conduira sereinement à 2012. A cette date nous pensons avoir formé et convaincu une nouvelle race de citoyens, éprise de démocratie civique et éthique, pétrie de talents, et porteuse d’une vraie conviction.


Cela passe par la PEDAGOGIE , terme majeur du référentiel LIBR’ACTEURS et que l’actualité commande :

PEDAGOGIE pour l’EUROPE
PEDAGOGIE pour le POUVOIR d’ACHAT
PEDAGOGIE pour la place de l’AUTO-MEDICATION dans notre système de santé.


L’EUROPE : Nous ne reviendrons pas sur les pitoyables contorsions du PS, qui s’abstient au Congrès , qui vote OUI à la ratification pour, « in fine » ... passer la patate chaude au Président. Avec un peu de pédagogie ce déni de démocratie aurait été évité. 27 pays, un espace Schengen , une zone EURO … pour avoir confiance il faut comprendre !

En ce domaine, si l’on ne veut pas que les prochaines Européennes en juin 2009 soient une nouvelle fois un scrutin politique franchouillard, marqué par l’abstention, il faut donner au citoyen électeur une instruction civique, ou mieux une Capacité Civique à voter.

POUVOIR d’ACHAT : Là encore la pédagogie est nécessaire ; Il faut faire comprendre qu’à la table du festin mondial, il y a de plus en plus de convives, pour un gâteau qui n’est pas extensible dans l’état actuel de la connaissance humaine ; Dés lors les portions sont plus maigres. Une partie de la réponse réside dans notre capacité à innover pour créer de nouveaux gâteaux, nous n’en prenons pas le chemin avec notre déficit du commerce extérieur. Cela devrait convaincre de l’impérieuse nécessité à financer la recherche. L’autre forme de réponse est de cantonner les profits des plus riches, pour donner du vrai pouvoir d’achat à ceux qui ont vraiment besoin de consommer car ces malheureux ne sont pas repus !

AUTOMEDICATION : Domaine qui m’est cher car il touche à la santé et a son aspect qualitatif. Belle piste d’autant qu’elle fait appel a un autre « P » de notre référentiel la PREVENTION.

Là encore il faut faire œuvre de pédagogie, apprendre aux citoyens et aux jeunes en particulier à écouter son corps, à décrypter des symptômes premiers simples. A cette condition l’automédication sera utile et ne tombera pas dans les mains de charlatans, vendeurs d’élixirs miracles qui ne vont pas manquer de s’engouffrer dans une brèche ou ils sont déjà légion !


Richard HASSELMANN

Sources, crédits et copyrights
Libreinfo
Parti socialiste
Vie publique
Toute l'Europe
Europarl

lundi 11 février 2008

S comme SOLIDARITE

Nous entrons dans un domaine qui constitue l’un des fondements premiers de la création de LIBR’ACTEURS. Nous pensons en effet qu’une nation moderne et riche doit privilégier toutes les vraies solidarités, et notamment celle entre les générations.

Vous comprendrez dés lors pourquoi la phase de négociations et réflexions qui s’ouvrent va retenir toute notre attention. Il s’agit du nouveau plan de réforme de la sécurité sociale.

A côté de l’étude de l’allongement des cotisations retraites et de la création d’une branche dépendance, nous nous attacherons à surveiller les propositions et réformes qui touchent à l’assurance maladie. Lieu premier ou l’on doit être vigilant, car il est celui de la vraie solidarité, face à la maladie.

A ce niveau il est utile de revenir sur le rapport ATTALI rapports qui préconise une enveloppe de crédits fermée et limitée pour l’assurance maladie.

Nous sommes conduits à dire ici, qu’il y a là un réel danger de dérive.

Si il s’agit de nationaliser purement et simplement l’ensemble, il faut le dire mais ce ne semble pas être le cas. Il est donc question de laisser au secteur privé le soin de prendre en charge les dépenses qui sortent de l’enveloppe.

C’est la fin de la solidarité, c’est la course au prix, et c’est l’accentuation des inégalités dans l’accès du plus grand nombre à des soins de qualité. Il est question de faire bouger la frontière entre ce qui relève de la solidarité et ce qui relève de l’assurance, et donc de laisser à l’initiative privée certaines prises en charge.

Nous demandons à voir, mais nous demandons surtout, une lecture claire de la qualité des soins, des coûts de gestion, et nous attendons, une publication officielle de ce qui est vraiment bon pour la santé du plus grand nombre.

Le profit, la rentabilité, le retour sur investissement, ou plus clairement les jeux capitalistiques n’ont rien à faire en matière de santé.

Ils s’y manifestent pourtant de plus en plus et c’est dommage.

Nous le regrettons d’autant plus que la solidarité dans le social, par le biais des initiatives des acteurs de l’économie sociale et solidaire responsable (ESSOR) est un gisement d’emploi, de croissance et d’innovations.



Richard HASSELMANN

Faut il araser ou exalter les différences?

Faut il institutionnaliser les religions ?

Tendances centripètes françaises ou tropisme centrifuge américain, laïcité ou multiculturalisme?

La laïcité est elle la politique de la reconnaissance de l'autre,donc de la diversité ?

Promouvoir la mobilité de l'échange n'est il pas son terrain d'action?

Libr'acteur vous propose de rentrer dans le débat et d'y apporter votre contribution.


Eric Campion


Nous vous soumettons ci-dessous le texte d'un appel lancé par "Sauvegardons la laïcité de la République"

Le texte de l'appel (Il a été rédigé par une trentaine d'organisations laïques rejointes par une trentaine d'autres)

"Les organisations et personnalités signataires rappellent solennellement que, selon l'article 1er de la Constitution, la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Ces quatre termes indissociables définissent des principes qui s'imposent à tous, au premier rang desquels le Président de la République. Or, les déclarations récentes de Monsieur Sarkozy, mêlant ses convictions personnelles et sa fonction présidentielle, portent atteinte à la laïcité de la République. La mise en cause de ce principe constitutionnel indispensable à la paix civile est inacceptable. Depuis 1905, grâce à la loi de Séparation des Eglises et de l'Etat, la République assure à chaque citoyen la liberté de conscience, garantit sa liberté de croire ou de ne pas croire et de pratiquer le culte de son choix, de n'en pratiquer aucun ou de pouvoir en changer. Elle permet ainsi de vivre ensemble, dans le respect de chacun, quelles que soient ses origines, ses choix philosophiques ou ses convictions religieuses. Dans notre République et notre société multiculturelle, la diversité doit être richesse et non source de conflit. Pour cela, la laïcité, assurant l'égalité en droit des citoyens dans le respect des lois de la République, permet à la fois l'expression du pluralisme des convictions et la recherche de valeurs communes pour construire une communauté de destin.

Dans un monde aujourd'hui global et de plus en plus complexe, où se multiplient les voies d'accès à l'information et aux connaissances, et où explose la médiatisation des événements et de la pluralité des représentations du monde, seule la laïcité permet l'émancipation de tous en favorisant le libre accès au savoir et à la culture et le discernement de chacun pour un libre choix de vie, par une démarche rationnelle et critique faisant toute leur place au doute, à l'imagination et à la créativité.
C'est pourquoi, les organisations et personnalités signataires s'opposeront à toute tentative qui mettrait, de fait, en cause la laïcité par une modification du contenu de la loi de 1905. A l'heure où nos concitoyens éprouvent des difficultés et des inquiétudes croissantes, elles les appellent à promouvoir la laïcité comme une exigence partagée avec la ferme volonté de bâtir ensemble une société où la justice sociale assurera, quotidiennement, pour toutes et pour tous, la liberté, l'égalité et la fraternité"

Il est possible de signer cet appel sur le site

Source
http://www.appel-laique.org/
Illustration
Honoré DAUMIER

mercredi 6 février 2008

Rapport Attali : où est le sens ?

Avant de parler du fond, je voudrais d'abord interpeller le lecteur sur le sens de ce rapport .

En effet, il reprend des analyses et propositions qui ont déjà été faites par Christian Blanc en 2004 dans son rapport parlementaire sur «
l'écosystème de la croissance», et par la commission Pebereau en 2005 dans son rapport du même nom sur la dette publique.

De même, de nombreux économistes se sont déjà exprimés sur les clés de la réussite dans l'économie de la connaissance et les décalages que connaît la France par rapport aux autres pays développés, notamment concernant ses PME.

Nous savons que c'est l'innovation, tant marketing que technologique, qui permet à chacun, à chaque entreprise, à chaque pays, de trouver sa place, son positionnement et une valeur à apporter dans un marché mondial. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'obstination de l'UMP et du PS à vouloir fonder leur politique de croissance quasi-exclusivement sur la stimulation de la demande intérieure, que ce soit en favorisant le pouvoir d'achat des plus favorisés et d'une certaine catégorie de travailleurs pour le premier, ou en favorisant celui des foyers modestes pour le second, est aussi incompréhensible qu'invraisemblable.

Nous sortons d'une année de campagne présidentielle. Les débats et confrontations d'idées et de programmes ont eu lieu. Notre Président a exposé sa vision et les moyens proposés pour développer la croissance et l'emploi. Il a été élu pour les mettre en oeuvre. Il ne tenait qu'à lui de prendre plus sérieusement en considération les rapports de Christian Blanc et de la commision Pebereau, pour ne citer qu'eux !

Le plus fort est que le rapport Attali propose un pilotage des réformes plein de bon sens, mené au plus haut niveau de l'Etat et non délégué à un Ministre, ou, comme d'habitude, à une nouvelle structure administrative créée spécifiquement à cette fin. Les objectifs énoncés sont ambitieux, clairs et précis. Ils sont donc de nature à mobiliser les Français, les entreprises et les partenaires sociaux. Et leur réalisation est fixée sur 5 à 10 ans. Bref, ce rapport serait un excellent support de campagne présidentielle !

Mais celles-ci ont déjà eu lieu... et c'est là toute l'ambiguïté : sous couvert d'un rapport d'expert réunissant des personnalités diverses et reconnues, le rapport Attali donne une impression de neutralité et d'objectivité. Or, en imposant comme pistes de réflexion « la libération du travail », « la revitalisation du marché des biens et des services » et l'amélioration de la compétitivité des entreprises françaises, le Président de la République a fixé à la commission Attali un cadre étroit et orienté.

Manque de sens également ce long catalogue de 316 propositions (ou plutôt 316 « décisions », selon la formulation utilisée par cette commission qui s'adjuge, avec quelque arrogance, le pouvoir de « décider »), dont la qualité, l'importance et la pertinence sont très inégales. Dans ce flot de « décisions », on y retrouve d'ailleurs de façon surprenante des positions strictes sur des sujets tels que la carte scolaire ou l'accès à la propriété ...

Sur le fond maintenant, je ne reviens pas sur les réformes destinées à favoriser l'excellence de nos universités, de la formation et de la recherche, ou qui visent à transformer notre dette publique improductive en dette d'investissement : Je les soutiens pleinement.

Je salue l'importance donnée au développement des PME, point particulièrement crucial pour l'emploi. Je salue aussi l'affirmation selon laquelle les services proposés par les acteurs du secteur de la santé constituent une richesse et non pas une charge qu'il faudrait réduire.

Personnellement, je préfère qu'on réfléchisse aux moyens de financer notre système de santé et d'en améliorer la qualité plutôt qu'aux moyens d'en réduire l'offre et les remboursements. J'accueille ainsi très positivement l'idée de mesurer l'efficience et la qualité du système de soins. Les réformes proposées sur la gouvernance des hôpitaux devraient y contribuer.

J'apprécie également l'investissement proposé sur les secteurs à forts enjeux économiques, sociaux et environnementaux. Je voudrais simplement préciser qu'ils ne doivent pas faire oublier les autres secteurs : l'innovation et l'économie de la connaissance concernent tous les secteurs, y compris les plus traditionnels.

J'apprécie l'appel à la mobilisation pour l'emploi des jeunes et des seniors. De même, la recherche d'une meilleure protection des personnes dans leur parcours professionnel est judicieuse. Elle me semble bien plus pertinente que la protection de l'emploi, source de rigidité, de complexité et d'incohérences. Elle constitue pour moi un préalable indispensable pour développer la mobilité professionnelle, génératrice de dynamisme, de souplesse et d'enrichissement. Le lien entre une politique du logement ambitieuse et la mobilité géographique est de fait bien vu.

J'émets néanmoins un regret de taille : le fait que ce rapport se concentre essentiellement sur la dimension quantitative de la croissance, et peu sur sa dimension qualitative. Nous ne sommes plus au temps de la croissance productive, mais à l'heure de la croissance responsable et solidaire.

Le rapport Attali s'inscrit complètement dans le modèle économique et social dominant : celui qui place l'homme au service de l'économie et non le contraire. Ce rapport préconnise ainsi le développement du travail le dimanche en oubliant que ce jour est souvent le seul qui permette de se retrouver en famille ou entre amis, de lire, de se cultiver, de faire du sport ou de pratiquer sa religion (qu'on ne vienne pas ensuite nous parler de la richesse des racines chrétiennes de l'Europe et de l'attrait du Président de la République pour le Pape...!)

L'argent et la financiarisation sont mis en exergue. L'hôpital n'est plus seulement un lieu où l'on soigne des patients : on cherche à en faire aussi un commerce « attractif pour la clientèle étrangère fortunée ... »

L'urgence d'une réflexion profonde sur notre référentiel de valeurs s'avère donc plus criante que jamais ! On revient, encore et toujours, à la question ... du sens.


Lionel Lacassagne

Sources et crédits
La Documentation française
Libération de la croissance

lundi 4 février 2008

Souverainété juridique et politique

L’Europe, en manque de souveraineté juridique et politique, ne peut aujourd’hui affirmer sa souveraineté technologique et économique.

L’Europe en effet compte encore sur la dérégulation et la concurrence pour affronter des puissances qui pratiquent sans complexes l’interventionnisme sélectif, la guerre économique, voire la guerre quand la défense de leurs intérêts vitaux l’exige.

Ces super-Etats sont les Etats-Unis, le Japon, les Grands de demain : Chine et l’Inde, le Brésil et la Russie qui font tout pour les rejoindre et les Etats pétroliers qui mettent leurs atouts économiques au service de l’ islam.

Leurs stratégies reposent sur l’engagement total de la puissance publique, sous la forme d’un complexe de forces associant les militaires, les industriels, les gouvernements et les médias.
Par exemple :

Utiliser les achats publics pour renforcer leurs compétences nationales et affaiblir celles des pays concurrents

Financer la recherche publique et privée dans les domaines scientifiques et technologiques jugés essentiels

Développer et protéger des filières industrielles compétitives dans ces mêmes secteurs

Sécuriser les approvisionnements en énergie et en matière première jugés vitaux,

Mettre en place de grands programmes pluri-annuels dans des domaines comme la défense, le spatial, la transformation de l’environnement, la production de nouvelles énergies, la robotique autonome, la vie artificielle, les nano industries ...

Utiliser enfin les fonds d’investissement et les fonds d’Etat afin d’acheter progressivement les coeurs de compétences industrielles et technologiques des pays endettés (Gemplus)

Face à ces stratégies, les Européens sont ils capables de répondre à ce challenge vital, de se reprendre ? La Présidence française des mois prochains devrait, il nous semble, avoir pour unique objectif de relever ces défis.

En ce qui nous concerne, nous y voyons une priorité avant ... l'urgence.


Eric CAMPION

lundi 28 janvier 2008

L’état de la France est mauvais et des réformes s’imposent

Pour Nicolas Sarkozy ces réformes devraient être menées simultanément pour donner aux citoyens la sensation du changement. Que nous annonce t-on ?

- Une hypothétique réforme hospitalière

Sur quelle base se fera t-elle ?

- Une réforme de l’Etat

Parlons nous du cumul des mandats, de la suppression ou modifications de strates redondantes ? de la prise en considération de la dette ?

- Une réforme du code pénal

Qui nous renvoie aux lettres de cachet ?

- Une réforme du contrat de travail

A supposer qu’il devait être réformé, on peut s'interroger sur la méthode utilisée.

Par contre, rien n'a été dit sur

- La réforme qui consisterait à désengager l’économie française de sa dépendance au pétrole, ni sur celle, qui doperait la recherche et l’innovation des entreprises et des universités par l’injection de milliards prétendument introuvables.

- Le changement de civilisation qui permettrait de remplacer les valeurs de l’hyperconsommation-gaspillage par celles de la création intellectuelle, scientifique et culturelle.

- La réintégration des banlieues dans la communauté nationale.

- La façon dont la France agira avec ses partenaires européens afin de faire face aux défis du siècle. les grands programmes spatiaux, d’infrastructures, de lutte contre le réchauffement climatique

Les classes moyennes qui travaillent, ne bénéficient d’aucune aide et voient leur pouvoir d’achat se réduire comme peau de chagrin. En effet, nul n'est en mesure de dire comment fait un smicard pour maîtriser loyer, nourriture, complémentaire santé, sécu, assurances et CSG surtout si sa famille est nombreuse (à comparer avec des allocataires du revenu minimum qui bénéficient d’aide pour le logement et transport, la sécu et complémentaires santé gratuites et ... travail au noir en prime)

En revanche dans un discours, en faveur d'une "laïcité positive", le président a déclaré que "dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur même s'il est important qu'il s'en rapproche parce qu'il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d'un engagement porté par l'espérance"

Ne se dirige t-on pas vers une reconnaissance (entre autre) de l’Eglise de Scientologie en France ? (7 à 10 millions d’adeptes dans le monde). Alors que celle-ci est considérée par les athées comme une secte parmi de nombreuses autres les mots du Président ne sont-ils pas un encouragement pour de très nombreux mouvements religieux à aspirer au titre de religion afin de bénéficier des faveurs que de nombreux Etats, (au mépris de la laïcité) leur accordent ?

L’heure n’est-elle pas, dans l’esprit du discours de Latran, à l’exaltation des " valeurs religieuses ", sans se poser de questions sur les grandes manoeuvres géopolitiques qui se cachent derrière celles-ci ?


Eric CAMPION

mardi 22 janvier 2008

U comme URGENCE

Au rang des valeurs qu’il convient d’évoquer parle de la notion d’URGENCE.

URGENCE a ne pas confondre avec précipitation, mais qu’il faut savoir pointer. Cela permet de hiérarchiser les priorités et quelquefois bousculer l’ordre établi.

L’URGENCE aujourd’hui, elle n’est pas dans le déménagement de l’Elysée, elle n’est pas non plus, dans un fatras de réformes qui encombrent les services ministériels, les médias et en définitive l’esprit du brave quidam.

Si nous avons choisi cette valeur en référence au 21 janvier, vous pensez bien que ce n’est pas neutre. L’URGENCE aujourd’hui est de savoir si les préconisations du rapport ATTALI , et notamment certaines d’entre elles ont des chances d’être appliquées ou pas !

Ce rapport qui sera remis le 23, est disponible depuis quelques jours, au même titre que les travaux de réformes des institutions et ceux portant sur la moralisation du capitalisme financier, LIBR’ACTEURS suit avec attention ce dossier.

Il est urgent, car il conditionne la suite et notamment certaines réformes que nous considérons comme préalables à toutes autres. C’est le cas en particulier de ce qui a trait à la diminution de la dépense publique, avec des corollaires, comme la réduction du poids des administrations centrales ou la suppression des départements.

C’est également le cas de la représentativité syndicale à réformer, ou au niveau de la formation des écoliers.

Nous nous arrêterons sur ce simple aspect. C’est bel et bon de parler de politique de civilisation, de se gargariser de démocratie participative, encore faut il que le citoyen sache lire, écrire et compter, et qu’il connaisse quelques grandes notions d’économie.

C’est la raison pour la quelle LIBR’ACTEURS entend voir revaloriser le rôle et la considération des Maîtres du préélémentaire et du primaire, et utiliser le média télévisuel de manière éducative.

Tout cela est dans le rapport ATTALI, nous allons voir comment, en fonction de l’URGENCE seront hiérarchisées et mises en œuvre les différentes propositions, dont certaines sont cosmétiques, relèvent du veux pieux, ou enfoncent des portes ouvertes.


Richard HASSELMANN

Sources et crédit
Libération de la croissance

lundi 21 janvier 2008

C comme courage

Il faut du courage en politique.

Sur le plan économique, nous savons tous pertinemment que le système actuel est à la fois profondément inéquitable et susceptible d’entraîner une des plus graves crises financières de notre histoire moderne.

Le problème majeur du capitalisme tel que nous le connaissons réside dans sa financiarisation extrême. Devenir actionnaire n’a plus d’autre sens que celui de s’enrichir le plus possible. Les 20% de rentabilité exigés aujourd’hui par la plupart des actionnaires et des fonds d’investissement représentent une aberration. Les grandes entreprises s’endettent aujourd’hui, non plus pour investir ou se développer mais pour payer les dividendes de leurs actionnaires. Pendant ce temps, le pouvoir d’achat des salariés stagne.

Les actionnaires ne savent même plus bien souvent de quelles entreprises ils sont actionnaires. La distanciation entre l’actionnaire et le terrain (l’entreprise) déshumanise complètement le capitalisme. L’actionnaire ne sait pas que c’est sa gourmandise qui a provoqué les délocalisations et licenciements boursiers qu’il découvre dans son journal le matin.

L’élu, en tant que représentant du peuple, sert l’intérêt général. Il devrait donc essayer de faire évoluer ce système qui nous fait courir un risque d’explosion sociale et écologique (cf L’Erika).

Nous ne changerons pas de système économique du jour au lendemain. Mais des voix doivent s’élever pour montrer le chemin à suivre. Les actionnaires doivent accepter des limites à la rémunération du capital ; les initiatives qui mettent en œuvre une répartition plus équitable de la richesse créée (l’économie sociale et solidaire par exemple) doivent être encouragées et développées.


Le président de la République acceptera-t-il un jour de porter ces idées d’intérêt général, quitte à risquer de déplaire à ses amis dirigeants d’entreprise du CAC 40 et propriétaires de Yachts ?

Rechercher l’intérêt général se fait parfois au détriment d’intérêts particuliers. Mais l’élu doit alors persévérer et faire preuve de courage, qualité indispensable en politique.


Nicolas Froissard


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Lexique des règles typographiques : Imprimerie nationale

vendredi 18 janvier 2008

La mort de l’information

Les Libr’acteurs saluent de livre d’Albert Du Roy, « la mort de l’information » publié chez Stock, tant il trouve sa place ici.

L’auteur dresse un constat sévère de l’état de la presse et des médias : effets pervers d’une concurrence exacerbée qui conduit à la précipitation, soumission aux intérêts des annonceurs, publi-reportages camouflés et fausse objectivité, téléspectateurs transformés démagogiquement en journalistes ou en animateurs, émotion plus qu’information, brièveté, zapping et superficialité, puissance de l’image et de sa répétition…

D’ailleurs le citoyen n’est pas en reste et le journaliste s’y soumet : adeptes du consensus mou autant que de l’invective au détriment du débat, il se transforme même en journaliste ou en homme politique sur l’Internet qui, possible outil de communication et d’ouverture, devient trop souvent celui du repli sur soi.

Curieuse communication ! C’est bien ce qui interpelle Libr’acteurs.

Pour ma part, je suggère par conséquent deux pistes de réflexion.

C’est à la collectivité, à l’Etat, de donner vie à une chaîne de TV (et de radio ?) authentiquement citoyenne, dans un cadre éthique et d’objectivité que nous savons construire si nous le voulons. Cette chaîne doit allier le sérieux de l’information et un caractère ludique et divertissant qui la rendra attractive. Ce que nous savons faire si nous le voulons.

Quant à la presse écrite, coincée entre son asservissement aux annonceurs et celui des adeptes du "consensus mou", elle a besoin d’autres sources de financement. La presse écrite réellement indépendante ne peut vivre qu’avec un statut fiscal et social très privilégié (dont celui des dons), voire avec des subventions dispensées dans un cadre éthique et réglementaire exigeant. Ce que nous savons également faire si nous le voulons, surtout si, comme nous le préconisons sur ce blog, nous rénovons authentiquement et en profondeur notre vie démocratique.

Je suis conscient que mes propositions puissent surprendre. Tant nous sommes habitués à l’environnement médiatique actuel.

Pourtant, si nous voulons commencer à échapper à cette objective conjonction des pouvoirs d’argent, de celui des médias et du lecteur-spectateur, nous devons oser faire des propositions téméraires.

Téméraires en ce sens que mes détracteurs feront l’économie du débat en me rappelant l’ORTF (pour les anciens) ou en invoquant mon totalitarisme, concept hérité d’un passé ici révolu mais qui leur colle à l’esprit faute d’imaginer autre chose que le totalitarisme actuel et bien réel des pouvoirs dénoncés par Albert Du Roy.

N’est-ce pas une condition nécessaire et toutefois insuffisante pour redonner vie à l’authentique démocratie dont nous avons absolument besoin ?


Christian LIEBER

Sources crédits et copyrights
EVENE
Editions Stock

Crédit et copyright image
Roger Blachon

mercredi 16 janvier 2008

B comme BILAN

Au rang des valeurs qu’il nous paraît opportun d’inculquer, il en est une moins anodine qu’il n’y paraît : La culture du BILAN.

Ce sera l’occasion de prolonger la réponse apportée à l’une des questions de "Capucine"

Le politique brigue un mandat, dés lors il est le mandataire d’un mandant, le citoyen électeur. Ce citoyen délègue ainsi par son bulletin de vote des pouvoirs à un concitoyen pour que celui-ci réalise ce qui est convenu ou promis.

Une délégation de pouvoirs, de signature ou un mandat peuvent être évoqués ou repris à tout moment. Ce n’est malheureusement pas le cas en matière de mandats politiques, ou l’élu se voit ouvrir, 5, 6, voir 9 années pour les sénateurs. Le même en cumulant plusieurs mandats peut réussir d’habiles transitions.

LIBR’ACTEURS souhaite que le citoyen exige des bilans d’étapes du respect des engagements pris, et un bilan de clôture à la fin des mandats.

On observera que cette attente, évoquée il y a plus d’un an sur Providentielle, trouve un allié de poids en la personne du Premier Ministre qui souhaite faire évaluer ses propres Ministres. Dans le même ordre d’idées, en matière d’immigration, on va également compter et faire des bilans, pour des « quotas ».

Cerise sur le gâteau, avec la nouveauté de « POLITIQUE DE CIVILISATION » , on ne mesurera pas ce qui est immatériel, le supplément d’âme en quelque sorte.

Lors des municipales, nos adhérents et sympathisants vont intervenir pour qu’un point soit fait par les équipes sortantes. Il conviendra de rapprocher le bilan des promesses faites il y a 6 ans.

B comme "BILAN", mais aussi B comme "BUT", au sens de l’objectif à atteindre. Un mandat municipal, comme un mandat présidentiel doit être brigué pour une conviction et un projet.

"Politique" au sens premier c’est l’administration de la Cité, on ne peut mieux dire. Dans toutes les communes de France, le citoyen doit se voir proposer un vrai contrat, avec un constat au 31 décembre 2007, un but a atteindre en fin de mandat, les moyens à réunir pour y parvenir, ceux dont on dispose et ceux qu’il faudra acquérir.

Cela permettra de faire le "BILAN" en regard du "BUT", de juger des bilans intermédiaires, et de chasser tous les opportunistes qui "rasent gratis", par les temps qui courent. Ce qui différencie le projet du rêve ou du charlatanisme, c’est les éléments de raison objective qui fonde le projet.

A cet égard l’électeur serait avisé de demander aux postulants si une analyse financière de la commune a été faite. Ce petit exercice est révélateur et instructif. A l’heure où l’on parle de pouvoir d’achat il serait dommage d’occulter, le poids de plus en plus préoccupant de la fiscalité locale dans le budget des ménages.

La culture du "BILAN", c’est celle du "RESULTAT", c’est celle des "COMPTES" que l’on rend, quand on prétend pouvoir, pour avoir le "POUVOIR".

A vos réflexions.


Richard HASSELMANN

Sources et copyrights
Le Nouvel Obs
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François RICHAUDEAU

lundi 14 janvier 2008

Expérimentation et exemplarité : Du boulot pour les « écolo intégrés » !

Méfiance à l’égard de la "religion convenue" de la consommation et inquiétude sur la dégradation de l’environnement.

Nous ne pouvons plus nous « contenter » de dénoncer.

Nous devons sans doute joindre le geste à la parole et faire de notre expérimentation un témoignage exemplaire, c’est à dire crédible et pédagogique : montrer ce qui est possible, montrer que l’on peut avec bonheur se comporter autrement…au sein de notre catégorie sociale d’individus intégrés, voire de « nantis », monter d’un cran dans la crédibilité honteusement abandonnée par les « élites » pour nous mettre au service de la réflexion collective et de l’éducation. Et accessoirement - mais ne devrais-je pas dire principalement ?-,

Ne serait-ce pas l’occasion d’offrir à nos enfants une alternative crédible à ce modèle consumériste qui les asservit ?

Car pour ma part je crois que cette course au « toujours plus consumériste », fruit monstrueux de cette union perverse entre libéralisme et technologie, érige toutes ces formes d’addiction en norme sociale, en modèle sociétal et éducatif.

Je crois donc, comme beaucoup, que notre consommation dévastatrice nous condamne à l’autodestruction et que par conséquent nous n’avons pas le choix, nous devons inventer une « consommation douce et responsable » qui place l’être avant l’avoir. Ce qui n’est pas simple car nous avons contre cette idée la conjonction objective des « pouvoirs économiques » et de la multitude de ceux qui ont bien du mal à imaginer autre chose que leur mode de vie actuelle, ou qui, parce qu’ils ne croient pas en l’autre, se sont repliés sur eux-mêmes.

C’est en ce sens que je pense que si nous voulons avancer, nous devons expérimenter des comportements qui permettent de constater que l’on peut vivre, matériellement pas plus mal et moralement mieux, « autrement » tout en étant pleinement intégrés dans la vie sociale et économique.

Comment pouvons-nous traduire ces propos subversifs dans la pratique ?

Sans doute en nous invitant mutuellement, nous et nos sympathisants, à nous manifester et à témoigner par l’expérimentation sur un blog comme celui-ci. Ce sera le moyen de recueillir des témoignages dont nous pourrions rendre compte de manière synthétique. Bien entendu, certaines conditions devraient être respectées :

1 - Avoir une vie sociale intégrée et « ordinaire » à l’exclusion de ceux qui ont fait le choix de la marginalité, voire de l’intégrisme.

2 - Rendre compte brièvement et périodiquement de ses expériences, sans idéologie et avec pragmatisme, tout en rendant compte des difficultés rencontrées.

3 - Être identifié (sous un pseudonyme si nécessaire) : age, type de localisation, situation sociale et professionnelle, vie de famille, engagements, loisirs, religion …

Ces participants, curieux et pragmatiques, pourraient constituer un groupe de réflexion et de travail qui aura à cœur de publier périodiquement son « recueil des bonnes pratiques écolo-intégrées ».

En ce sens l’exemplarité de ces comportements et de ces expérimentations renforceront beaucoup la crédibilité du mouvement d’opinion auquel Libr’acteurs entend apporter sa contribution.


Christian LIEBER

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Le Potlatch

jeudi 10 janvier 2008

Réflexions pour une spiritualité républicaine

La République recherche et défend l'intérêt général. Elle fait toujours prévaloir le bien commun sur les intérêts particuliers. Elle ne prend pas partie pour une religion plutôt qu'une autre. Elle garantit la liberté de culte : chacun peut exercer librement sa religion, à la condition que l'exercice de cette liberté ne remette pas en cause ce qui est commun à tous. C’est ça la laïcité !

L'Etat n'a donc pas à faire la promotion d'une religion en particulier ou des religions en général. C'est pourtant ce qu’a fait le Président de la République lors de son discours au Vatican il y a peu. Un homme, serait-il le plus intelligent du monde, ne peut pas remettre en cause des siècles de construction collective de l'Etat républicain. La personnalisation à outrance de la politique telle que nous la connaissons aujourd'hui en France est inquiétante.

Pour revenir à la spiritualité (caractère de ce qui appartient à l’esprit), il pourrait être du ressort de l'Etat d'encourager celle-ci, mais elle ne pourrait alors être que républicaine. Il ne s’agit évidemment pas de rétablir l’Être suprême ou une quelconque autorité de l’Etat sur la conscience, le for intérieur des citoyens. Que serait alors cette spiritualité républicaine ?

Une spiritualité qui encouragerait la connaissance de soi (qui est permise notamment grâce à l'introspection, à la méditation, à la philosophie, à la psychologie...), la connaissance de nos richesses intérieures mais également de nos parts d'ombre afin de mieux les maîtriser. Car les guerres sont souvent le résultat de l'addition de névroses individuelles, de sentiments d'injustice et de désamours profonds. Sentiments qui, de façon générale, sont à l'origine de la violence (qu'elle soit contre soi, contre les autres, contre la planète...).

Une spiritualité qui inviterait l'être humain à s'accepter et à s'aimer lui-même, à aimer les autres, à aimer la terre et l'univers dans lequel nous vivons. Les religions n’ont pas le monopole du cœur ! L'homme est un animal social. Il a fondamentalement besoin de relations humaines riches et sincères pour être heureux. Ce qui nous fait avancer et exister, c'est l'amour qu'on porte aux autres et que les autres nous portent (pour reprendre l'expression du psychologue Guy Corneau, nous sommes de « l'amour sur pattes » !).

Concrètement, l’éducation nationale pourrait commencer par intégrer des cours d’initiation à la philosophie et à la psychologie dans ses programmes avec un contenu digne de ces matières. Ce serait un bon début pour donner à chacun les outils pour affronter et aimer la vie. Car le pouvoir d’achat, c’est important mais ça ne remplit pas une vie.


Nicolas FROISSARD

mercredi 9 janvier 2008

A comme Autorité

L’attitude du Président de La République, son style, sa gestuelle, en un mot son comportement général, conduisent certains a regretter que la majesté qui s’attache a une fonction acquise au suffrage universel direct, soit a ce point dénaturé.

Je crois, qu’il s’agit là, comme dans « SECOND LIFE » d’un avatar, qui permet de vérifier une tendance autrement plus profonde.

Il y a quelque années, Régis DEBRAY, avait attiré l’attention sur notre époque, la première de l’histoire de l’humanité, ou la jeune génération enseigne aux anciens les rudiments et techniques de la modernité : Internet et la micro-informatique. Certes, mais est-ce ce qui explique la perte de reconnaissance, du Père, du maître, de l’élu, du patron ?

Sans y prendre garde on a vu sombrer, l’image de l’instituteur, du Curé, du Percepteur et même du docteur. Il ne s’agissait pas d’autorité au sens d’obéissance, mais au sens de reconnaissance.

C’est là qu’il faut œuvrer, une autorité doit être reconnue et légitime, pour pouvoir être entendue et respectée. Les AUTORITES, dégradées doivent donc s’interroger sur elles mêmes. Qu’ont-elles fait ou pas fait, pour être tombées et piétinées ?

Introspection salutaire qui va être douloureuse, mais qui va révéler les voies d’un retour à un meilleur équilibre. Tout est lié, la démocratie trouve son fondement sur la reconnaissance des élites ou des élus.

Si nous pensons qu’il y a lieu de forger un nouveau référentiel de valeurs, c’est pour pouvoir repartir vers l’avant.

Si l’on veut que nos enfants et petits enfants, qui nous apprennent la micro-informatique, ou l’art du SMS, nous reconnaissent une autorité, il faut que nous puissions lister les valeurs qui nous sont chères, et pourquoi elles le sont.

Faire autorité, ce n’est pas déployer des forces de l’ordre, c’est faire montre d’exemplarité, pour être respecté.

Exemplarité, fondement de la démocratie, nous y revenons encore !


Richard HASSELMANN

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Gerhard Munthe

lundi 7 janvier 2008

Parfum de bien-être

Pour cette nouvelle année, je ne vous souhaite pas de devenir riche, ni de consommer davantage. Je vous souhaite simplement d'être heureux, et de connaître cette indicible et agréable sensation du bien-être.

C'est d'abord le bien-être que procure la liberté de penser, d'agir et d'entreprendre. Cette liberté qui ôte nos inhibitions de toutes sortes. Cette liberté qui nous affranchit de la « pensée unique », qui nous évite les pièges de l'endormissement et du comportement moutonnier, orchestré, de façon consciente ou non, par une scène politico-médiatique baignée de cynisme et d'impuissance.

Le tapage réalisé autour de la nouvelle compagne du Président montre bien par exemple à quel point un certain nombre de media de notre pays se trouvent pris au piège du sensationnel futile et d'une rentabilité commerciale accrocheuse, qui semble de plus en plus dépendante du pouvoir en place et qui les éloigne du souci de l'information et de toute prise de recul. Je ne comprends toujours pas ce qui oblige chaque jour au minimum un media à citer au moins une fois le nom du Président de la République.

Je propose que nous réfléchissions à la façon d'aider nos amis journalistes, sans doute les premiers à souffrir de cette situation, à retrouver l'acuité, l'indépendance et toute la saveur originelle du beau métier qu'ils ont choisi d'exercer. J'en profite pour exprimer une pensée envers les deux reporters français arrêtés au Niger, et envers tous ceux qui le sont dans le monde entier. Les citoyens ont besoin des journalistes, et les journalistes ont besoin des citoyens !

C'est ensuite le bien-être d'une vie emplie de contacts et de relations humaines. Celles que l'on noue en famille, dans son travail, avec ses amis, dans ses hobbies et ses associations. Savez-vous que, statistiquement, ce qui permet de survivre à une crise cardiaque, c'est le nombre d'amis ?

Savez-vous que, parmi les salariés qui n'ont pas un très bon ami au travail, seulement 8% s'engagent véritablement dans leur activité ? Au contraire, parmi les salariés qui ont un très bon ami au travail, 56% s'engagent sérieusement dans leur activité...


C'est, au fond, le bien-être de se sentir capable de mener la vie que l'on a envie de mener. Pas seulement individuellement. Aussi collectivement ! Les grands élans qu'a connus l'aventure humaine tendent à se perdre et c'est dommage. Mais l'onde qui réveillera la conscience collective et fera renouer l'homme avec sa destinée et les idéaux dont il a besoin n'est pas loin. Elle a même démarré avec les thèmes de l'environnement et du développement durable, que l'on ne traite déjà plus comme avant.

Libr'acteurs parle de « conscience de la terre ». Nous tentons aussi d'éveiller, très humblement, la « conscience du citoyen » et « la conscience du politique ». Ce genre d'ambition ne se réalise que progressivement. Les jours passent, et, à un moment pourtant identique aux autres, on relève un fait qui prend la forme d'un constat. On se rend compte que quelque chose a changé.

C'est un peu comme le parfum : il ne se voit pas, ne s'entend pas, ne se touche pas. Mais il est là, on le sent. On le respire. Mieux encore : on s'en imprègne. Il nous envahit et nous transporte. Il égaye nos vies et leur donne un peu de délicatesse.

Pour l'année 2008, je souhaite à tous un parfum de bien-être...


Lionel Lacassagne

vendredi 4 janvier 2008

Confiance !

Dans un précédent billet nous avons indiqué que l’équipe en place, démocratiquement élue et donc totalement légitime, n’était pas à notre sens la mieux placée pour engager le processus de réformes dont le pays à besoin.

Nous revenons sur cet aspect, pour avoir été interpellé récemment sur notre phraséologie, quelque fois empreinte de prudence, voire de pessimisme.

Il n’en est rien, bien au contraire, si nous parlons de sobriété, de gestion de la ressource, de croissance eco-compatible, c’est au contraire dans un cadre dynamique de confiance dans la capacité des futures générations à fonctionner autrement.

Au même titre que le français cartésien aime bien classer, et avoir des grilles de lecture, il manque cruellement d’assurance.

Avant les présidentielles, nous avions écrit que le français avait peur « POUR » ses enfants et dans le même temps il avait peur « DE »ses enfants. Il a également peur du voisin, ou de l’autre.

Le CES (Centre d’analyse stratégique) révèle que 72% des français ont peur de la mondialisation, là ou dans les autres pays avancés seulement 47% des citoyens ont le même ressenti.

Cette donnée doit nous conduire à réfléchir car elle est une véritable entrave à la croissance et est le terreau de toutes les attitudes corporatistes et sectaires. Il n’y a objectivement aucune raison à une telle attitude, sauf peut être une, qui nous renvoie à notre premier thème.

Outre le fait que la France est cadenassée par les baby-boomers, post "soixantuitards", adeptes de la pensée unique, elle est surtout incapable de régénérer le visage et les noms de ses élites politiques. Dés lors, ce sentiment de perpétuel recommencement, de déjà vu (à la télévision et ailleurs) génère une vraie défiance et une politique du chacun pour soi.

La débrouillardise, ou le système « D » à la française, ne sont que les signes de cette défiance dans le collectif. Il faudra peut être refaire de la physique en maternelle, pour montrer l’intérêt de la résultante des forces ?

Le collectif Libr'acteurs

mercredi 2 janvier 2008

Pakistan et politique européenne

2007 aura été l'année de tous les dangers en ce qui concerne l'instabilité socio politique mondiale surtout en ce qui concerne le mode musulman. La Pakistan aura été plus particulièrement touché.

Laissez moi vous citer cette phrase : "Toutes nos pensées, toutes nos prières vont à ceux qui ont donné leur vie (...) " Cette phrase émouvante est de Benazir Bhutto, prononcée lors de son retour au Pakistan.

Le Pakistan où elle a laissé la vie après un attentat qui a également tué 20 personnes. Si ce pays revient régulièrement sur le devant de la scène médiatique, il est très mal connu des français et européens en général.

Le Pakistan, à l'extrême Est de la vaste région musulmane qui va du Maroc à l'Inde est une terre d'insécurité. Selon les régions et les ethnies, la culture et la pratique musulmanes s'y expriment différemment. Le Général Musharraf s'efforce, en s'appuyant sur l'armée, de préserver son pouvoir sans grand respect des Droits de l'Homme et de la démocratie, en ménageant les exigences sécuritaires Américaines ... et l'influence grandissante des Islamistes proches des Talibans et d'Al-Quaida !

Le Pakistan hésite entre le maintien d'une autocratie militariste avec Musharraf , l'avènement d' une démocratie moderne que préconisait Benazir Bhutto et l'archaïsme islamiste auquel aspirent les terroristes .

La situation du Pakistan est, pour toutes ces raisons, beaucoup plus préoccupante que ne l'est celle de l'Iran et beaucoup plus menaçante pour la paix mondiale que ne l'était début 2003 l'Irak de Saddam Hussein .

Hélas, cette situation explosive est le fruit d'une accumulation d'erreurs politiques et stratégiques de Washington, sur lequel, malgré tout et faute d'alternative, Benazir Bhutto pensait encore pouvoir compter.

Faute d'une analyse géopolitique européenne du Pakistan et de sa région et surtout faute d'une diplomatie de l'Union Européenne, celle-ci n'est, pour le moment, que spectatrice d'un drame potentiel majeur qui pourrait embraser tout son voisinage du Sud-Est.

Il y a tout lieu de penser que par le nouveau traité, l'Union pourrait exprimer sa politique extérieure institutionnellement d'une seule voix . A la condition qu'elle ait la volonté politique ... d'en avoir une.



Eric Campion

mardi 1 janvier 2008

Solidarité !

Dans la série des valeurs et leur illustration, nous souhaitons évoquer en ce premier jour de l'année, la solidarité au travers du lieu privilégié de son expression : La SANTE.

2008 voit en effet la mise en place effective des franchises médicales et si la question de la santé pour tous a été pointée par notre Président, qui s’est engagé à faire mieux que ses prédécesseurs ( ce qui n’est pas difficile) nous considérons que celles-ci sont largement hors sujet. Il faut ajouter que les franchises font l'unanimité ... puisqu'elles sont rejetées par 75% des français .

En ce domaine, plus que touta autre, il faut éduquer la demande, et rendre le citoyen, financeur, patient « responsable » comme les contrats du même nom .

En 2008, au bas mot, le déficit de la sécurité sociale sera de l’ordre de 4 milliards d’€, et sans doute plus si les recettes de cotisations liées à la croissance se révèlent moins fortes que prévues.

C’est la raison qui nous conduit à penser, qu’il faut parler ici de solidarité et de choix de dépenses sociétales.

Les négociations avec les professionnels de santé sont des leurres, dans un système libéral qui produit un service reconnu comme bon. Il faut donc se tourner vers le citoyen en posant les bonnes questions.

Quel est le périmètre des soins, actes, prestations et médications qui doivent relever de la solidarité nationale, et donc apportés à tous ?

Quels sont les domaines qui doivent être exclus de cette solidarité, car relevant du confort ou de l’effet de mode ?

A la suite, il faut réorganiser totalement l’offre de soins, dans sa qualité et sa répartition, de manière autoritaire, car elle sera solvabilisée par le denier public. Vaste chantier, qui avec de la pédagogie, peut trouver dans le citoyen/patient un allié et un ambassadeur efficace.

Dans un système ou les professionnels de santé sont en concurrence, et pluri disciplinaires, il faut que la demande aille là ou la qualité et « le tact et la mesure » existent.

Cela permettrait l’expression d’une vraie solidarité, sans qu’il soit besoin de stigmatiser les citoyens en ALD (affection longue durée), ou de financer des aides à l’acquisition de complémentaires.

A cet égard, que l’on ne se trompe pas, cotisations à la sécurité sociale, cotisations à une complémentaire santé, ou aides publiques, tout cela sort de la même poche ... Celle du citoyen.


Richard HASSELMANN

Sources et copyright
Pratique.fr
Le FIGARO
Crédit et copyright image
FAUJOUR

Meilleurs voeux pour 2008

Tout le collectif LIBR'ACTEURS souhaite à ses lecteurs ainsi qu'à tous les français ses meilleurs voeux pour cette nouvelle année et espère qu'elle sera porteuse de santé, bonheur et prospérité pour chacun. Nous souhaitons aussi que 2008 soit un symbole pour tous ceux qui cherchent à valoriser l'homme et son environnent dans ce qu'ils ont de meilleurs.

A bientôt sur notre blog.

Le collectif LIBR'ACTEURS